𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝒟𝒾𝓍-𝒮𝑒𝓅𝓉

6 2 0
                                    

Pendant toute la fin du mois, Austin garde ses distances et ne m'adresse pas la parole. J'ai remarqué qu'il était très doué pour cela. Mais, plus les jours passent, plus la frustration m'envahit, et l'espoir me revient seulement quand ses yeux s'attardent sur moi, parfois durant de longues minutes. Pourtant il ne dit jamais rien et j'en viens à regretter nos disputes endiablées. Au moins je savais ce qu'il pensait et il n'avait pas ce regard mystérieux. Depuis deux semaines, je meurs d'envie de l'aborder mais c'est lui qui m'a laissée en plan, ; ce qui veut dire que s'il veut changer la situation, c'est à lui de m'en parler.

D'un côté, c'est agréable de ne plus avoir à me soucier de cette histoire. C'est comme si elle était en « veille », pour ne pas dire « éteinte ». J'ai pu profiter de tout ce qu'offrait l'Institut Arimnéos pour se divertir, soit le lac, la bibliothèque, le parc... tout cela en présence de mes amies qui ont été adorables avec moi. C'est avec tristesse que je me suis rendue compte que je n'avait jamais autant ri, bien plus qu'avec mes anciennes amies.

D'un autre côté, sur une facette moins amusante, Samy et ses disciples sont revenus à l'Institut. Eux aussi m'ont évitée mais tout en me jetant des œillades noires régulièrement. Samy peut penser ce qu'elle veut, les conséquences sont celles de ses propres actes. C'est d'ailleurs moi qui ais subit les plus lourdes. Heureusement, depuis cette fois à la bibliothèque je n'ai pas eu de nouveau soif de sang. Cela n'a pourtant pas arrêté de m'inquiéter, je suis toujours à l'affût du moindre signe annonçant le besoin de sang. Tout comme je suis toujours sur mes gades en allant me coucher, de peur de faire un rêve étrange. Je suis maintenant persuadée que ce ne sont pas des cauchemars basiques, ils sont bien plus que ça. Et évidemment, dans tout ça, se mêle les croyances des vampires ; je pense qu'il y a un rapport. Même si je n'en ai pas fait depuis un bon moment, j'ai du mal à me dire qu'ils se sont juste arrêtés, sans raison. Celui avec des cheveux dorés lumineux, le dernier, donnait franchement à réfléchir. Je n'en ai pas parlé à mes amies, Ella pourrait avoir ne idée sur la question mais Lili n'est pas très communicative en ce moment. Comme si quelque chose la préoccupait sans qu'elle veuille en parler.

Ce dimanche matin pluvieux, mes colocataires et moi sommes assises en silence sur le grand canapé de notre bungalow. Ella lit un livre, allongée sur le ventre et Lili est perdue dans ses pensées, le regard vaguement dirigé vers la fenêtre. Je suis en train de lire mes mails sur mon ordinateur portable. C'est étrange que les gens se servent si peu de ce moyen de communication, il est pourtant très utile pour avoir des échanges sérieux, beaucoup plus propre que les SMS.

Je viens d'apprendre que Mia a attrapé un rhum quand un ''ping'' m'annonce l'arrivée d'un nouveau message.

______________________________________________

De Papa, maintenant.

Bonjour Ariana,

Arpès réflexion, ta mère et moi avons décidé de te désinscrire de ton école. Cela nous pose bien trop de problèmes, je suis sûre que tu peux le comprendre, alors il est prévu que tu rentres à la maison d'ici Noël.

______________________________________________

Je ne savais pas que mon père avait mon adresse électronique mais comme c'est lui qui m'a offert mon ordinateur, il l'a probablement notée. La breveté de son mail m'étonne. Il en fait toujours des caisses quand il s'agit de m'expliquer quelque chose. ''Il est prévu''. Ça m'étonnerait qu'il en ait discuté avec Lyndsy sinon il n'emploierait pas ces mots. La directrice ne me laisserait sûrement pas partir, c'est la raison pour laquelle je ne m'inquiète pas.

— J'ai reçu un mail de mon père, j'annonce à mes amies.

Lili reste indifférente mais Ella lève la tête de son bouquin.

𝙻𝚊 𝙼𝚊𝚛𝚚𝚞𝚎 𝚍𝚎 𝚕'𝙰𝚗𝚐𝚎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant