Rébellion

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"Ça ne peut plus durer !" hurla une jeune femme.

Elle escalada un rocher tandis que le silence se fit. Ses grands yeux bleus scrutaient la foule de civils qui s'étendaient à ses pieds. Malgré le fait, que c'était une femme et que tous les hommes présents la dépassaient d'au moins une tête, elle ne se démontait pas, et repris d'une voix encore plus puissante

"Ça ne peut plus continuer ainsi ! Vous ne voyez donc pas que c'est exactement ce qu'ils veulent ? Ils vous poussent à vous méfiez les un des autres. A haïr votre voisin. Mais tous ça pour quoi ? Pour mieux diriger. Parce qu'ils savent que si on s'alliait, on sera bien plus fort qu'eux. Alors vous dites que vous ne soutenez plus le gouvernement mais en vous battant entre vous, vous exaucez juste leur voeux. Au lieu de vous alliez, de vous unir face à la véritable menace, vous continuez de vous entre tuer. Ils doivent bien se marrer quand ils vous regardent ! Vous êtes tous pareil ! Vous êtes tous des humains aveuglé par votre soif de pouvoir, mais au final, se sont toujours les même qui ont le pouvoir, et vous ne vous en rendez même plus compte tellement la seule chose qui vous importe est l'échec de votre voisin ! Ils savent que vous pouvez prendre le pouvoir et faire enfin de ce pays, un pays juste. Et ils ont peur de ça ! Alors pour une fois, donnez leur raison d'avoir peur, donnez leur une raison de vous craindre. Libérez-vous !" s'écria-t-elle.

Des cris d'encouragement noyèrent ses dernière paroles, mais elle s'en moquait bien. Son discours avait eu l'effet escompté. Le peuple allait se rebeller, il allait reprendre ses droits. Mais elle...elle allait mourir. Elle le savait et s'y était préparée. Elle n'allait rien faire pour changer cela, consciente que cela allait juste retarder son heure, inutilement. Alors, quand les gardes vinrent la chercher, chez elle, elle n'opposa pas la moindre résistance et les suivit docilement. Rapidement, elle se retrouva face au gouvernement entier. Elle était au milieu de la pièce et tous avaient les yeux posés sur elle. En voyant leur visage, elle comprit que son discours avait eu un impact encore plus important que celui escompté. Et que l'heure était grave, du moins pour le gouvernement.

"Je dois vous avouez mademoiselle Marshall, que quand vous nous avez soumis l'idée de faire un discours pour les remotiver, je n'imaginais pas vraiment cela ainsi, l'informa le président.
-Je m'en doute. Mais je n'avais pas le choix, se défendit la jeune rebelle.
-On a toujours le choix ! clama le président en frappant la table de son poing.
-Je ne pouvais pas continuer de les voir s'entre tuer, alors que la véritable menace se moquait d'eux ! réagit la brune.
-Quel dommage...vous étiez si prometteuse. Vous auriez pu faire de grande chose sans votre entêtement ridicule à vouloir le bien, avoua le président calmement.
-Vous ne croyez pas qu'ils ont assez souffert ? lui demanda la jeune femme.
-Ils sont nés pour, obéir, souffrir, puis mourir. C'est leur destin qui est ainsi, lui répondit-il.
-Parce que vous avez décidé qu'il devait en être ainsi. Mais vous pouvez toujours changer d'avis vous savez ? Vous pouvez encore décider de faire les choses bien pour une fois. Vous pouvez être quelqu'un de bien, tenta doucement la rebelle.
-Vous êtes trop mignonne Sony. Les Humains ne sont pas nés pour être des gens bien. Ils sont sur cette terre pour obéir à l'un d'eux, plus intelligent que les autres. Ils sont nés pour être gouvernés? Parce qu'ils ne peuvent décidé d'eux même. Sinon notre monde deviendrait un véritable bordel. Chacun ferait ce qu'il veut et très rapidement la mortalité exploserait. Car les humains sont ainsi. Incapable de se gérer ou d'être bon avec les autres. Notre pays reposait sur un équilibre fragile et vous venez, en quelque minutes de détruire la seule chose qui le faisait tenir. Le mensonge. Mais, vous leur avez révélé la vérité. Vous avez tout foutu en l'air. Vous savez ce qui vous attend à présent ? conclut le président, en pointant un revolver sur le front de la jeune rebelle.
-Oui, et après ce que vous venez de dire, c'est surement mieux ainsi non ? ajouta-t-elle, insolemment.
-Une dernière parole ? questionna-t-il.
-Je peux mourir. J'ai la conscience libre. Et vous ?" rétorqua la brune.

Une seule détonation retentit et le corps de la jeune rebelle bascula vers l'arrière, mais le peuple était libre.

"Sonya ! Mais à quoi tu joues ? s'écria une maman, en entrant dans la chambre de sa fille étendu sur son lit, qui releva la tête en entendant sa mère entrer.
-Je joue au rebelle ! lui répondit joyeusement la petite fille, tu veux que je te raconte ?
-Tu me racontera en chemin, on va être en retard, viens," termina la jeune femme en attrapant la main de sa fille.

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant