Je ne trouve pas le sommeil. Je tourne et gigote dans mon grand lit sans pouvoir trouver la bonne position pour rejoindre le monde des rêves. Je me met sur le dos et planque mon bras sur mes yeux. Je soupir et m'assieds sur le matelas. Je me recouche, me met sur le ventre. Je me tourne encore.
Comme si c'était ma position qui posait problème. Mais ce n'est pas ça... C'est moi. Mes ennuis... Ça vient de moi... Je me lève, jetant mes couvertures au sol. Je me dirige vers ma fenêtre, l'ouvre, ouvre ensuite les volets pour contempler la lune, et pose mes coudes sur le rebord. Je soupir dans la nuit.
J'admire la nuit, les étoiles et l'astre du soir si rond, si argenté et si lumineux. Rassurant et magnifique. Je déglutis et retiens quelques larmes. Je saute pour m'assoir sur le rebord, et laisser mes jambes se balancer dans le vide. Risqué ? Dangereux ? Rien à foutre.
Je tente de respirer, même si mon cœur semble bloqué et mes poumons comprimés. Bloqué et comprimés par une peine sans nom que je ne comprends pas. Je décide de faire la chose la plus censé. Réfléchir. Laisser libre court à mes pensées. Laisser mes pensés affluer.
Je repense d'abord à ce qui a été ma journée. Ma conduite avec Mme Hudson, ma lecture près de Lestrade, mes ennuis avec Donovan... Et puis enfin ma soirée.
Qu'est-ce qui a merdé ? A quel moment ça a dérapé ?
Je me dis que ça vient de mon père. Lorsqu'il avait l'air triste en parlant du texto. Mais il n'y a que moi qui l'ai vu triste. Non ! Puisque Sherlock voulait que je fasse la distraction... Je n'en sais rien. Ensuite John est allé vomir.
Peut-être que... J'ai imaginé ses larmes parce que j'avais besoin extérioriser ma peine... Alors je l'ai reportée sur mon père... Oui. J'ai beau penser que ça va bien, je sais que j'ai une blessure inguérissable en moi. Impossible à penser.
J'ai perdue ma mère. Même si je pense que ça va, même si j'ai l'impression que je ne souffre pas, ce n'est pas le cas en vérité.
J'ai cette blessure en moi. J'ai beau vouloir la cacher et l'oublier, elle est tout de même présente.
Je regagne le sol parce que j'ai froid. Je ferme la fenêtre et fais mon lit en vitesse. Je m'y laisse tomber et soupir. Mais mes réflexions me tiennent éveillée. Je me mordille la langue et roule des épaules.
-Et si tout venait de moi ? murmuré-je. Mon père va bien en vrai... J'imagine des choses parce que c'est moi au fond qui va mal !
Cette pensée, comme une révélation me fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre. Même si je ne l'ai pas connue, ma mère me manque. Comme je pense ne pas avoir de raison d'être triste parce que je ne l'ai pas connue, et donc elle n'a pas de raison de me manquer, je reporte ma peine sur les autres et vois le mal, là où il n'a pas lieu d'être.
Comprenant cela, je pousse un cri dans mon oreiller puis me lève et dévale les escaliers. J'ai soif. J'ai besoin de penser à autre chose. Cependant, comme j'ai compris ce qui "clochait", ça va étrangement mieux. Comprendre, c'est déjà guérir.
Une fois la dernière marche sautée, comme lorsque j'étais petite, j'arrive au salon. Je passe la porte dégondée qui mène à la cuisine et enjambe le bazar conséquent de Sherlock. Je m'attarde sur son plan de travaille où je peux apercevoir son microscope et ses affaires. Je ne fouille pas et décide de rejoindre le frigo. Je pose ma main sur la poignée. Je vais pour l'ouvrir, mais une voix m'arrêtes.
-Non, laisse le fermé... Il y a des choses dedans qui ne doivent pas encore être exposées à la chaleur ambiante. Me préviens mon parrain. je fais volte face vers lui. Il étire le cou pour me voir et me fait signe de le rejoindre dans les fauteuils. Je sers les dents et l'écoute.

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Rosamound
FanfictionJonh Watson a une fille. Elle n'a plus sa mère... Il lui en parle très peu. Elle a été élevée par lui, une propriétaire un peu sénile mais très maternelle et... Un sociopathe de au niveau. Elle, ce n'est plus une fille comme les autres... Elle a 17...