Sœur

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Je soupirais et signais le papier que me tendait le policier en me regardant de haut en bas.

"Je finis à 18h, je peux passer vous prendre pour aller boire un verre si vous le souhaitez, me proposa-t-il gentiment.
-Cherche pas mec, t'as aucune chance avec elle, ma mère préfère les filles, déclara ma très chère sœur, avec ironie.
-Lili, arrête, ou je te laisse ici, je soupira, avant de m'adresser au policier, désolée, ma sœur est pas très polie, mais non, je suis navrée, je dois décliner votre invitation, bonne journée," je lui annonça en sortant avec ma sœur.

Je la vis lui lancer un regard narquois et soupira une nouvelle fois. Elle me suivit ensuite, docilement, sans dire un mot. Elle faisait la maligne devant les policiers, mais je savais qu'en réalité, elle n'en menait pas large. Je m'installais dans ma voiture et posais mes mains sur mon volant en soupirant.

"Tu as fais quoi cette fois ci ? je la questionna tandis qu'elle s'installe.
-Je me suis battue avec un mec du gang adverse, quand ils sont arrivés, raconta-t-elle, doucement.
-Lya...Pourquoi tu t'es battue avec lui ? je continua, même si à sa voix, j'avais bien senti, qu'elle aurait préféré que je m'arrête là.
-Il avait menacé, Noé ! Je pouvais pas le laisser faire sans rien dire, se défendit ma petite soeur.
-Lya...pourquoi tu ne fais pas comme moi, laisse les tomber...j'essayais de la convaincre encore une fois.
-Ils ont besoin de moi Sonya, et puis je suis pas une lâche, je ne les laisserai pas tomber ! clama-t-elle, avec force, tous les jours je dois vivre avec ça, je dois vivre avec le fait que tu t'es barrée sans aucun remord, je dois vivre avec ce putain de souvenir, dès que les gens posent les yeux sur moi, c'est toi qu'il s'attendent à voir, ils ont été et ils sont mille fois plus durs avec moi, qu'avec n'importe quelles autres recrues, ils ne me font pas encore confiance et tout ça à cause de toi, de puis que t'es partie t'as déshonoré la famille, tout le monde me prends pour une salope, tout le monde pense que je suis comme toi.
-T'as rien compris Lya, je ne suis pas partie parce que je suis une lâche, je suis partie parce que j'avais besoin d'autre chose, j'avais besoin d'avoir une vrai vie, quelque chose de sérieux, je ne pouvais plus me permettre de jouer à la gamine dans le gang...je commença avant de me faire couper.
-Tu étais si haute dans la hiérarchie, si importante, ils ont mis du temps avant de se relever, tu es une traitresse pour eux, m'accusa-t-elle.
-Je voulais une vie normale, j'en avais marre de vivre dans l'attente de me faire choper, et emprisonner pour trafic de drogue, je voulais devenir normale, mais comprends bien que quoi que tu fasses Lya, jamais tu ne parviendras à effacer mon souvenir, et que si je le veux, demain je me pointe au quartier général, et tout ce que j'ai pu faire, sera immédiatement oublié parce que comme tu l'as dit, ils ont eu du mal à se passer de moi, et ils feraient tout pour que je revienne contrairement à ce que tu penses", j'avais conclut, avant de me mettre à rouler.

Lya n'avait plus décroché un mot, du reste du trajet et à peine avais-je garé la voiture, qu'elle descendit et se mit à courir dans la rue. Je la laissa faire, en pensant au nombre de fois où j'avais fait la même chose à notre mère. La situation était différente, me souffla une petite voie intérieure. Je leva les yeux au ciel, en soupirant une nouvelle fois, "si tu savais la vérité Lya, tu ne m'adresserais plus la parole, mais peut-être comprendrais-tu..."

     Alors que je m'apprêtais à enlever mon pantalon pour aller à la douche, la voix de ma soeur me parvenus par la fenêtre ouverte, la sienne et une autre, que j'aurais préféré oublier. Je jetais un coup d'oeil au tiroir de mon bureau et me décidais à l'ouvrir, après avoir entendu quelques paroles.

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant