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Audric

Je mate le psy qui se tient devant moi, il mordille une branche de ses lunettes. Putain, plus cliché, tu meurs ! Le tic-tac de l'horloge me tape sur le système mais je n'arrive pas à ouvrir la bouche. Je sais que c'est moi qui ai décidé de venir ici, dans ce cabinet bien propre et bien rangé où se trouve un canapé, un fauteuil et une putain de plante verte mais, maintenant que j'y suis, je ne sais plus par où commencer.

- Et si on commençait par le début Monsieur Baker ?

Je le mate de travers et hoche la tête lentement. Ouais, pourquoi pas après tout ?

Alors je me lance. Je lui raconte comment j'ai atterris chez Jenks. Bien sûr, il le sait déjà, c'est ce même type que j'avais déjà été voir il y a plus de deux ans. Néanmoins, il ne dit rien, se contentant d'écouter ce que j'ai à dire et de hocher la tête au fil de mon récit, sans m'interrompre une seule fois.
Je lui parle de Peyton, de ses yeux que je trouvais trop chelous avec ses deux couleurs différentes, de son sourire. Je lui parle de Greg, de Tara, de comment je me sentais bien, normal et heureux dans les bras de ma petite intello. Je lui parle de Ty, ce petit con que j'adore, de Roman, de James et de Juliet aussi qui ont toujours été là pour moi, même quand je le soupçonnais pas.

La fin de l'heure arrive alors que j'en arrive au moment où j'ai éclaté la tête d'Alaric à la salle de Stan. Le jour où j'ai faillit frapper Jake mais que les larmes de Jenks m'ont tellement boulversé que je me suis écroulé comme un gosse dans les bras de son mari. Je me passe les mains sur le visage, nerveux. Je tremble, je ne suis pas bien du tout mais je me dois de reconnaître que cela fait du bien d'en parler à quelqu'un.

- On reprendra là la semaine prochaine, Monsieur Baker.

Je hoche la tête et me lève comme un automate pour rejoindre la porte. Le psy me hèle avant que je ne la franchisse.

- On va faire de notre mieux. Me dit-il avec une ébauche de sourire.

J'essaie de le lui rendre mais mon sourire doit plus ressembler à une grimace qu'à autre chose. Je laisse la porte claquer derrière mon passage et dévale les escaliers de l'immeuble pour me retrouver dans la rue. J'ai envie de partir d'ici et de ne jamais revenir. Ça fait tellement mal de me rendre compte que je suis un véritable connard ! Mais il suffit que je repense au fait que Peyton est encore amoureuse de moi pour me dissuader de courir pour m'enfuir à l'autre bout du monde.

Sur le chemin du retour, Jenks ne dit rien, elle se contente d'un petit sourire sur ses lèvres et garde obstinément les yeux braqués sur la route. En temps normal, elle m'aurait posées milles et une questions afin de déterminé si je vais bien ou afin de savoir de quoi j'ai bien pu parler pendant la séance mais là, rien. Pas un mot.

- Bordel mais qu'est-ce qu'il t'arrives ?! Explosai-je finalement.

- Bah quoi ? Tu m'as dit de ne pas me mêler de tes affaires l'autre jour, je tiens parole. C'est tout.

Mouais. Pas faux. N'empêche que c'est chelou. La voiture s'arrête devant la salle de sport, putain ma salle de sport et je sors rapidement de l'habitacle tout en allumant une clope.

- Par contre, ça j'ai le droit de m'en mêler. Me lance Karen en baisser la vitre afin de me parler. Il serait peut-être temps d'arrêter non ?

- Et si tu te mêlais de ton cul pour voir ? Dis-je avec un large sourire.

- Eh ! J'comprends mieux maintenant comme Peyton a pu tomber amoureuse d'un abruti comme toi. C'est ton sourire de dragueur.

Dernier Round (Tome 2) - ✔️Terminée (non corrigé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant