𝙻𝚊 𝙼𝚊𝚛𝚚𝚞𝚎 𝚍𝚎 𝚕'𝙰𝚗𝚐𝚎

𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝒟𝒾𝓍

— Ariana ! Est-ce que tu m'entends ?! Respire !

Quelqu'un me secoue légèrement et j'ouvre faiblement mes paupières sur mon professeur de combat. Son regard paniqué me transperce et je le vois plus que je le sens me soulever dans ses bras. En ce qui me semble être quelques secondes, je suis allongée de côté sur un des tapis de sport du sous-sol de l'arène. Je me sens vide, j'ai l'impression d'avoir perdu le sens du toucher et mon cerveau fonctionne au ralenti. Mes muscles ne répondent plus à mes ordres et quand j'essaie de me redresser, je parviens seulement à soulever mon coude.

— Ne bouge pas, tu as perdu presque la moitié de ton sang. Je reviens.

En effet, il disparaît un court instant puis revient dans mon champs de vision avec un tissu gorgé d'eau dont il se sert pour nettoyer le sang sur mon visage et dans mon cou.

— Tu n'as rien de cassé, marmonne-t-il.

L'eau glaciale me fait revenir plus ou moins à la réalité et je frissonne d'horreur en comprenant ce qu'il s'est passé. La douleur est de nouveau là, elle me frappe de plein fouet.

— Samy, je parviens à articuler.

Un éclair passe dans ses yeux et il les ferme un instant.

— Je sais. Respire, Ariana. Ils sont tous les trois... hors-service, désormais.

Il marque une pause.

— Le sang des vampire se régénère plus rapidement que celui des humains mais pour cela il faut que tu te calmes.

Les minutes s'écoulent et je sens qu'il me scrute d'un œil inquiet. Petit à petit, mon vertige s'apaise et je peux sentir toutes les parties de mon corps. Au bout d'une éternité, je trouve suffisamment de force pour me mettre en position assise, et cette fois il ne m'en empêche pas.

— Est-ce que Rosa... ? je demande sans finir ma phrase.

Contre toute attente, il éclate de rire. Comment fait-il dans un moment pareil ?

— C'est à ça que tu penses?! (J'imagine qu'il s'agit d'un question rhétorique car il peut très bien lire dans ma tête.) Si ça peut te rassurer, ton amie est actuellement en cours de chasse, même si elle s'inquiète de ton absence. (Il fronce les sourcils.) Elle est même très inquiète, je l'entend d'ici.

— Je veux y aller.

Il hausse les sourcils mais il n'aurait pas besoin de parler, la réponse est dans ses yeux.

— Hors de question.

— Mais il faut que...

— C'est non, me coupe-t-il d'un vois dure. Tu as failli mourir , je ne te laisserai pas sortir d'ici. De toute façon tu en es incapable, ajoute-t-il d'une voix plus douce.

Il a raison, je ne pourrais pas faire un pas sans m'écrouler, mais il faut que je comprenne ce qu'il s'est passé et je ne supporte pas de rester là, impuissante.

— Il n'y a pas grand chose de plus à savoir, Blossom et Evans sont allés se plaindre à Lyndsy parce que je les ai démonté et Samy s'est réfugiée dans son bungalow. Je ne lui ai rien fait. Même si elle mérite de mourir, je ne me permettrais pas de frapper une fille.

— Il est quelle heure.

— Il reste 30 minutes avant que mon prochain cours commence.

— Comment est-ce que vous avez su ce qu'il se passait, tout à l'heure ?

Le vouvoiement sonne bizarre dans ma bouche car M. Spark se comporte plus comme un ami depuis une vingtaine de minutes que comme un professeur mais le tutoiement serait tout aussi inapproprié.