Recueil d'OS

Résistantes

Trois jeunes femmes courraient, pour se cacher et échapper aux soldats nazis qui les poursuivaient, quand elles croisèrent une jeune fille blonde et la poussèrent violemment sur le bas côté. Elle se mit à hurler et les soldats se précipitèrent vers elle. Ils lui demandèrent par où étaient parties les trois brunes, elle leur indiqua la direction de droite et fini par arrêter de pleurer et se releva après être sûre qu'ils étaient loin. Elle se mit à courir en direction de sa maison. Elle entra dedans, salua sa mère et monta quatre à quatre les escaliers avant de s'enfermer dans sa chambre. Dedans, se trouvait déjà les trois brunes qui l'avaient bousculée. 

"Alors ? Vous les avez semés ? demanda-t-elle, inquiète. 
-Nadia, tu sais bien qu'on ne rentre jamais à la maison avant d'être sûres que ces parasites ne nous suivent plus, répéta Anna, la plus âgée. 
-Je ne suis toujours pas d'accord pour qu'Elena continue de faire ça, annonça Nadia. 
-Mais pourquoi tu ne veux pas que je le fasse ? soupira Elena, la plus jeune. 
-Tu as quatorze ans Piou-Piou, je trouve que t'es trop jeune, c'est tout ! dit une nouvelle fois la seule blonde. 
-Arrête de m'appeler Piou-Piou ! Sinon je vais t'appeler Girafe, menaça la plus petite, ce qui eut pour effet de faire rire les plus grandes.
-Ça marche, Piou-Piou, la taquina Nadia, sinon, ça c'est passé comment ? 
-Parfaitement bien. Ni vu, ni connu, c'est pour ça qu'on a besoin d'Elena. Elle est petite, elle peut se faufiler partout, pendant qu'Anna ou moi faisons diversion, avoua Thalia, sa jumelle.
-Je sais bien, vous avez récupéré quoi ? questionna la blonde. 
-Du pain et....du chocolat ! clama la petite, en le soulevant, comme un trophée. 
-Sérieux ? C'est génial ! s'exclama Nadia. 
-Qu'est ce qui est génial ? demanda leur mère à travers la porte. 
-La note que Piou-Piou a eu aujourd'hui, menti sans souci Anna, tandis que ses sœurs cachaient leur butin sous le parquet, avant que leur mère n'entre dans leur chambre. 
-C'est vrai ? Tu as eu quoi ? continua-t-elle en entrant dans la chambre pile au moment, où toutes s'asseyaient sur le lit de la plus vieille. 
-J'ai eu un A parce que j'ai aidé Alex, ajouta-t-elle, toute contente, tandis que leur mère vint l'embrasser sur le front, avant de ressortir. 
-Et en réalité ? continua Nadia. 
-C'est le fils du chef nazi du village, jamais je ne l'aiderais !" promis la plus jeune, sous les rires des trois autres.

Anna s'allongea, en prenant Thalia dans ses bras et Elena se mit en face d'elles, en laissant une petite place pour la dernière du quatuor. Elles fermèrent les yeux, tout à fait conscientes que chaque jour, elles risquaient de ne plus jamais se revoir à cause de leurs actions. C'est comme ça que leur mère les retrouva quand elle vint les chercher pour aller dîner.  

Après, comme chaque soir, leur mère s'asseyait dans son fauteuil et regardait ses quatre filles jouer aux cartes en écoutant la radio. Radio, branchée sans qu'elle le sache sur la fréquence des résistants de France. Puis, elles allaient se coucher avant de prévoir et de planifier, ou perfectionner leur prochain coup.

Mais un beau jour leur fameux plan tomba à l'eau quand, Elena trouva, cachée dans la forêt, une jeune femme juive ressemblant comme deux gouttes d'eau à Anna. Elle l'emmena chez elle, et passa devant sa mère qui ne remarqua rien. Mais, dans la chambre se trouvait déjà ses trois sœurs qui faillirent pousser un cri. 

"Qu'est ce que c'est que cette connerie ? s'écria Anna, en faisant face à la jeune juive. 
-Je l'ai trouvée dans la forêt, raconta Elena, comme elle te ressemble, on pourrait peut-être lui faire passer la frontière avec tes papiers. 
-Mais t'es folle ? C'est bien trop dangereux ! s'opposa Nadia, t'es complètement inconsciente Elena. 
-Nad' calme toi. C'est pas une si mauvaise idée je trouve, dit doucement Thalia. 
-Quoi ? Tu la soutiens ? Je suis d'accord, pour voler des provisions, mais là, ça part beaucoup plus loin que prévu, refusa la blonde. 
-Nad' fais nous confiance, personne ne verra la différence entre Anna et...c'est quoi ton prénom déjà ? redemanda Elena en se tournant vers la jeune juive. 
-Rachel, répondit-elle calmement, mais je ne veux pas vous causer d'ennui. Je peux partir... 
-Non, les soldats rodent partout dans le village, ils pourraient trouver ça louche qu'Anna sorte seule, la coupa Thalia. 
-Je ne veux pas être une source de conflit, continua Rachel. 
-Tu n'en es pas une, je t'assure, c'est juste que...faire passer une juive de l'autre côté de la frontière, c'est autre chose que de faire passer des armes ou piquer des provisions, mais...commença Nadia. 
-Quoi ?" s'écria leur mère en entrant dans la chambre.