Septième jour : Moi, le homard, enchanté

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Il me narguait en riant, Albatar.

J'étais certain qu'il m'avait inconsciemment renommé "Le Survihomard" ou "Saint Homard" ou "Le Homard Sauveur", alors même si ces surnoms me correspondaient parfaitement à l'heure actuelle, c'était une raison suffisante pour réellement me renommer comme ça.

Je ramassais mon micro aubergine et plaquais par la même occasion une main sur la bouche de Malfoy pour taire son rire sarcastique. Il s'arrêta justement, et me regarda avec des yeux rieurs à la place. Et ce regard était pire que son rire !

- Te moque pas, Malfoy ! Toi aussi t'aurais danser dessus ! j'essayais de me consoler moi-même.

Il secoua la tête, incapable de prononcer un mot. Et c'était mauvais de l'entendre se taire. Mais mon plaisir s'acheva quand il prit ma main pour dé-couvrir sa bouche.

- N'en sois pas si sûr, Potter, et il avait l'air sûr de lui.

Quelqu'un aurait la bonté de m'expliquer pourquoi on s'appelle toujours par nos noms de famille, alors qu'il y a même pas deux jours, on se réconfortait mutuellement et s'appelait par nos prénoms comme de vieux amis ?

- Tu crois sincérement pouvoir résister à des musiques de Broadway ?

- Broadway ? Qu'est-ce que c'est ?

Ma mine surprise ne lui échappa pas.

- Broadway, c'est aux Etats-Unis, et là-bas y'a plein de spectacles théâtrales, je le renseignais. Comme des comédies musicales, parce que les Américains adorent ça.

Il sembla réfléchir une seconde. D'ailleurs, il tenait toujours ma main dans la sienne.

- Et bien, ça casse les oreilles.

- Tu dis ça parce que j'ai mis le son à fond, mais je te jure que si t'écoute à un son résonnable, tu vas adorer, un grand sourire m'échappait malgré moi.

- Mais bien sûr, Potter.

J'avais envie qu'il m'appelle par mon prénom. Alors, pour clarifier les choses, je pensais déjà depuis un moment être attiré par ce gars, ce blondinet, ce décoloré, ce Prince, mais qu'est-ce que je dis, bordel de banane!

- Appelle-moi Harry.

Il m'analysait. Mais n'en lâchaitt pas ma main pour autant. J'aimais vraiment bien son contact et, en voulant plus, je m'approchais de lui, un sourire provocateur aux lèvres. Il regarda celles-ci brièvement pour finir rencontrer mes yeux. Il se mordait l'intérieur des joues.

- A quoi tu joues ?

- Harry, Malfoy. C'est pas compliqué à prononcer, pourtant, y'a que deux syllabes.

- Arrête de jouer.

- Je joue pas.

- Tu fais un mouvement de travers, je t'assome, Potter.

Mon sourire trembla à cette possibilité.

- Harry, j'allais insister jusqu'à ce qu'il le dise de sa bouche et s'avoue vaincu, mouahah.

- T'es soulant, Potter.

Malgré tout joueur, le blond se rapprocha de moi à son tour. Et je devais avouer que les seules auxquelles j'avais le défaut de penser étaient l'appui de son corps contre le mien et ses lèvres à même pas dix centimètres des miennes. Nan mais, déjà, c'était quoi son délire de me provoquer comme un enfant, mon délire à moi de le suivre, et le problème de ces lèvres rosées qui me narguaient et semblaient absolument délicieuses.

- Tenté, Harry ?

Ooooh, mon prénom prononcé par ses lèvres si tentatrices ! Oui !

- Ce serait mal de dire oui ? je relevais les yeux sur lui, son regard était étonnamment doux.

- On a plus rien à perdre, n'est-ce pas ?

- On croyait bien.

Et nous commettions l'irréparable.



C'était délicieux. Si un jour on m'avait que, moi, j'embrasserais passionnément Draco Malfoy à pleine bouche et que j'allais vraiment apprécier ça, j'aurais ris au nez de cet andouille. Mais là, je pouvais ravaler mon rire.

Nos langues vaguaient dans une danse fougueuse. Nous ne savions pas vraiment ce que nous faisions, notre hésitation se sentait dans le baiser. Mais je sentis une étrange légèreté naître au creux de mes reins, comme si j'attendais ce moment depuis un moment sans jamais avoir osé passer à l'acte.

Ses mains s'enfouirent dans ma touffe et il tira doucement, effectuant une légère pression. Les miennes s'étaient immédiatement plaquées dans son dos. Il demanda l'accent à ma langue et j'entrouvis les lèvres pour permettre la rencontre de nos langues. 

De longues minutes d'échange de bave plus tard, nous nous séparons, éssouflé et incertain de la signification de ce baiser. Malfoy et moi ne nous quittions pas du regard, attendant la réaction de l'autre. Finalement, c'est moi qui me jeta à l'eau.

- Seulement pour les vacances, ça reste entre nous.

On va pas ensemble, PottyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant