[Mardi 25 Octobre. Après avoir atteint le camp des Bannis et confronté Jorah, Heaven et ses alliés se sont rendus compte que celui-ci les avait devancés. Comprenant que la guerre a déjà éclaté dans la ville, ils se sont vite enfuis du camp.]
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J'ignore absolument tout autour de moi. Nous fonçons entre les arbres, faisant craquer les branches et siffler le vent. Le bruit de nos pas pressés est assourdissant, nos respirations haletantes emplissent l'atmosphère. Mon corps entier est brûlant, et mon arme brille plus que jamais, laissant derrière elle des volutes bleus. Dans ma tête, tout se bouscule à une vitesse fulgurante. Nous avons été devancés, et lorsque nous arriverons à Érédia, Jorah, le vrai cette fois, y sera déjà. Nous allons devoir nous affronter, et la guerre va véritablement éclater entre les Bannis et le peuple d'Érédia. Nous ne pouvons plus reculer, plus rien éviter, nous voilà engagés dans une lutte qui pourrait tout nous coûter. Le soleil est déjà haut dans le ciel, la légère brise de ce début d'automne fait tomber ses feuilles brunes sur notre chemin. Je ne sais pas pourquoi le temps d'une seconde je me perds dans la contemplation du paysage. Peut-être parce que je sais que quand le soleil se couchera, les arbres seront couverts de cendres.
Nous resserrons le groupe en commençant à rejoindre le chemin déjà tracé jusqu'à l'orée de la forêt que nous apercevons légèrement à l'horizon. Accélérant la cadence, la tension monte et nous nous stoppons tous nets en entendant les cris de guerre déchirer l'atmosphère. Les feuilles frémissent, l'air s'alourdit, l'odeur de poussière s'intensifie. La bataille fait déjà rage, et si nous l'entendons éclater, c'est que nous sommes très près. Alors nous reprenons notre route en allant le plus vite possible. Je pousse sur mes jambes douloureuses, ignore la terrible sensation dans mes poumons et dans ma gorge, le goût métallique dans ma bouche. Nous devons oublier tout ce qui nous affaiblit, et ne penser qu'à la bataille. Nous sommes en guerre, c'est officiel.
Quelques minutes plus tard, nous débouchons enfin sur la clairière soulignant Érédia. Et nous nous arrêtons brutalement pour constater les dégâts. Ma respiration se coupe, mais je reste aussi immobile que possible pour cacher mon angoisse.
Un peu en hauteur, nous pouvons avoir un regard plus clair sur la situation. Le vacarme retentissant de la guerre agresse mes oreilles autant que la foule déchaînée m'aveugle. Érédia est déjà à feu et à sang.
De tous les côtés, d'innombrables guerriers s'affrontent et mêlent les deux peuples à un tel point qu'il est impossible de savoir qui a l'avantage. Toute l'enceinte de la ville est inondé de hurlements, de violents bruits d'explosion et d'armes qui s'entrechoquent. Partout, fusent des éclairs de magie et s'enchaînent les attaques, les corps tombent. La poussière s'élève dans l'air et plonge Érédia dans un brouillard sale. Quelques endroits semblent déjà en feu, d'autres sont peu à peu détruits, de rares sont préservés.
Lors de la première bataille, ça avait aussi commencé comme ça, mais je sais parfaitement que cette fois est différente. Je peux voir qu'il y a beaucoup de plus de monde, tant que nous ne pourrons sûrement pas nous frayer un chemin sans faire tomber plusieurs têtes. Je ne vois rien clairement, mais j'ai parfaitement conscience que nous n'en réchapperons pas sans perte. Cette fois, les Bannis ont été plus organisés, plus préparés, et sont par conséquent bien plus redoutables qu'ils ne l'ont jamais été. Je me souviens du regard de Jorah quand je lui avais demandé si les Bannis d'autres endroits allaient rejoindre son combat. Je n'ai plus de doute, certains sont là. À Érédia, ils n'ont pas pu avoir d'organisation optimale, ni le soutien de beaucoup d'autres peuples. Mais je sais tout de même que l'armée a gagné en membres, et que le roi a appelé au rassemblement des meilleures forces. Nous ne sommes pas faibles, mais peut-être que ce soir, l'effet d'urgence a pu jouer en notre défaveur.
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Différente - T2
FantasyPlus rien n'est pareil à présent. Heaven a découvert son identité, a trouvé des amis, une famille, elle a trouvé l'amour. Elle a survécu. Durant des semaines interminables, elle a mené une véritable lutte intérieure destructrice qui l'a métamorphosé...