Tome 2 - La Lune Ardente de Fangorn

34 - Confidences

Elrohir regardait le soleil monter. Il avait passé sa nuit à regarder les étoiles sans les voir, toutes ses pensées tournées vers Isil.
Elle avait du atteindre Fangorn à cette heure, peut être même avant le levé du soleil.
Ses retrouvailles avec Anar avaient-elles été à la hauteur de ses espérances ? Etait-il aussi heureux de la revoir ?
Sûrement.
Et Isil, pensait-elle à lui ?
Cette pensée raviva le souvenir ardent de leurs baisers échangés. Elrohir ne put s'empêcher de rougir, tout cela était nouveau pour lui aussi mais tellement plaisant. Il émergea des méandres de ses pensées et regarda tout autour de lui. Son frère discutait avec Aragorn et Legolas tandis que le camp se pliait. Le départ était proche.
Elrohir se leva pour aller rejoindre Elladan. Même s'il n'en avait pas vraiment le cœur, il se devait d'être présent. Il venait d'atteindre le petit groupe quand un cri surplomba le brouhaha des Hommes.

– Vous ! C'est à cause de vous qu'elle est parti !

Surprit, Elrohir se retourna pour voir Erwin s'avancer, l'air furieux.

– Elle ne voulait pas vous voir, continua l'enfant accusateur. Alors elle est partie avec Équinoxe et Le Warg mais sans moi ! C'est de votre faute !

Pris de court par la colère du jeune garçon Elrohir ne sut que répondre, heureusement Aragorn intervint.

– Isil est partie de son plein gré, fit-il avec calme. Elle a dut se rendre en Fangorn sans attendre pour retrouver son frère. La route est longue et périlleuse, il était plus sûr que vous demeuriez au camp.

–Pourquoi elle ne m'a pas réveillé pour me le dire ?

Erwin tremblait, partagé entre chagrin et colère.

– Elle n'a pas voulu vous réveiller, reprit Aragorn avec douceur. Elle devait partir de toute urgence, elle savait que votre séparation serait difficile et...

– Vous mentez ! Isil ne serait jamais partie sans moi.

Elrohir vit qu'un attroupement se formait autour d'eux et que la colère d'Erwin ne faisait que croître. Il était peiné et désemparé face à ce garçonnet qui ne comprenait pas le départ de son idole.

– Erwin, vous...

– Vous... Vous... Taisez vous !

De rage, Erwin envoya un coup de pied dans le feu de camp projetant un ensemble de braises ardentes directement dans le stock de bois et d'herbe pour les chevaux. L'embrassement fut immédiat et le garçon en profita pour s'enfuir vers le paddock.

– Erwin non ! Hurla Aragorn alors que le garçonnet se hissait sur le dos de Symbel.

Aussitôt Elrohir siffla son cheval tandis qu'Eomer, alerté par le cri d'Aragorn, bondissait déjà sur sa monture.

– Nous ne le rattraperons pas avant qu'il ne soit sorti du camp, s'alarma Elrohir alors qu'il galopait aux côtés d'Eomer.

– Il le faut pourtant, s'il part seul c'est la mort assurée.

Elrohir incita son cheval à accélérer mais déjà Symbel, lancé à brides abattues, franchissait l'entrée du camp. Eomer poussa un grossier juron mais soudain le petit cheval pivota brusquement sur sa droite pour s'élancer le long des tentes qui se démontaient. Surprit,l'Elfe et le Rohirrim ralentirent avant de s'arrêter à la sortie du camp.

– Qu'est-ce que...

– Il fait le tour du camp, souffla Eomer déconcerté.

Soudain ils comprirent.