Les Derniers 2/2

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"Capitaine, vous êtes sûre de notre cap ?" demanda Sergio, en proie à un énorme doute alors qu'ils s'enfonçaient de plus en plus dans la jungle dense de l'île sur laquelle ils avaient accosté quelques heures plus tôt. 
-Oui, j'en suis sûre, rétorqua-t-elle violemment, et je te demanderait d'arrêter de remettre ma parole en doute. Cela commence sérieusement à m'énerver."

Harry et Toni se lancèrent un regard, en riant silencieusement pour ne pas se faire gronder eux aussi, par leur capitaine. Victoire s'arrêta quelques secondes, regardant tour à tour la carte et le compas. Ils n'indiquaient plus la même direction et cela intrigua ses lieutenants. La carte leur disait de continuer à suivre le sentier tandis que le compas voulait les faire tourner brusque, pour s'enfoncer en plein cœur de la forêt. 

"Peut-être que la chose que tu souhaite le plus là maintenant, c'est un moyen discret de tuer Sergio et pas vraiment la clé, se moqua Harry, qui évita au dernier moment le coup de coude qu'allait lui infliger l'espagnol. 
-Gio, Harry, suivez la carte avec vos équipages, Toni et moi on va suivre le compas. Demain soir on applique le code, peu importe combien d'entre nous seront revenus ou non", décida-t-elle, en confiant la carte à l'anglais avant de s'enfoncer dans la forêt, sans même attendre une réponse. 

Elle marcha quelques mètres, avant d'enfin entendre les pas de son lieutenant et de ses marins la suivre. Toni se rapprocha d'elle rapidement tandis que les autres restèrent à quelques mètres derrière eux. La jeune femme gardait son compas bien en main, pour ne pas se perdre et essayait de garder à l'esprit ce qu'elle voulait le plus au monde. Quelques fois, l'aiguille faisait un tour sur elle même, mais finissait toujours par revenir à sa place. Toni l'observait silencieusement, cherchant pourquoi elle les avait obligé à se séparer. La seule réponse qu'il trouvait était que ce qu'elle voulait le plus au monde en cet instant précis n'était pas la clé. Elle désirait autre chose. 

"Pourquoi le compas et la carte n'indiquaient'ils pas la même direction, demanda-t-il. 
-Tu n'es pas idiot Toni et tu sais que je ne le suis pas non plus. Je sais que tu as compris, alors ne fais pas semblant de ne pas comprendre. Tu sais que j'ai horreur quand vous jouez à ça, lui rappela-t-elle sèchement. 
-Très bien capitaine. Alors dis moi, qu'est ce que tu peux bien vouloir encore plus que la clé ? s'enquit-il. 
-Je ne sais pas vraiment. Je veux le coffre, je veux la clé et je veux faire en sorte qu'il vienne. Je ne sais pas ce qu'on va trouver Toni. Mais on va le trouver, je te le garanti, répondit-elle, sûre d'elle. 
-Peu importe qu'on le trouve ou pas. Je suis là et je vais pas partir, je ne te laisserais pas," lui affirma-t-il, avant de passer légèrement devant elle. 

La jeune femme le regarda quelques secondes, puis se remit en marche, les yeux à la fois rivé sur son lieutenant et son compas, avant de la rattraper.

"Ne joue pas à ça Toni. C'est trop dangereux, le prévint-elle. 
-Tu dis juste cela pour t'en convaincre Vic' mais toi tu à peut être réussi à croire à ce mensonge, mais pas moi, l'informa-t-il. 
-C'est pas un mensonge. C'est vraiment dangereux, encore plus maintenant, continua-t-elle. 
-Pour toi je suis près à prendre tous les risques du monde, je suis prêts à affronter tous les dangers, essaya-t-il. 
-Tu veux bien te concentrer ? Et surtout arrêter de me déconcentrer, je crois que nous sommes arrivés", lui demanda-t-elle

Ils se trouvaient devant un arbre immense, avec des lianes pendant de tous les côtés et des racines entrant et sortant de la terre. Les marins s'étaient arrêtés sur ordre de leur capitaine et seul la française et l'allemand entrèrent dans cet immense arbre. Au bout de quelques minutes de marche, Toni se rendit compte qu'ils n'évoluaient plus dans du bois, mais bel et bien dans de la pierre. Il fit par de sa découverte à son capitaine qui pour toute réponse se contenta d'un signe de tête. Ils finirent par arriver devant un coffre ouvert, avec dedans, un nombre de pièce incalculable. Victoire s'arrêta devant quelques secondes et retint la main de son lieutenant lorsque celui ci voulu attraper une pièce. 

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant