ellE T4 : La Chanson Du Corbeau (En Rééctiture)

27 Février 2019, 13:37 (1)

 Après sa première démonstration de Dō̂ron, Izaya l'a réutilisé à plusieurs reprises, la plupart du temps pour faire passer des messages. Et même si j'en suis la première surprise, je passe plus de temps avec lui. C'est peut-être Happy qui l'intéresse le plus, mais j'apprécie sincèrement m'occuper de lui. Et Ayoe me fait confiance. Je soupçonne même qu'elle m'a toujours fait confiance malgré la situation parfois compliquée pour moi. Izaya a également manifesté son deuxième Dō̂ron une nuit en présence de sa mère uniquement deux jours avant notre départ. D'après la description d'Ayoe, le petit s'est illuminé dans le noir, comme couvert de peinture phosphorescente. D'après Pandora et Rigel, c'est le Dō̂ron de Phoarchie. Maintenant, nous savons ces trois Dō̂ron même si celui qu'il a hérité d'Ayoe ne s'est pas encore manifesté à notre connaissance.

Malheureusement, nous avons dû les abandonner pour notre périple en Antarctique. Et je crois que ça n'a jamais été aussi dur d'accéder à un lieu que sur ce foutu glacier. Il nous a fallu plusieurs avions pour rejoindre la Base antarctique McMurdo puis plusieurs heures de « routes » pour nous rapprocher du glacier et de la chaîne de montagnes dans laquelle il se trouve. Heureusement, nous avons de la chance, le glacier est à proximité d'une des bases les plus importantes d'Antarctique et cette base est reliée à plusieurs autres, dont une dont la route va dans la bonne direction pour nous, même si nous nous arrêtons avant. Les derniers kilomètres pour atteindre le glacier, nous les faisons en motoneiges, étant trop escarpés pour le gros camion roulant sur la neige. Et nous arrivons enfin au niveau du glacier, coincés entre des montagnes, majestueuses, glacées et couvertes de neige à part au sommet trop escarpé, créant une touche de roche noire. Le soleil projette des ombres sur la surface blanche, créant un contraste important. Au milieu de tout ça, nous sommes excessivement petits, une goutte au milieu d'une immensité blanche.

Maintenant, il reste à espérer qu'il n'y ait pas de moment précis pour ouvrir le passage parce que sinon, ça risque d'être terrible. Normalement, il n'y a rien de préciser dans le poème, donc logiquement, ça doit être autre chose qui ouvre le passage, mais impossible de savoir quoi en avance. N'ayant pas vraiment d'autre choix, nous décidons d'avancer vers la base du glacier, c'est sûrement l'endroit le plus probable pour trouver l'ouverture. Et sans prévenir, un passage se forme lorsque nous nous approchons, entre une crevasse et une cavité de glace, semblant attendre notre venue pour s'ouvrir.

— Aller c'est parti, déclare Sydney toujours aussi motivé.

— On a tout ? vérifie Jenny en anticipant un possible passage bloqué après notre entrée.

— J'ai toutes les pierres oui, affirme Irving.

Nous nous aventurons alors tous les cinq dans le passage et découvrons une sorte de grotte de glace, brillant de mille feux à la lumière du soleil et projetant des reflets bleutés partout. Et au fond de la cavité se trouvent dix piliers de glace d'environ un mètre de haut. En nous en approchant, on découvre que sur certains, il y a déjà des pierres de disposées. De gauche à droite, le premier pilier est vide, le deuxième porte une gemme, les trois suivants sont vides ainsi que le septième et le dernier, les trois autres ont également leurs gemmes.

— On a quatre pierres et six trous, signale Jenny. Je sais pas vous, mais moi ça m'inquiète vraiment.

— C'est infernal cette connerie, soupire Cameron.

— On trouvera la raison et les solutions plus tard, pour l'instant, autant poser celle que nous avons, proposé-je.

— Ah oui et comment on trouvera la solution ? Les Áídios sont morts et je doute que les Akra veuillent bien nous aider. Surtout pas sans contre partie, rappelle Jenny.

— On trouvera une solution en temps et en heure. En attendant, Eirene a raison, il faut placer celles que nous avons déjà. Inutile d'avoir fait tout ce chemin pour rien. Dans le poème, c'était dit Dix gemmes logées sans égales, cite Sydney. Vous croyiez qu'il faut les mettre par ordre chronologique ?

— Ça semblerait logique, mais quel pilier est celui de 1100 et lequel pour 2000 ? demande Irving.

— On a retrouvé une gemme en Irak, en Chine et sur l'île Tikehau, rappelé-je. Donc la gemme de 1100, celle de 1400 et celle de 1800. En plus de la notre pour 2000.

— Ça ne peut pas être dans l'ordre des dates, il y a un trop au septième au lieu du huitième, souligne Jenny.

— Sauf si c'est en ordre inverse. Là, ce serait celui de 1100, affirme Sydney en indiquant le pilier le plus à droit. Celui-ci celui de 1400, là 1800 et là le nôtre. Ce qui voudrait dire qu'il manque la gemme de 1600 et 1700.

— Donc celle de la Russie et de l'Italie, résumé-je.

— On a quand même pas pu les rater ? s'inquiète Cameron.

— Je crois pas, à chaque fois qu'on a trouvé une pierre, il nous fallait continuer pour trouver le message, ça ne fonctionnait jamais dans l'autre sens en mode trouver le mot puis la pierre, affirme Irving confiant.

— Oui pas justement il y a peut-être eu un raté, soupire Jenny. Ou deux.

— Ou peut-être qu'ils n'ont pas réussi à mener la quête à bout tout simplement. Ce n'est pas évident de venir en Antarctique, signalé-je.

— C'est pas justement c'est deux années où les Áídios nous avaient expliqué qu'ils n'étaient pas revenu de leur second voyage ? demande Sydney.

— Si je crois bien, confirmé-je.

— Super, on va rechercher des personnes disparues il y a plus de trois cents ans maintenant, déplore Jenny.

— Je confirme, c'est infernal cette histoire. Ils n'auraient pas pu remettre la pierre dans le premier lieu au lieu de se perdre ?

— Je ne crois pas qu'ils aient choisi. Ils sont sûrement morts à cause de cette foutue quête, remarqué-je.

— En attendant, on n'a plus que neuf mois pour finir cette foutue quête justement. Et je ne sais pas si vous vous souvenez, mais c'est impossible de revenir ici avant décembre, rappelle Irving.

— L'enfer, gémit Cameron.

— On trouvera une solution, il y en a forcément une, encouragé-je. Aller, posons les pierres et repartons d'ici, inutile de s'éterniser plus, on ne trouvera rien d'autre ici.