Destinée (2)

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Mais pourquoi il a fait ça au juste ? Je soupire encore une fois et décide de sortir de la tente. Alors que je m'approchais de la mienne, je fus plaquée au sol brutalement. Au dessus de moi, se trouvait l'objet de mes cauchemars. L'adjudant chef Thomas Jeckson. Il vient coller son couteau sous ma gorge et je me crispe.

"Alors Marshall, qu'est ce que tu as raconté à tes petits soldats, pour qu'ils me haïssent tant ? demande Le Brun, méchamment. 
-La simple vérité, je répond, moyennement sûre de moi. 
-Quelle vérité ? La notre ? continu-t-il. 
-Non, l'officielle, j'avoue. 
-Parfait, termine-t-il."

Il se lève mais laisse traîner son couteau contre ma peau et je le sens entailler ma chair, mais il n'a pas l'air de s'en préoccuper, puisqu'il part sans un regard de plus vers moi. Je soupire, et me lève difficilement avant que Julian ne vienne m'aider. Il ne fait aucun commentaire sur ma blessure au cou, mais je sais que je ne pourrais pas lui cacher la vérité très longtemps. Il m'emmène dans la tente servant d'infirmerie et me fait asseoir sur le lit. Il attrape quelque compresse, qu'il imbibe de produit, avant de les poser sur mon cou, pour désinfecter la blessure. 

"Qui à fait ça ? demande-t-il simplement. 
-Moi, je me suis coupée, je mens, sans sourciller.
-Tu crois que je vais gober ça ? Coupée à la gorge par ton couteau de secours qui est toujours à ta cheville, et je pense propre, et tu veux me faire croire que tu t'es fait ça toute seule ? Marshall, je ne suis pas idiot. C'est qui ? Thomas ? continue Julian. 
-Je...ne fais rien, je t'en prie. Ça ne ferait qu'empirer les choses, je l'implore.  
-Pourquoi ? Qu'est ce qu'il t'a fait Marshall ? Qu'est ce qu'il a sur toi, pour que tu le laisse faire ça ? questionne le brun, encore. 
-Je...Julian, je t'en prie, arrête, je recommence. 
-Marshall...tente l'allemand. 
-Non, je...je ne peux pas," je le coupe.

Il soupire, mais se relève doucement. Il pose sa main sur mon épaule, dans un geste tendre, mais je sursaute et m'éloigne vivement de lui. Ses yeux cherchent les miens, mais je détourne le regard, persuadée, que si nos regards se croisent, il saura toute la vérité. Je l'entends se rapprocher de moi et il prend mon menton dans sa main, me forçant délicatement à relever le visage et croiser son regard chocolat. Quand mes yeux, sont vissés dans les siens, je vois son visage changer. Il passe de l'étonnement à la colère, avant de se reculer. 

"Il a n'a pas osé ? Marshall ! Comment est ce qu'il te tient ? " hurle Julian.

Je me contente de baisser les yeux, alors qu'ils se remplissaient de larme. Je l'entends frapper dans le poteau qui soutient la tente et jurer en allemand, et sursaute plutôt violemment, ce qui a pour effet de le radoucir immédiatement. Il revient près de moi, tandis que je me rassois, et rapidement, les visages de tous les autres soldats apparaissent à l'entrée de la tente. 

"Marsh' t'as pleuré ? demanda Florian. 
-Non, non, je réponds en essuyant les larmes qui essayaient de dévaler mes joues, en me levant. 
-On a entendu des cris, commente, l'un des soldats de Julian, Toni, je crois.  
-C'était rien, je rétorque. 
-Sûr ? continue Set. 
-Certaine", je conclut en sortant de la tente, pour retourner dans la mienne. 

Arrivée dans ma tente, je me laisse tomber sur mon lit en soupirant. Génial, Julian a découvert ce que Thomas m'a fait subir. J'ai peur de ce qu'il va faire. Mais surtout j'ai peur de ce que ça va engendrer. Le soir, je me suis retrouvée avec Julian pour faire ma ronde nocturne. Il n'a rien dit au début, mais je savais très bien que cela n'allait pas durer. Et j'avais raison, au bout d'un petite demi heure, il recommença à me questionner. 

"Marshall, tu ne crois pas qu'on devrait en parler ? me demanda-t-il doucement. 
-Est-ce que j'ai le choix de ne pas t'en parler ?" j'ai rétorqué plus violemment. 

Je ne voulais pas en parler, parce que je ne pouvais pas. Je faisais déjà largement assez de cauchemar sans y penser, mais alors si je me mettais à lui racontais...je ne dormirais plus correctement avant un bon mois. 

"Marshall, je veux juste t'aider, rien d'autre, continua le soldat. 
-Mais j'ai pas besoin d'aide Julian ! je répliqua. 
-Si. Tu meurs d'envie de demander de l'aide. Mais tu as peur, accusa-t-il, de quoi à tu si peur Marshall ?"

Je ne voulais pas en parler, mais quand il m'a regardé dans les yeux à ce moment précis, j'ai vu, j'ai su qu'il était sincère, que ce n'était pas un homme comme Jeckson, qu'il ne me ferait rien. alors, je lui ai parlé, je lui ai raconté, tout, l'enfer après le premier viol qu'il m'a fait subir, le fait que je veuille en finir, le chantage, la pression qu'il exerçait sur moi, ma tentative de suicide ratée, puis le fait qu'il ai quand même trouvé que j'étais apte à repartir au combat, la plaque trouvé par terre, celle qui m'a sauvé la vie. Et lui, il s'est contenté de m'écouter, en silence, pas une fois il ne m'a interrompu, pour une question ou autre. Pas une fois. 

Quand j'eu finis, il s'est approché de moi et m'a juste demandé, si je pouvais lui montrer la plaque que j'avais trouvé. Je l'ai fais passé délicatement au dessus de mon cou, en lui demandant d'y faire attention. 

"Je sais que c'est ridicule, mais celui a qui appartenait cette plaque, je dois le retrouver et le remercier, il m'a sauvé la vie. Sans lui...je n'aurais jamais eu le courage de surmonter ça, j'avouai, un peu honteuse. 
-Il n'a rien fait pourtant, juste perdre sa plaque, me fait-il remarquer.
-Oui, c'est vrai, mais je sais pas, j'avais le sentiment que je devais lui rendre; Parce que...je sais pas en vrai, mais je le voulais, je réponds. 
-Tu sais, peut-être qu'il ne trouvera pas ça ridicule, peut-être qu'il comprendra et qu'il t'aidera", continua-t-il en repassant la plaque autour de mon cou. 

Je me trouvais si proche de lui, que je voyais ses plaques se balançaient doucement. Je leva les yeux, lui demandant d'un simple regard si je pouvais les regarder. Il m'autorisa et j'en prie une délicatement entre mes doigts. Je lu et me recula instantanément. 

"C'est toi ?"  

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant