Dernier soir - Lundi 2 Septembre

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Alaïs est rentrée mardi soir. Je suis allée l'attendre devant chez elle le lendemain matin. Elle avait l'air sincèrement contente de me revoir.

- Solène ! Tu m'as manqué !

Elle m'a invitée à entrer, m'a présenté ses parents et m'a raconté en détail leur séjour: Les filles gentilles dans le car qui deviennent de vraies pestes sitôt en confiance, les pizzas le premier soir, les animateurs motivés, les jeunes un peu moins, les disputes avec Maëlle, la demande pour changer de chambre et enfin la boum avec Jérémy. Je sais tout de son voyage.

L'après-midi, ses parents nous ont emmenées à la piscine. Faire les folles dans les toboggans est une activité dans laquelle nous excellons !

Jeudi, elle est venue chez moi et ma mère nous a proposé de l'accompagner à une animation sportive. J'étais plutôt réticente à y aller mais j'ai adoré. Alaïs m'a appris à jouer au badminton puis nous avons essayé la zumba. Pour nous remettre de nos exploits, ma mère nous a offert une glace chocolat-framboise.

Vendredi, nous sommes allées à la ludothèque jouer à des jeux de société.

Samedi, c'était fournitures scolaires avec ma mère le matin et karaoké chez elle l'après-midi.

Hier, nous sommes retournées à la plage. Nos parents nous ont donné la permission de rester ensemble jusqu'à 21 heures pour le dernier soir. Tout en partageant un paquet de guimauves, nous avons parlé de nos peurs.

- Dire que mardi c'est déjà la rentrée ! Ça passe trop vite !

- Oui, tellement ! J'espère que je serai dans la classe de mes amies, m'a-t-elle confié.

- Nous, on garde les mêmes classes tout le collège ! Donc, je sais déjà que je serai avec Anouchka. Mais je ne sais pas qui seront mes profs.

- L'année dernière, j'avais hyper peur de Monsieur Bader, notre prof d'anglais !

Nous avons discuté jusqu'à 21 heures sans voir le temps passer.

- Oh non, on va se faire gronder ! Me suis-je exclamée.

Finalement, ce n'était pas le cas. Nous sommes rentrées en courant et en riant. Nos parents nous attendaient au bout du chemin, amusés. Ils avaient l'air de bien s'entendre.

Et puis, Alaïs et sa famille se sont éloignés. J'ai eu l'impression de les voir s'effacer, comme s'ils n'avaient jamais existé. En partant, elle m'a dit : « à la Toussaint ! »

Mais les amitiés de vacances, on a beau se serrer dans les bras et se faire toutes les promesses possibles, on les oublie vite.

Demain, c'est la fin du rêve. On retourne dans le monde réel, avec les cours, les sacs et les devoirs. Mes cahiers grands carreaux de toutes les couleurs sont en pile sur mon bureau, à côté de ma trousse et de mon agenda. Ma tenue est prête, il ne manque plus que le sommeil. D'ailleurs, ma mère va retirer la connexion internet car « les écrans doivent dormir une heure avant nous » alors je te laisse.

Cette année, je n'ai pas de peur particulière. Je suis en quatrième, maintenant. Je ne vois pas ce qui pourrait changer par rapport aux autres années...

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