La Constellation Draco [LA FIN]

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     Le murmure du vent s'immisçant par la fenêtre ouverte caressait mes cheveux et les emmêlaient plus qu'ils en avaient besoin. Le soleil venait de se coucher, une douce brise de nuit faisait vibrer les feuilles des arbres dans une danse et je m'étonnais de trouver un blondinet, allongé en étoile de mer au milieu de l'immense jardin des Weasley, en train de contempler les étoiles qui sortaient de leur cachette pour s'exhiber à vue.
     Je me tournais vers Madame Weasley, qui elle aussi avait les yeux rivés sur lui. "Qu'est-ce que Draco fait dehors ? Il va attraper un rhume, on est en hiver.

- Je ne sais pas", avait-elle répondu, pensivement. "Il est sorti après ton départ et n'est même pas rentré pour dîner." Une tension d'inquiétude submergea ma poitrine.
     Dans l'après-midi, je m'étais rendu au Chemin de Traverse pour aider à l'ouverture de l'animalerie d'Hagrid. Draco semblait déjà ailleurs ces derniers temps, mais c'était bien la première fois qu'il se renfermait en mode solitaire. Hermione, qui avait appris à l'apprécier, passait généralement du temps avec lui à parler bouquins et sortilèges. Mais elle était parti en voyage quelques jours avec Ron. Depuis, même les jumeaux étaient trop occupés pour passer du temps à Terrier.
     "Mince, j'aurais pas dû partir si longtemps...

- Ne rejette pas la faute sur toi, Harry, tu as rendu un fier service à Hagrid. Beaucoup de choses se sont passés ces derniers temps, nous sommes tous occupés. Qui sait comment Draco gère sa propre situation.

- Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

- Tu ne sais pas ?" La boule au ventre, je la suivis quand elle traîna les pieds jusque dans le salon. "Il a reçu une lettre cette après-midi. D'une prestigieuse école, il paraît. Et aussi...", elle farfouilla dans une pile de lettres, et finit par en sortir une à moitié arrachée, "...une de son père depuis les cellules d'Azkaban."
     Le choc écrasa mes épaules. Et une colère aigue suivit. Elle me tendit la lettre, les lèvres pincées. "Je sais qu'il voudrait que tu saches. Il ne te cache jamais rien. Nous, nous ne sommes pas aussi proches que vous deux l'êtes. Je ne peux pas imaginer ce qu'il doit ressentir en ce moment." Une appréhension soudaine sur le moral, je pris la lettre.
     Draco semblait avoir passer ses nerfs dessus ; ni l'écriture ni le sceau n'était vraiment lisible. Je réussi pourtant, et heureusement, à capter des bribes de phrases. Son père était désespéré, inquiet à en être malade et semblait être prêt à s'excuser. Une partie semblait tout de même agressive, veuillant accuser Draco de tous les maux du monde. Du moins, c'était ce qui laissait à penser de ce que je décryptais.
     "Il n'a rien... dit ?" Je relevais la tête. "Comment a-t-il réagit ?

- Je l'ai entendu s'énerver à l'étage. Quand il est sorti, il a laissé votre chambre dans une sacrée pagaille."
     Alors c'était sans doute pire que ce que je croyais.
"Merci, Molly. Je vais aller le voir." Je voyais bien que son comportement la tracassait, mais qu'elle était trop timide pour s'essayer à l'aborder. Elle et le blondinet s'entendait bien, compte tenu qu'il sauva la vie de Fred il y a plus d'un an maintenant. Elle lui était grandement redevable, elle me l'avait confié un soir.
     "Harry." Une main sur la poignée, je me retournais au son de la voix de Madame Weasley. "Prends soin de lui. Même s'il ne le montre pas, il a besoin de toi.

- Comptez sur moi", un ricanement me prit. "Il est coincé avec moi, de toute façon."

Elle rit, et je sortis. L'air plus frais que d'habitude me surprit. Ce qui était bête, étant donné que nous entrions en décembre et qu'il n'allait sans doute pas tarder à commencer à neiger. Une partie de moi avait hâte que ça arrive, je mourrais d'envie de faire des batailles de neige avec le blondinet et la famille Weasley. Et une autre partie n'était pas ravi puisque mon nez était du genre sensible et qu'il risquait alors de se marier plusieurs fois à plusieurs paquet de mouchoirs pendant les deux prochains mois.
     Tranquillement, je rejoignis Draco, qui dans sa position statique aurait pu me faire croire qu'il n'était plus parmi nous. En m'entendant arriver, sans ouvrir les yeux, il jeta un bras dans l'air, montrant trois doigts. "Je te défie de me citer trois choses que tu aimes chez moi." CHALLENGE ACCEPTED.

On va pas ensemble, PottyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant