𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝐻𝓊𝒾𝓉

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— On y va ?

Ella se lève de table et attrape son plateau. J'ai passé la fin de l'après-midi avec elle, Lili et Rosa (que mes colocataires ont beaucoup aimée). Les deux plus ''âgées'' nous ont fait visiter le parc, avec les bâtiments de cours et l'intégralité du Bâtiment Principal. Celui-ci contient – en plus du réfectoire et de la grande bibliothèque – une sorte de salle de repos immense avec des canapés, des télés, des tables de billard et d'autres jeux de bar. La pièce était presque vide et Ella m'a expliqué que c'était surtout bondé l'hiver car tout le monde venait se réfugier du froid avec ses amis. Le bâtiment contient aussi une salle de sport pleine de machines, des bureaux pour les professeurs et tout une partie de l'étage est réservée au personnel. Après la visite guidée de l'Institut, on est allées s'asseoir sur la pelouse devant les bungalows pour discuter pendant une quinzaine de minutes mais Lili a commencé à se plaindre parce qu'elle avait faim. Ella a commencé à râler parce que son amie râlait tour le temps et ça a presque finit en dispute. Alors nous nous sommes rendues au réfectoire qui était presque vide au début du service mais qui est maintenant encore plus bruyant que ce matin, je suis obligée de crier pour me faire entendre :

— On rentre tout de suite au bungalow ?

Lili hausse les épaules en se levant à son tour.

— Moi je vais partir, j'ai des choses à faire.

Elle a l'air ravi et ses yeux pétillent. On dirait qu'elle a avalé la nuit étoilée toute entière, tellement elle semble heureuse. Je la connais depuis à peine une journée mais je pense deviner ce qui la met dans ses état.

— Laisse-moi deviner, tu vas voir Alexy ?

Elle me lance un regard mystérieux avec un grand sourire. J'ai touché juste.

— Allez, on s'en va alors, glousse Ella en faisant un signe de tête à un grand brun qui s'approche de notre table.

Il est beaucoup plus grand que Lili mais il passe autour de ses épaules d'un geste affectueux

— Salut... Ariana ? C'est ça ?

Comme si c'était un secret. Mais il fait au moins un effort et je lui souris poliment tandis qu'il me serre la main fermement.

— Salut ! Tu es Alexy ?

Il affirme et ses yeux se reposent immédiatement sur sa copine.

— On va faire un tour dans le parc, je vous la ramène dans une petite heure...

Il est interrompu par une fille qui tape sur son épaule, ou plutôt qui fait glisser sa main sur son dos pour attirer son attention. Elle est blonde avec des yeux bleus très clairs, vifs, soulignés par une couche de mascara. Ses sourcils sont épilés à la perfection, elle prend soins d'elle, ça ne fait aucun doute. Elle est belle, et apparemment elle le sait, vu son regard séducteur avant même qu'Alexy ne se retourne. Ce geste est assez déplacé – même si Alexy est plutôt beau garçon, cela paraît évident qu'il est avec Lili. Alexy s'écarte de sa copine, qui se renfrogne de manière flagrante. Elle croise les bras, sur la défensive, en attendant ce que la blonde va dire.

— Alexy, quand est-ce que tu pourras venir dans mon bungalow pour l'histoire ?

Elle a un petit sourire et un regard en coin et elle a laissé sa main sur l'épaule d'Alexy. Je regarde la scène, interdite. Les yeux de Lili brillent à nouveau, mais plus de la même façon : elle serait presque capable d'allumer un feu dans la chevelure blonde coiffée soigneusement tellement la rage la fait fulminer. Je retiens ma respiration quand Alexy formule une réponse.

— Heu... On verra, Margo. Je vais... réfléchir. Finalement, je ne suis pas sûr que...

Elle sourit, pas du tout vexée et le regarde entre ses cils puis passe une main dans ses cheveux bruns en bataille. Heu... C'est qui, elle ? Elle fait volte-face et sort du réfectoire sans un regard pour nous, la tête haute.

𝙻𝚊 𝙼𝚊𝚛𝚚𝚞𝚎 𝚍𝚎 𝚕'𝙰𝚗𝚐𝚎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant