Le syndrome du héros

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     Pour la première fois depuis un temps, je ne faisais plus de cauchemars. Mes nuits étaient calmes. Avant, mes nuits étaient parsemées des traces de Dumbledore, de Dobby, de mes parents, de Sirius, de Draco. Maintenant, il ne restait pas grand-chose.
     Parce que je savais que le jour J approchait.
Voldemort était de plus en plus euphorique et effrayant, son influence sur Rogue se faisait ressentir d'après les élèves que j'avais rencontré en débarquant à Poudlard. Étant donné qu'un méchant Horcruxe s'y cachait, il me devait de m'y rendre, que je le veuille ou non. Ce qui était certain, je n'avais pas envie de revenir, ce serait comme jeter l'évidence sous le nez de Vold- ! Woups, excusez moi, il en avait pas. Je reformule : c'était comme jeter l'évidence à Voldemort que j'étais en quête des Horcruxes, en quête de son âme, ma seule et unique chance de le tuer pour de bon. Même s'il devait déjà sans douter avec ceux détruit qui l'affaiblissaient. On était pas dans la merde molle, nan, du tout, du tout.

   La seule chose qui m'obsédait plus que de trouver ce fichu Horcruxe en arrivant dans la Salle sur Demande était de savoir si oui ou non Draco était revenu à l'école. Je savais qu'il allait y avoir une bataille, et je ne voulais pas qu'il y participe. S'il se retournait contre le chauve de service, il risquait d'y passer. Et plus vite que moi. Ce qui serait... absolument terrible, horrible, effrayant, rien que d'y penser me donnait envie de vomir, et c'est pas le moment!

   Bon, je vais pas vous embêter avec les détails (surtout que l'auteur est pas motivé en entrer dedans, le manque d'idées, tout le monde connaît), Ron, Hermione et moi avions sauvé Draco et son pote dans la Salle sur Demande (Hallelujah, il va bien), on a échappé à un troll, une araignée, un connard de loup-garou... et Rogue... venait de mourir. Honnêtement, assister à cette scène m'avait traumatisé, je ne verrais jamais les coins de rivière de la même manière, pareil pour les serpents et la voix des chauves. Et j'avais vu les souvenirs de mon ancien prof de potions qui avait marqué toute mon enfance. Et j'étais là. Assis dans le bureau du directeur, seul, et la mort dans l'âme. Littéralement. Je savais ce que je devais faire. Si c'était pas un moment dépressif, je ne savais pas ce que c'était. En soupirant, je me relevais, les jambes légèrement flageolantes, et descendais dans la cour de Poudlard. Voldemort avait lancé un avertissement, m'invitant à sa petite fête dans la Forêt Interdite. Oui, les meilleurs endroits pour les fêtes sont les forêts, on était tous à côté de la plaque depuis le début.

   J'évitais les couloirs bondés par les élèves qui en sauvés d'autres, et traversait finalement la cour dévastée pour rejoindre la forêt. Mais je m'arrêtais. J'allais mourir. J'allais... mourir. Ha, ce n'était pas surprenant, finalement. Je m'y attendais depuis plusieurs mois déjà. C'était pour sauver Ron, Hermione, Neuville, Ginny, tout le monde et Draco. Je n'aurai jamais cru penser à le sauver avant, à croire que mes sentiments étaient plus forts que je ne l'avais cru depuis le début. Et honnêtement, ça m'allait. J'aimais ce crétin de furet. Le sauver me paraîssait plus que naturel et c'était une action venant du cœur.

     Reprenant une bouffée d'air, je m'aventurais finalement dans la forêt, les idées claires et certain de ma mort. J'allais les sauver. J'espère que Draco me pardonneras.

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     J'avais cru voir Harry traverser les couloirs. J'avais rêvé, n'est-ce pas ? Je veux dire, il m'avait déjà sauvé et le message de Vous-Savez-Qui n'était honnêtement pas encourageant. Il ne devait pas sacrifier sa vie pour celle des autres. Après tout ce qu'il avait déjà vécu, c'était beaucoup trop. Essayant d'éloigner tous scénarios catastrophiques de moi, je me rendais dans la Grande Salle, transformée en hôpital. Ce tableau était saignant à voir. Ça se dit pas ? M'en fout, c'est le seul mot qui m'était venu en tête en passant les portes. Saignant. Il y avait beaucoup d'élèves blessés ou morts. La culpabilité coulait sur mes épaules comme du ciment, et j'aurai pu m'effondrer, là, devant tout le monde.

   En plus de cela, mon corps était toujours brûlant de l'incendie de la Salle sur Demande. Et j'étais mentalement horrifié de ce qu'il pourrait arriver si Harry était vraiment allé se rendre à Vous-Savez-Qui. Puis, l'évidence me sauta aux yeux. Si je voulais savoir, je pouvais le rattraper. Il ne devait pas être loin. Si j'arrivais au bon moment, je pouvais l'empêcher de comettre l'irréparable.

    Sous le regard intrigué de Granger, et d'autres élèves certainement, je ravalais un sanglot désespéré, tournais les talons et me précipitais dehors. J'avais la chance de le sauver d'une mort certaine. Le Seigneur des Ténèbres n'allait pas s'empêcher de le tuer maintenant qu'il l'avait sous la main. Si j'arrivais à temps, j'avais une chance. Je détestais baser mon objectif sur des « si » mais, pour l'instant, je ne pouvais faire que cela. Je comptais transplaner à l'instant où une main sortie de nulle part me retenue au dernier moment.

- Je sais ce que tu veux tenter de faire, mais ne le fais pas.

Je me retournais pour faire face à Granger. Qui semblait aussi troublé que moi.

- Tu ne sais pas de quoi tu m'arrêtes, Granger, ma voix me paraîssait râpeuse et absente.

- Crois-moi, je sais, elle ne semblait pas vouloir me lâcher. Ron et moi avons essayé de le retenir. On a essayé, je te le jure, mais il était convaincu de sauver tout le monde de cette manière-

- Vous auriez dû insister ! la rage me faisait crier. Tu sais qu'il court à sa mort, Granger, pourquoi tu l'as laissé s'en aller ?!

- Parce qu'il te sauve de cette manière, espèce de crétin!

Il n'avait pas le droit de faire ça. Pas maintenant. Pas après tout ça. J'étais à deux doigts de craquer.

- Je ne sais pas... je ne sais pas quelle relation tu as tissé avec Harry, mais s'il est prêt à mourir pour toi, tu dois le comprendre, n'est-ce pas ?

- Évidemment que je comprends. Mais... il mérite pas de mourir, Hermione. Pas autant que toi ou les Weasley ou n'importe qui d'autre. Si quelqu'un devait mourir, ça devrait être moi. Pas lui... pas Harry.

Évidemment que je comprenais. Tout le monde connaissait le syndrôme du héros que mÔnsieur Potter avait depuis des années déjà et avec les vacances que nous avions passé ensemble, j'avais vu ce côté de beaucoup plus près. C'était dans sa peau de vouloir sauver tout le monde, même les plus bordéliques, et s'il pouvait le faire, il n'allait pas s'en empêcher. Mais je n'en valais pas la peine et ne pouvais pas supporter l'idée qu'il allait vraiment le faire.

- C'est Hagrid, là-bas ?

Son regard se perdant à l'horizon, je me retournais pour découvrir un troupeau de Mangemorts, Hagrid ressortant du groupe par sa grande taille. Est-ce que... il tenait quelqu'un dans ses bras.

- Qui est-ce qu'il porte dans ses bras ?

Le cœur au bord des lèvres, j'essayais de ne pas m'évanouir.

- Harry Potteeerr... est moreeeuuht ! (nda: désolé, je sais que c'est pas drôle, mais c'est comme ça que j'entends Voldemort à chaque putain de fois.) 

Inconscient, je me retenais à la Gryffondor pour éviter de m'effondrer, tremblant, tandis que les élèves sortaient timidement à la voix remplie extasie de Vous-Savez-Qui.

- Harry Potter est mort.

C'était élèves déjà exténués contre Mangemorts, le groupe de fou à disposition.

(nda: en pleine écriture de la suite! veuillez pardonner mon extrême lenteur, le manque d'idées était au rdv. J'essaie de finir cette après-midi, promis!)

On va pas ensemble, PottyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant