Seule

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Calmement,
Tout doucement,
Silencieusement, 
Telle une plume flottant dans l'air, 
Une jeune fille s'approchait dans les hautes herbes.
Elle observait avec passion les animaux, silencieux, se réveiller. 
La biche déplia gracieusement ses longues jambes, tandis que le cerf secouait avec force ses bois.
Le souffle de la fillette se changeait en millier de gouttelettes d'eau, à peine sorti de sa bouche, son nez et ses joues se colorent de rouge, mais elle n'en avait que faire. 
La beauté, presque magique, irréelle de ce spectacle, lui faisait oublier tout ce qui se trouvait autour d'elle. 
D'un coup, le cerf leva la tête et huma l'air. La fillette se baissa encore un peu plus derrière les hautes herbes, mais un craquement se fit entendre et les animaux partirent en courant. 

La fillette soupira et commença à rebrousser chemin. "C'est un mal pour un bien au final, pensa la jeune fille en courant à travers les bois, quelques minutes de plus et je serais rentrée en retard." Et arriver en retard était un luxe qu'elle ne pouvait plus se permettre.  
Une fois arrivée dans la ferme, elle se dépêcha d'aller dans l'écurie pour nourrir les bêtes, se faisant ainsi pardonner, d'avoir laissé un lit vide au réveil de sa grand-mère. Après, elle entra dans la maison, pris son petit-déjeuner, en discutant de ce qu'elle avait vu ce matin avec son grand-père, jusqu'à ce que sa grand-mère fasse son apparition dans la cuisine. 

"Je vais aller sortir les chèvres, Midi et Minuit, informa la fillette. 
-Tu as nourris les poules ? demanda la maitresse de maison. 
-Oui, bien sur abuela, répondit la fillette. 
-Tu n'oublieras pas de te changer avant d'aller à l'école, lui rappela sa grand-mère. 
-Si, si, j'y penserais abuelita", répéta la jeune fille, avant de se lever et d'embrasser la joue de sa grand-mère et de repartir dehors. 

Cette action arracha un sourire à la vieille femme. Sourire qui fit rire son époux, qu'elle fit taire d'un regard noir. 

La petite fille était déjà, repartie dans l'écurie, et avec l'aide du chien, elle faisait sortir les chèvres, qu'elle rentrerait le soir même. Puis, elle attrapa les deux licols auxquels étaient accrochées deux longes et entra dans le box de Minuit d'abord, puis de Midi. Le cheval couleur ébène la regarda quelque secondes, avant de tendre gentiment sa tête pour permettre à la  fillette de l'attacher. Une fois, cela fait, elle le fit sortir et lui demanda d'attendre sagement, le temps de prendre Midi. Le cheval blanc n'opposa  pas plus de résistance, et bientôt elle sortait de l'écurie, encadrée par deux géant d'un mètre quatre-vingt au garrot, les fers des chevaux résonnant sur le béton de la cour. 

Lorsque sa grand-mère criait par la fenêtre qu'elle devait partir dans trois minutes, la petite fille courrait déjà en direction de sa chambre. Elle enfila sa robe, attrapa son cartable et enfila ses ballerines. Trois minutes plus tard, elle marchait déjà sur le petit chemin, en tenant fermement la main de sa petite soeur et de son petite frère. 

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant