On va pas ensemble, Potty

Sorties plus si secrètes

Bon ! C'était décidé. Harry, après une nuit entière de mise en question interminable sur le comportement de Malfoy, avait décidé de.. de... lui parler...?
Si on pouvait dire ça comme ça.

   Il avait passé une semaine complète à ne rien faire face à Malfoy, pour ne pas attirer l'attention, car se connaissant Harry savait qu'il allait faire une gaffe. Ce qui arrive à chaque fois. Il redoutait que Malfoy se doute, lui, de quelque chose contrairement aux autres qui se font facilement berner. Harry le reconnaissait difficilement, le blond était intelligent, voir un génie. Il ne pouvait pas contredire ce constat. Et, au bout de quelques jours, il se rendit compte que le Serpentard se doutait de quelque chose. En même temps, Harry n'était pas vraiment discret : regards nerveux, accolades nulles (insérer un synonyme de nul à chier), il ne faisait rien de dangereux auprès de Malefoy, ce qui en réalité n'est jamais arrivé en une année. 

   Malfoy n'était pas facile à berner. Mission failed.

PDV EXTERNE DRACO

   Cela faisait une semaine complète que Potter se comportait étrangement et ça n'échappait pas à Draco qui en avait ras-le-bol.
   Apparemment le ruer de regards noirs ne faisait pas réagir Potter qui continuait son comportement si anormalement absurde. Bientôt, les plus idiots qui l'entourait aller s'en rendre compte tellement son comportement était indiscret, surtout provenant du Survivant.

   Malfoy traversa la Salle Commune des Serpentard, monta par trois les escaliers jusqu'à sa chambre, où un Théo toujours malade était cloîtré dans son lit, emmitouflé dans ses draps.

- Ta fièvre n'as toujours pas baissée ? demanda Draco en refermant bruyamment la porte derrière lui d'un coup de hanche.
- On dirait pas, murmura son ami en sortant sa tête des couvertures.

Draco alla pour ranger ses livres sur son bureau, juste à côté de son lit, avant de rejoindre Théo et de s'asseoir en bout de lit. L'état de Théo ne s'était pas amélioré en cinq jours, et cela inquiétait Draco - qui avait trop de fierté pour l'avouer au concerné. La fièvre avait commencé simplement, puis s'était agravé avec le temps et sans même qu'il n'est le temps de le remarquer, Théo, trop affaibli par sa fièvre et ses hauts-le-coeur, ne bougeait plus d'un pouce de son lit.

- Tu devrais vraiment aller à l'infirmerie, Théo.

- Dray, je te répéte que non. J'ai pas envie d'être jeté entre les mains de cette folle d'infirmière, lança Théo d'une voix rauque, suivit d'une quinte de toux étouffée par ses draps.

Draco soupira lourdement, exaspéré par l'entêtement de son ami. Cela faisait bientôt une semaine que Théo était tombé malade et Draco ne savait pas quoi faire, étant donné que Théo refusait catégoriquement d'aller à l'infirmerie.

- Alors, Potter est toujours aussi chelou ?
- Tu connais Potter. Aucun jour ne passe sans qu'il ne soit chelou, répondu Draco en soupirant lourdement.

Dun côté, le blond était exaspéré par le comportement du Golden Boy de Gryffondor, et d'un autre côté, il aimait vraiment avoir l'attention du brun sur lui. Il ne demandait que cela depuis leur première année à Poudlard. Il se surprit en train d'y repenser. Les Malfoy ne s'arrêtent pas à ce genre de pensées ! Des désirs inavouables refaisaient surface et Draco se baffa mentalement rien qu'en le réalisant. Putain putain putain.

- Dray, tu as mes cours ? demanda Théo le faisant émerger de ses pensées.
- Ouais, je vais te les chercher.

Nouvelle résolution : ne plus avoir de pensées obscènes auprès de cet idiot brun à lunette craquant. Merde, déjà raté. Il se gifla une nouvelle fois mentalement et partit furieusement chercher les devoirs de son ami.

   Les quelques heures qui le séparait de la nuit tombante arrivèrent trop lentement au goût de Draco qui passa son temps à la bibliothèque, laissant le dîner pour un autre jour.
   Ces derniers temps, les heures passaient plus lentement qu'un cours avec Rogue. Ses pensées étaient accaparées par ses parents, leur "maître" et sa mission burlesque. Qui avait déjà échouée deux fois : une fois avec le collier qui avait touché la mauvaise personne et bientôt, sans doute, avec cet idiot de vin. Il avait fait en sorte de réussir à faire arriver une vieille bouteille de vin au nouveau prof de potion, Monsieur Slughorn. Et il le sentait mal. Vraiment, vraiment mal.

   Quand la lune se refléta sur une des fenêtres de la bibliothèque près de lui, il leva doucement les yeux et ramassa toutes ses affaires de cours. Les bras débordants de parchemins et de livres en tout genre, il sortit de la bibliothèque à pas de course.
   En un temps record et sans problèmes, il déposa ses affaires et grimpa rapidement les escaliers qui le menait à la tour d'astronomie.
   Essoufflé et pas sûr de lui, il y arriva enfin.

PDV EXTERNE HARRY

   Si un jour, on avait affirmé à Harry que bientôt il allait passer ses soirées à fixer le point de Draco Malfoy sur la Carte des Maradeurs, il aurait rit au nez de l'idiot qui lui aurait dit cette sottise. Mais aujourd'hui, il rit beaucoup moins. Puisque c'était le cas ces derniers temps.

   Caché par les rideaux de son lit en baldaquin, protégé par un sort de silence et au chaud dans ses draps, il fixait le simple point de Malfoy sur la Carte des Maraudeurs qui était témoin de sa soudaine obsession. Cela faisait plusieurs nuits qu'il pratiquait celle-ci, il ne s'en lassait plus. C'était devenu un rituel depuis la nuit où il avait rencontré le Prince des Serpentard. Derrière ses larmes et cette détresse devait forcément se trouver son secret qui obsèdait Harry. D'incessantes questions venaient le hanter quand ses yeux s'éloignaient de la carte.
   Pourquoi Malfoy semblait-il si vulnérable depuis quelques temps ?
   Quelle raison se cache derrière ses larmes ?
   Est-ce que Harry souhaiterait l'aider ?
   Ou le détestait-il trop pour cela ?
   Et pourquoi se rend-il à la tour d'astronomie presque toutes les nuits ?
 

  Et finalement, détestait-il VRAIMENT Malfoy ? Son instinct lui criait que oui, il le détestait car il le devait. Il avait passé tant d'années à le faire qu'à force cela était devenu son quotidien, c'était littéralement inscrit dans son agenda. Une routine que tout deux tenait. Mais, son cœur lui criait le contraire. Avant d'arriver à Poudlard lors de sa première année, il avait passé une journée complète à acheter ses fournitures, ses parchemins, Edwige et ses robes. Il avait par hasard rencontré Malfoy dans le magasin de robe. Et, il se devait de l'avouer, il l'avait apprécié. Harry avait rencontré une facette totalement différente du blondinet qu'il avait rapidement prit d'affection. Mais cette affection c'était soudainement envolée quand Malfoy avait commencé à traiter Ron et Hermione. Et dans son devoir d'amitié pour eux, il avait mit à néant ses sentiments et s'était mit à le détester.

   Il secoua vigoureusement la tête comme pour faire disparaître ces pensées de sa tête et se mit à la recherche du point de Malfoy sur la carte, à nouveau, l'ayant perdu des yeux. Une fois de plus, il le trouva à la tour d'astronomie.
 

  L'idée folle de le surprendre traversa son esprit et sans pouvoir contrôler ses gestes, il enfila les premiers vêtements moldus qui lui passait sous la main, empoigna sa cape d'invisibilité et sa baguette, puis quitta son dortoir en essayant d'imiter la discrétion d'un chat.

- Méfait accompli, avait-t-il murmuré tandis que la porte du dortoir se refermait derrière lui.

Les traits qui caractérisaient l'école s'effacèrent du parchemin qu'il fourra ensuite la carte dans sa poche arrière et entreprit une course jusqu'à la tour d'astronomie.