Prise de soin

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J'ai quitté le cul-de-sac quelques minutes après le départ de Malfoy, complètement chamboulé.

Pourquoi pas.

Je souriais à cette simple phrase. Je me sentais idiot à sourire sans raison à première vue apparente mais enfin enterrer la hache de guerre avec le vert me soulageait. Donc toujours souriant, je descendais les quelques étages qui me séparait de la salle commune des Gryffondors. Hermione était vraiment de bon conseil, elle savait pertinnement que je n'allais rien faire si on me poussait pas. Et franchement, je l'en remerciais du fond du cœur. En-enfin, du fond du cœur, j'me comprends hein. C'était pas comme si Malfoy en valait la peine..

À mi-chemin de ma salle commune, alors que je descendais le dernier étage, je croisais trois Serpentard inconnu au bataillon qui me bousculèrent alors que j'avais un pied en suspens. Je dégringolais sur le reste des marches et atterri au pied de l'escalier, mal en point.
Certaines de mes côtes étaient douloureuses et mes lunettes s'étaient échappé de mon nez. Alors que j'étouffais un cri de douleur en me tenant les côtés, recroquevillé sur moi-même, j'entendis les Serpentards rirent à gorge déployée.

- Baah ça alors, Potter. On tient plus sur ces pieds, avaient ricané un d'eux.

Je les insultais de crétins en tatonnant le sol à la recherche désespéré de mes lunettes.

- Mais c'est qu'on se croit supérieur, Potter. T'as de la chance que Draco soit trop occupé pour te mettre une raclée ! tonna un autre.

J'entendais leur pas se rapprocher de moi qui était toujours à quatre pattes. Alors qu'enfin j'attrapais mes lunettes et les remettaient à leur place initiale, un coup me frappa dans l'estomac. Je gémis et m'affalais au sol une fois de plus.

- Tu vas regretter ces années, Potter. Je vais te faire gémir.

PDV INTERNE DRACO

Après avoir quitté le balafré, je me rendais au toilette des filles au troisième étage. Je m'y rendais quand je savais que j'allais encore craquer et que la tour d'astronomie était à la lumière du jour et donc plus visible qu'elle ne l'était dans la pénombre.
Et comme d'habitude j'y retrouvais Mimi Geignarde. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle m'observait craquer au-dessus du lavabo et elle avait fini par m'approcher et essayait de me réconforter. Essayer était le mot juste.

S'il m'arrivait de pleurer, Mimi essayait de me réconforter. Si je gueulais à en perdre la voix et à briser les tympans, Mimi essayait de me faire cracher le morceau quant à la raison de mes cris incessants. Si je restais silencieux, Mimi m'observait en silence, ne dérangeant pas le rythme de mes pensées.

Puis, au fur et à mesure des semaines, elle me connaissait sur le bout des doigts et franchement ce n'était pas plus mal. Je me confessais enfin à quelqu'un. Bon, certes, une morte mais j'arrivais à parler. Et puis, ce n'était pas comme si elle allait parler à quelqu'un de toute manière.

Non loin des toilettes, j'entendis un gémissement -enfin cela ressemblait à un gémissement - et des ricanements. Ma curiosité fut piquée à vif et je me dirigeais le plus discrètement possible.
Tranquillement, je me rapprochais et les gémissements se confirmaient en être ainsi que les rires, je redoutais un peu ce que j'allais voir.
Dans l'appréhension, je sortis ma baguette et me mettait en garde tout en m'approchant.

J'aperçu des robes de sorciers virevolter et finalement, je vis trois Serpentards entourés un corps avachi sur lui-même et le ruer de coups. J'avais beau être encore loin, je sus directement ce qu'ils faisaient. Je replacais une mèche rebelle derrière mon oreille et m'avancais rapidement.
Ces trois bargots avaient beau être des Serpentards, aucun droit ne le permettait de tabasser quelqu'un. Peut importe qui c'était.

- HÉ !

Les trois Serpentards avaient sursautés avec violence au son de ma voix et s'étaient retournés vers moi, la baguette pointée sur mon visage. Dès qu'ils me reconnurent, ils l'avaient immédiatement baissées et s'étaient éloigné du pauvre bonhomme qu'ils tabassaient il n'y a même pas une seconde.

- Vous vous croyez mâlin ?

Ce n'était pas une question. Ils étaient écervelés. Je baissais alors les yeux et découvrit avec horreur Potter. Il saignait fortement de presque partout et j'aurais presque cru qu'il était mort. Je me rapprochais de lui, estomacé.
Je regardais tour à tour les Serpentards qui m'entouraient.

- Qu'est-ce que vous pensiez faire, exactement ?
- Il se croyait plus malin que nous, Draco. Il méritait qu'on le tabasse.
- Potter est sans doute plus mâlin que vous trois réunis, ai-je craché. Vous faites honte à notre maison. Que je vous y reprenne pas. Car la prochaine fois, vous sera à la place de Potter.

Ils avaient tout les trois déglutit et reculait, craignait que je ne leur lance un sort par mes gardes.

- Tirez-vous maintenant.

Avec vitesse, ils dégarpirent et ont disparut en descendant les escaliers. En en jugeant le brouhaha qu'ils avaient fait, ils s'étaient vautrés en descendant, les incompétents.

- Bon.

Je me tournais vers le pauvre Potter toujours évanoui au sol en claquant bruyamment des mains. J'avais un peu pitié. Si puissant et pourtant si pathétique, vulnérable, facile à battre et sensuel.
J'ai dit quoi ? Potter est une sangsue. J'ai dit sangsue.

- Qu'est-ce que je vais faire de toi, hein, Potter ?

On va pas ensemble, PottyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant