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Audric

Je suis sonné. Les jurés viennent de me déclarer coupable. C'est comme si j'étais dans un téléfilm tout naze qui passe l'après-midi, et que l'on regarde seulement quand le temps est gris et que rien d'autre ne passe. Ma tête tourne un peu, mon regard se voile et je suis obligé de cligner plusieurs fois des yeux pour éviter de chialer devant tout ces gens.

J'entends vaguement un brouhaha s'élever dans la salle alors qu'un flic me fait signe de me lever, une fois debout, je me retourne et mes mains passent derrière mon dos où elles sont aussitôt entravées par une paire de menotte.

Le marteau de la juge cogne plusieurs fois contre le bois alors qu'elle hurle pour obtenir le silence, il y'a des cris de protestation quant à mon arrestation. Beaucoup de personne étaient pour la libération. Après tout, grâce à moi, d'autre jeunes femmes n'auraient pas à subir ce que ma petite intello a vécue...

Mon esprit se verrouille, je ne veux pas voir ces visages qui m'observe avec de la pitié dans les yeux, je contracte la mâchoire et relève la tête haute pour marcher au milieu de la foule, escorté par deux policiers en uniforme.

Quelques acclamations m'accompagnent, beaucoup de flashs d'appareils photo également. Je peux presque sentir les futurs regards des gens qui vont se presser devant leurs écrans ce soir à l'heure des infos pour voir le petit badboy condamné à un an de prison pour avoir défendu sa petite-amie.

- Prêt pour le bain de foule gamin ?

Je secoue la tête de gauche à droite devant la double porte, mais le flic s'en tape et l'ouvre un sourire mauvais aux lèvres. Lui, pas de doute, il fait partit de ceux qui rêve de me voir enfermé à vie. A peine ai-je posé un pied à l'extérieur, mes oreilles accueille différents hurlements : ceux qui veulent me voir griller sur la chaise électrique pour meurtre et ceux qui ne veulent qu'une chose, que je termine la descente des marches du tribunal libre.

•••

Le trajet dans le fourgon blindé est long et déprimant. Par la fenêtre grillagée j'aperçois la ville où j'ai grandit, la ville où j'ai vécu autant de choses mauvaises et douloureuses que bonnes et douces. Mon regard s'arrête au loin, sur le toit du lycée que je peux apercevoir. Bordel, j'ai toujours voulu être libre, en pas avoir d'obligation comme le bahut par exemple mais là, je jure que je rêverai d'être à nouveau chez Jenks et qu'elle me hurle dessus parce que je vais être en retard en cours.

Le camion s'arrête dans un soubresaut tellement puissant que je tombe sur le sol métallique en grognant à cause des menottes qui sont elles-mêmes reliées à une chaîne autour de mes chevilles, je me suis ramassé comme une merde, la tête la première.

Je passe ma langue sur mes lèvres, j'ai déjà le goût du sang dans ma bouche. La porte du fourgon s'ouvre, et un flic me presse de sortir de là, la main sur sa ceinture où se trouve un pistolet.
Lentement, je me laisse glisser jusqu'au bout et passe mes jambes à l'extérieur, je suis vivement attrapé par le flic dont la moustache bouge à chacun de ses mouvements. Putain, si je n'étais pas entouré de mecs armés jusqu'au dents, j'aurais probablement ris de sa dégaine de flic des années quatre-vingt.

Les deux pieds sur le bitume, je relève la tête et parcours les lieux du regard : du béton. Du béton, des murs et des barbelés. C'est définitif, me voila bel et bien en prison.

Pas le temps d'admirer un peu plus le paysage, un coup de matraque dans le dos et un flic qui me somme d'avancer et me voila entrain de passer tous les portails de sécurité pour pénétrer dans l'une des plus grandes prisons des États-Unis : Rikers Island.

Dernier Round (Tome 2) - ✔️Terminée (non corrigé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant