Tome 2 - La Lune Ardente de Fangorn

12 - Combat et prise de conscience

Incrédule, je regarde Legolas abattre l'Orque.
Je n'ai même pas bougé d'un pouce.

– Un éclaireur, s'écrit l'Elfe alors qu'Aragorn arrive à son tour. Elsil, à l'arc !

Je tressaute avant de comprendre son avertissement, je ne dois pas utiliser mon feu, mais déjà les autres Wargs arrivent, jaillissant d'entre les pierres.
Les mains tremblantes, je m'y reprends à plusieurs fois pour tirer mon arc et encocher une flèche. Déjà les Wargs et les Orques les chevauchant sont à portée de tir. Je vise et tire à plusieurs reprises mais je peine à viser les créatures qui nous foncent dessus.

– Équinoxe !!

Mon cri me déchire la gorge tandis que je sens l'empressement de mon cheval envahir mon esprit. Je remarque alors qu'Aragorn est retourné prés du convoi qui cède à l'affolement.
Équinoxe me rejoint alors que la panique envahit définitivement la foule. Je mets le pied à l'étrier avant de me hisser en selle puis j'hésite à continuer à tirer à l'arc, ça n'a pas l'air des plus efficace...

– Elsil ! Cri alors Aragorn. Restez en arrière ! Couvrez la fuite du convoi.

L'espace d'un instant, je me vexe. Je suis certaine qu'il veut me mettre à l'écart mais ce n'est pas le moment de faire une crise d'égo, alors j'acquiesce.
Les cavaliers chargent tandis que les gens tentent de fuir comme ils le peuvent. Je vois Eowyn, les yeux brillant de colère, les guider. 
Trépignante, je reste sagement sur le promontoire alors que les cavaliers me doublent pour charger les Wargs qui sont tous proche à présent. Dans la cohue, Legolas en abat un grand nombre avant de monter sur Hasufel en plein galop. Je frissonne, l'envie d'Équinoxe se joint à la mienne mais je reste sur place. 
L'impact entre les deux forces en mouvement est très violent. Les Wargs sont puissants et vraiment dangereux mais les cavaliers sont habiles et rompus au combat en formation.
Soudain je vois Gimli tomber de cheval. Je peste mais me retiens de talonner Équinoxe, le Nain doit s'en sortir sans mon aide. Par moment, je l'aperçois tranchant ses ennemis à grands coups de hache. Legolas le couvre, se permettant même de lui piquer ses adversaires.
Je me détends mais Équinoxe piaffe.

– Calme toi, soufflé-je en lui flattant l'encolure. On doit tenir notre position, c'est que Aragorn souhaite.

Équinoxe me trouve bien docile et ça me fait sourire.
Le combat se poursuit et les pertes sont nombreuses, dans les deux camps. Je regarde mes compagnons se battre et s'entraider. Je surveille aussi le Roi Théoden qui, je dois l'avouer, est un bon combattant et un excellent cavalier.
Soudain Aragorn tombe au sol. Je me dresse sur mes étriers pour l'apercevoir au sol. Il se redresse puis attaque un Warg et son Orque. Je le vois se démener puis se faire traîner par la bête. J'hésite à me lancer à son secours quand soudain Équinoxe s'agite : deux Wargs accourent droit sur nous.
Je m'apprête à tirer ma lame quand je comprends que le premier me fonce bien dessus mais que le second en profite juste pour forcer le passage. Je tourne la tête, le convoi s'est éloigné mais pas assez pour être hors de danger.

– On y va !

Équinoxe bondit en avant et fonce pour les prendre de vitesse, et surtout rattraper le second qui a déjà de l'avance.
Malgré le terrain accidenté, mon cheval est plus rapide que le Warg mais celui-ci est bien plus agressif. Après avoir manqué de nous faire mordre, on garde nos distances. On ne peut pas approcher sous peine de se faire blesser, moi ou Équinoxe. Je peste, je dois vite l'abattre. Je lâche les rênes, tire mon arc, jette un coup d'œil sur le terrain devant nous, encoche une flèche, vise et tire.
Ma flèche se plante dans la cuisse de l'Orque qui hurle de douleur avant de m'insulter copieusement. A part le clouer à sa monture, mon tir n'a servit à rien...
J'enrage contre moi-même, c'est pas le moment de rater mes tirs. J'encoche une seconde flèche alors qu'on se rapproche dangereusement du convoi. Je me concentre, cherchant à réentendre les conseils de Glorfindel. Me calmer, inspirer, viser, bloquer, tirer.
Ma flèche fuse et vient se planter dans la nuque de l'Orque qui hoquette. Je visais la tête mais au moins il est mort.
Équinoxe devance alors le Warg et lui assène un violent coup de sabot sur la tête. Le monstre couine, s'arrête puis se prépare à attaquer.

– Arrête ! M'écriai-je alors qu'Équinoxe se stoppe aussi.

Mon cri le surprend, je sens l'hésitation dans son esprit.

– Dégage !

Le Warg couine à nouveau avant de détaller, je vois alors l'autre, qui nous suivait de près, freiner des quatre pattes. Il hésite puis se débat pour s'enfuir. L'Orque lui assène de violents coups avec un martinet puis carrément avec son épée. Je sens la colère monter, ça me met hors de moi mais je dois encore me contenir. Je suis trop près du convoi, on pourrait me voir.
Je talonne Équinoxe qui s'élance alors que je tire mon épée ciselée. Étant plus haute, l'Orque vient se trancher la gorge sur ma lame. Le Warg nous fixe puis s'en va en vitesse.
Je soupire, je m'en suis plutôt bien tiré.
Équinoxe retourne au trot sur notre promontoire. C'est un véritable carnage, il n'y a pas d'autres mots.