47 -Révélations

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Je trie et je range mes affaires. Celles qui restent ici, celles que je prends avec moi.
A présent, je crains de partir. J'espère que ça va aller pour les gens des dépendances. Je suis soulagée d'avoir put mettre les choses à plat avec Feaurl. Même s'il a fallut des décennies pour cela, je ne le regrette pas.
J'ai au moins fait une chose sur ma longue liste des choses à faire.
Ça me fait rire puis je pense à Radagast. J'aurai aimée lui parler aussi...
Saroumane l'a sans doute tué. J'espère qu'il n'a pas trop souffert. Le moral plombé, je me laisse tomber sur mon lit.
Ma joie et la légèreté du moment se sont évaporées. Il nous reste tant de choses à faire, tant de batailles à livrer...
Soudain on frappe à la porte d'entrée. Après un sursaut, j'envoie Le Warg ouvrir. Je l'entends descendre les escaliers puis bousculer la porte avant de grogner. A travers son regard, je vois Elrohir, l'air surprit.

– Laisse le entrer ! Crié-je en me levant. Je suis à l'étage.

Elrohir ne tarde pas à arriver dans le salon, Le Warg sur ses talons.

– Il n'a toujours pas confiance en moi, fait-il en désignant l'animal qui le fixe sans ciller.

Je ris.

– C'est étrange car il tolère bien votre frère.

Elrohir rit puis regarde autour de lui.

– Cette maison est très jolie, simple mais accueillante.

– Je suis d'accord, mon frère a du goût.

Je jette un coup d'œil aux différentes cartes posées sur un petit bureau. Anar est de nature très curieuse. A nouveau cela me fait penser à Radagast et à ses cartes obsolètes.

– Vous connaissiez Radagast le brun ?

– Que de nom, hélas. Je ne l'ai vu qu'une seule fois, il y a fort longtemps, mais je ne lui ai jamais parlé directement. On le dit tête en l'air, un peu trop rêveur mais pas méchant.

– Il n'en avait pas l'air, en tout cas... soufflé-je perplexe avant de reprendre. Il est venu me trouver, a acquit ma confiance, m'a révélé la fourberie de Saroumane avant de monter un plan contre lui. Un plan dont j'étais la clé de voute. Il avait préparé mon infiltration et toute ma vie en Isengard. Il m'avait décrit avec une grande précision les manies de Saroumane, toutes les choses qui fallait faire et celles qui ne fallait surtout pas faire. Il savait pour les plans et le fait que pour les approcher, je devais gagner sa confiance... mais pour la suite. Il ne m'avait rien dire sur comment m'enfuir, j'ai dut improviser par moi-même et pour ma fuite... Tous ce que j'ai apprit était dépassé, ma carte était obsolète. Et si Radagast n'avait simplement pas crut que j'y arriverai ? Si il m'avait fait entrer en Isengard en sachant que j'avais plus de chance d'y rester que d'en repartir ?

Elrohir me prend les mains, me coupant de mon monologue aux accents hystériques.

– Je pense surtout qu'il n'avait pas envisagé que les routes aient put changer. Je ne crois pas qu'il vous ait envoyé dans un traquenard.

– Je... je ne sais plus quoi en penser.

Elrohir me prend dans ses bras et me serre contre lui. Je ne peux résister à l'envie de l'embrasser et on échange un long baiser.
A son contact je m'apaise et on reste un long moment enlacé.

– Merci, soufflé-je en reculant d'un pas. Vous savez apaiser mes craintes.

Elrohir me sourit avant de déposer un doux baiser sur mon front. Je lui souris, un peu bêtement. Je me sens si bien à ses côtés.
Elrohir regarde alors le piano.

– Vous savez en jouer ? Demandé-je curieuse.

– Non, je n'ai jamais vraiment eut l'oreille musicale.

– Ça moi non plus, riais-je.

– Et vous, vous savez en jouer ?

– Oui.

Je vais m'asseoir au piano, soulève le couvercle protégeant les touches et je fais mine de me préparer. Je dois être convaincante car Elrohir me regarde avec une curiosité polie. Je souris puis j'appuie au hasard sur les touches.
Elrohir grimace avant de rire.

– Je me disais aussi. Comment j'ai put vous croire ?

– Je suis très persuasive.

– Je ne peux que l'avouer, vous savez m'influencer.

Je lève la tête. On est tous proche. Cédant à mon envie, j'arrête de faire semblant de jouer et je me penche en arrière. Elrohir est si proche...
Mais soudain la porte d'entrée s'ouvre.

– Isil, arrête de jouer avec mon piano.

Elrohir recule juste quand Anar arrive dans le salon.

– Tu... ho, bonjour. Je... je dérange, peut-être ?

La surprise de mon frère est si sincère qu'il en est trop mignon. Il doit être le seul à penser qu'il peut déranger en étant juste chez lui.

– Pas du tout, sourit Elrohir. Je partais de toute façon. Isil, nous reprendrons cette conversation plus tard, il nous reste du temps avant le départ.

Je comprends rien mais j'acquiesce. Elrohir salut une dernière fois Anar avant de s'en aller. Mon frère, toujours sous le coup de la surprise, le regarde partir et j'en profite pour filer en douce mais Anar me rattrape.

– Tu me dois des explications, là.

– Et pourquoi ? J'ai rien fait.

– Tu réponds trop vite et tes joues sont trop rouges pou rêtre crédibles.

Coincée...
Anar rit devant ma figure déconfite, je n'en mène pas large.

– Je... je peux pas te dire, bredouillé-je. Pas maintenant...

Anar rit à nouveau.

– Tu sais quoi ? Au fond, je m'en fiche. Tant que tu es heureuse, ça me va. Puis cet Elrohir a l'air d'être quelqu'un de bien.

– Plutôt oui... il est gentil et me pardonne toutes mes erreurs.

Anar me sourit et je vois une lueur de malice dans son regard.

– C'est une très grande qualité dont tu as grand besoin, fait tous pour le garder.

Je bondis sur mon jumeau avant de le chatouiller à mort. Anar rit, se débat, mais je n'arrête pas le supplice.
On se chamaille comme devrait toujours le faire un frère et une sœur.
On devrait toujours être ainsi, inconscient et heureux. Ça devrait être ça la normalité, pas les doutes, les peines et les sombres destins.
Oui, je donnerai chère pour rester ainsi...

Tome 2 - La Lune Ardente de FangornOù les histoires vivent. Découvrez maintenant