ellE T4 : La Chanson Du Corbeau (En Rééctiture)

26 Décembre 2018, 11:43

 Irving n'a toujours pas pris de décision et je comprends clairement son hésitation, d'autant plus que nous ne sommes même pas sûrs que ça marche. En attendant, nous devons essayer de trouver de nouveau moyen de résolution pour l'énigme manquante. Avec un peu de chance, nous allons bien finir par trouver quelque chose, ça ne peut pas être si compliqué ! Et une fois que nous aurons réussi, nous aurons enfin la résolution de toute cette histoire.

En attendant, j'ai clairement d'autres préoccupations en tête. Après notre retour à Dundee, nous nous sommes dépêchés d'emballer toutes nos affaires importantes et de récupérer nos animaux pour rejoindre Ayoe et Yiao qui sont déjà arrivés dans la planque, même si Pandora refuse de nous donner le lieu en avance. Au cas où comme elle dit. Parfois, elle frôle la paranoïa et malheureusement, j'ai l'impression que ça vaut mieux par sûreté. Si l'angoisse de Nadei n'était pas feinte, nous ne craignons sûrement rien, il aurait trop peur pour Ayoe pour tenter quoi que ce soit contre nous. Mais vus comme il est manipulateur, nous pouvons nous attendre à tous de sa part.

Ce matin, nous avons donc découvert que la planque était en Grèce, ce qui n'est pas vraiment surprenant sachant que c'est Pandora qui a organisé notre fuite, elle peut avoir des super plans, elle n'a sûrement pas les moyens de trouver des planques partout dans le monde juste au cas où. Mais bon, la prévisibilité est sûrement compensée avec une bonne localisation et une certaine discrétion. Je m'inquiète déjà plus quand je comprends qu'en plus d'être en Grèce, sa fameuse planque est en Crète. La maison dans lequel elle a vécu quand on nous l'avons retrouver avec Yiao était peut-être pratique, mais pour une ou deux personnes, peut-être trois. Là, nous sommes sept. La prévisibilité, c'est une chose, mais la place c'en est une autre. Surtout avec Ayoe qui accouche normalement dans un peu plus d'un mois. La situation n'est déjà pas idéale, mais alors les uns sur les autres encore moins.

Mais arrivés sur l'île, nous prenons une autre direction que celle de son ancienne planque. Sur la route, nous ne nous éloignons pas trop des villes, restant dans des zones assez touristiques avec beaucoup de monde. Pandora nous conduit alors à Héraklionet, nous avançons jusqu'à l'extrémité de la ville dans un quartier résidentiel peuplé de villas éparpillées.

Et alors que j'aurais pensé que nous continuerons notre route, elle s'arrête à l'entrée d'une énorme villa blanche, anguleuse, en bord de mer et au couleur de l'île. Mais qui semble surtout complètement décrépi en comparaison de ses voisines. Sa piscine est pleine d'algues, les murs s'écaillent et laissent apparaître les pierres, les volets aux fenêtres sont branlants.

— Où as-tu trouvé une baraque pareille ? demandé-je en ne sachant pas si je dois être inquiète ou admirative face à cette ancienne preuve de richesse.

— Dans ton héritage non officiel. C'était à tes grands-parents, c'est là que ton père a grandi. C'est pas idéal comme planque, mais c'est le mieux que j'ai trouvé et pour l'instant, on peut y habiter tranquillement, ça fait des années que personne n'y vit et elle n'appartient à personne, c'est en plein bazar de succession à cause d'une absence d'hériter officiel.

— T'es pas sérieuse j'espère ? demandé-je en sortant de la voiture.

— Désolée de ne pas t'en avoir parlé avant, je ne voulais pas gâcher une planque potentielle.

— Mais d'où mes parents étaient riches ?

— Seulement ton père. Enfin ta mère aussi avec la musique, mais elle n'est pas née riche. Tes grands-parents paternels étaient dans l'industrie ferroviaire, je crois avoir compris qu'ils se sont lancé dans l'industrie au moment du miracle économique et au début de l'arrivée du tourisme de masse.

— Donc cette maison c'était à eux ? répété-je n'en revenant pas.

Je m'avance assez tendu vers la battisse, comme si un fantôme aller me sauter dessus. Une nouvelle partie de mon histoire à découvrir.

Je marche vers la maison, curieuse de l'explorer, ne prenant même pas le temps de décharger ma valise contrairement aux autres. Happy sur mon épaule partage ma curiosité, dès qu'il en a l'occasion, il grimpe à un palmier et commence à explorer le jardin.

Au même moment, Yiao et Ayoe sortent nous rejoindre. Maintenant, nous sommes enfin réunis.