L'Or et l'Argent

Pour un premier jour (1)

Jace

Pourquoi j'ai fais ça ?

Putain pourquoi j'ai fais un truc pareil.

Maintenant que je suis parfaitement réveillé, allongé dans mon lit, depuis une dizaine de minute, je me rend compte de l'ampleur de ce que j'ai fais. Parce que là je suis presque parfaitement clean, j'ai passé l'une des nuits les plus calme de mon existence et je sais parfaitement que je dois me lever pour l'affronter.

Hier soir, j'ai pas réfléchi à ce que j'ai dis et fais. Je suis allé me coucher directement sans même manger et Lisa n'est pas sorti de sa chambre non plus.

Je suis même plus sûr de ce qu'il s'est passé tellement ça paraît impossible.

Je lui ai dis que je voulais coucher avec elle.

Pas explicitement, ouais, mais c'était quand même pas bien compliqué à déchiffrer. Et maintenant je me prends à me poser des questions sur sa réaction. J'ai même pas pris le temps de l'analyser, putain. C'est à peine si j'ai descendu mon regard sur son visage.

Elle était aussi choquée que je l'imagine ? Elle me déteste encore plus qu'avant ? Elle s'est couchée directement comme moi, ou elle a tourné en rond dans sa chambre en se tirant les cheveux pour essayer de comprendre mon acte ?

Je lui ai claqué un baiser sur le front murmurer un bonne nuit comme on le fait aux enfants et je me suis tiré comme un lâche.

Sérieusement, qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?

J'ai rien consommé depuis seulement quelques jours, aucune crise de manque ne m'a prit de court et j'ai déjà le cerveau qui part en vrille et prend des décisions tout seul.

-Putain...

Je souffle, dégage la couette de mon corps et me détache de la chaleur agréable et emprisonnante de mon lit.

Une fois debout, j'enfile rapidement un short en coton et sort de ma chambre. Mon regard se pose automatiquement sur la porte en face de moi, close. Aucun bruit ne vient du rez-de-chaussée et il n'est pas encore neuf heures. Je détourne les yeux et descend les escaliers à pas lourd, pour me diriger vers la cuisine.

Je grogne en remarquant que j'ai laissé la baie vitrée ouverte hier soir, et même si les températures frôlent les vingt degrés la journée en décembre, la nuit c'est une autre histoire.

Je me serai bien avachi sur les canapés du jardin mais mon ventre émet un gargouillis qui ne laisse aucune place à la discussion. Même si j'ai une faim monstre, je ne mets pas longtemps à me rappeler que je ne viens jamais ici et que les placards sont absolument et irrévocablement vides.

-Fait chier.

Je dois loger quelqu'un et même si je ne l'apprécie pas, je ne suis pas foutu de lui proposer à bouffer pour une premier jour. Et dire qu'elle voulait qu'on arrêter de se cracher dessus, qu'est-ce qu'elle va penser en voyant que je n'ai rien pour la nourrir ? Elle va penser que je trouve qu'elle a besoin de maigrir, c'est sur. Qu'elle connerie féminine, ça, aussi.

C'est peut-être pour ça que je l'ai embrassé hier. Parce qu'elle voulait qu'on arrête de s'entretuer et c'était ma façon à moi de lui dire que je suis d'accord.

-Sérieux, mec ? Qui embrasserai une personne qu'il déteste pour lui donner son accord ?

-Excusez-moi ?

Je lève brusquement la tête et tombe sur un homme d'une quarantaine d'années qui se tient debout sur la terrasse, des sacs de courses éparpillés autour de lui.