Neuvième jour : Nous, le point virgule d'une Ère

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Son visage était à moitié écrabouillé dans son oreiller. Un souffle régulier s'échappait d'entre ses lèvres à chacune de ses expirations. Et un petit filet de bave menaçait de s'enfuir au coin de ses lèvres. Je devais avouer qu'il était sacrément mignon sans ses lunettes lui dévorant une bonne partie de son visage, mais j'étais sûr qu'il louchait s'il ouvrait un œil.
Le romantisme vient de s'envoler ? Totalement.

Au départ de Granger et de Weasley, Harry m'avait sauté dessus. Sauté dessus, littéralement, hein. Hé hé hé, je vous vois venir, non on n'as pas fait la chose comme vous pouvez le croire ... bon, presque, mais non, on s'est juste bécotés comme des ménopausées. Et finalement, il s'est endormi sur mon torse, il était tout tendu et s'était écrasé dans son oreiller en bougeant un peu trop.
À vrai dire, j'étais rassuré qu'il se soit endormi d'abord. J'avais veillé pour m'assurer qu'il ne fasse pas de cauchemars. Après avoir entendu la bagarre verbale entre Granger et Harry, je restais prudent. Jamais je n'aurai imaginé que le Sauveur du Monde Sorcier subissait une pression aussi forte que la mienne avec ma famille. Et je devais avouer que rien au monde ne pourrait m'empêcher d'essayer de le protéger. Mes espoirs commençaient à s'envoler rien qu'à imaginer qu'une fois les vacances finies, on ne se parlera peut-être plus du tout, sauf peut-être pour s'insulter, et nos séances de becottages disparaîtront dans l'oubli.

Soyons logique une seconde, je suis un Malfoy et lui, le gars qui porte tous les espoirs du monde sorcier sur le dos. Rapide connexion entre deux neurones et on comprend qu'après ces vacances tout contact intime entre nous seras prohibé.

- Ça va pas ? vint interrompre la voix enrouée du brun.

Oh, il louche pas. Je me rendis compte que je le fixais et qu'il me souriait comme s'il venait de découvrir tous les trésors du monde, fier de m'avoir prit sur le fait.

- Nan, ça va ça va.

Il me sourit et se tourna sur le dos. Il bailla, la largueur de sa bouche me surprit, il aurait pu servir d'aspirateur à planètes.

- À vrai dire, je m'inquiète plus pour toi, bah quoi, c'est vrai et rien ne m'interdit de m'inquiéter!

- Tu te poses des questions, avoue, avait-il dit pour me taquiner, mais j'avais sentit l'étrange blasétude dans sa voix.

Je savais qu'on devait lui en poser une tonne et qu'il devait trouver cela vachement agaçant avec le temps.

- Je veux pas te forcer à parler des trucs qui te dérangent. Je veux rien forcer...

- Ow, siffla-t-il ironiquement en souriant, quelle gentillesse.

- Je peux l'être quand je veux, Monsieur-je-louche-sans-mes-lunettes.

- Je lou-..

- Tu louche, je t'assure.

Vexé, il mima une moue boudeuse et me tourna le dos pour attraper ses lunettes. Il se retourna finalement vers moi, les lunettes au nez, il ne louchait plus. Je ravalais un rire et me redressa pour m'asseoir en position indienne. Un petit sourire aux lèvres, et sous le regard attentif d'Harry, j'attrapais un livre que j'avais emprunté à la bibliothèque de son parrain.

- Je croyais que t'avais des questions, Dray.

Mes membres s'étaient figés sous le surprise, et je relevais un regard offusqué sur lui qui riait.

- Comment tu- ... Tu n'as pas osé ... Dray ?

- Oh, pardon, votre Majesté, je vous ai vexé ? il avait rigolé en se redressant à ma hauteur, provocateur.

- Vas-y, fait le malin...

- J'y compte bien.

- Commence pas, Harry, il rit encore plus et se redressa à son tour, un mignon sourire aux lèvres.

On va pas ensemble, PottyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant