– Gimli ! Gandalf est là !
Ravie, je regarde Équinoxe s'agiter, hennir et se cabrer. Son envie de galoper envahit mon esprit et mon cœur se joint au sien. Gris-poil s'agite aussi, ils démontrent leurs puissances.
Soudain un autre cavalier apparaît au côté de Gandalf, il tire son épée qui scintille dans les éclats du soleil levant. Il se dresse sur ses étriers et je le reconnais : Eomer.
Une multitude de cavaliers le rejoignent, ils forment une ligne compact à l'horizon.
Gandalf est parti les chercher puis il a appelé Équinoxe en renfort pour motiver les chevaux à galoper.
Je ris. Je ne sais pas pourquoi mais je ris.
Les Uruk en arrière finissent par s'apercevoir de leur présence. Eomer lève à nouveau son épée, je devine que trop bien ce qu'il cri : pour le Roi !
Les Rohirrim chargent du haut de la colline. Ils sont nombreux, très nombreux, leur course fait trembler le sol.
Équinoxe et Gris-poil sont en tête. Aussi fougueux l'un que l'autre, ils font la course. Je sens la détermination et la force d'Équinoxe, rien ne l'arrêtera pas même l'armée sur laquelle il fonce à toute vitesse.
Après un temps de surprise, les Uruk se mettent en place, lances en l'air. Je me mords les lèvres, le choc va être horrible, mais soudain une vive lueur émane de Gandalf. J'entends les monstres couiner et se protéger les yeux, eux qui ont la lumière en horreur.
La charge fait une percée. Je n'en reviens pas.
Je me penche encore plus sur le parapet pour suivre les combats. Devant le Roi et ses hommes, derrière Gandalf et les Rohirrim.
Gimli revient à mes côtés et sautille sur place pour voir ce qui se passe.
– Racontez moi, lance t'il. Je ne vois pas ! Que se passe t'il ?
Je ris devant sa frustration.
– Gandalf et une armée de cavaliers sont en train de prendre les Uruk à revers. Ils ont fait une percée.
Gimli pousse un cri mi ravi, mi frustré. Il tente de prendre appuie sur le parapet pour voir le champ de bataille mais en vain.
Le Warg le regarde s'agiter, tolérant sa présence à mes côtés. Je dois avouer qu'il m'étonne à chaque instant.
J'ai mal aux joues d'autant sourire mais je sais que plus jamais de ma vie je ne vivrais un tel instant : passer du désespoir à la joie de voir des alliés arriver.
Je savoure ce moment même si je sais quel en est le coût, nos pertes sont énormes. Tant de morts, tant de cruauté... Nous serons tous marqués à vie par cette bataille.
Soudain je frissonne. Je ressens une présence, ancienne et hostile. Elle a un goût de déjà vu et me donne la chair de poule. La ligne d'horizon se met à remuer comme agité par des vagues silencieuses.
– Qu'est-ce que c'est que ça ? S'alarme Gimli, le voyant aussi.
Il a finit par réussir à prendre appuie sur une grosse pierre juste assez haute pour lui permettre de regarder par dessus le muret.
– Est-ce un maléfice ? Lance t'il. Un truc de magicien ?
Je plisse les yeux pour tenter de discerner les formes mouvantes.
– Non... ce sont des arbres...
– Des arbres ? Des arbres qui bougent ?
– Ce ne sont pas n'importe quels arbres, m'écriai-je exaltée. C'est Fangorn !
Les combats font rage mais cette fois ce sont les Hommes qui ont le dessus. Le soleil se lève inondant la plaine de ses rayons et redonnant de la force aux cœurs des Rohirrim. Les Uruk, prit en étau, rompent leurs rangs. C'est la débandade. Ils s'agitent, courent dans tous les sens, cherchant à fuir.
La peur a changé de camp.
L'armée de monstres tente tant bien que mal de se rassembler avant d'essayer de fuir. Une longue cohorte d'Uruk parvient à esquiver les deux charges qui se rejoignent au milieu de la plaine et essaye de s'échapper au travers de la forêt qui s'étend à présent sur tout l'horizon.
Les Rohirrim ne les suivent pas, et ils ont bien raison.
Durant un instant, il ne se passe rien.
– Allez s'y, soufflé-je.Comme s'ils m'avaient entendu, mes arbres s'agitent, mélange de bruits de torsion et d'écrasement, sons si familier à mes oreilles. Rapidement les cris des Uruk se joignent aux bruits de la forêt.
Les Hommes fixent les arbres, incrédules, personne n'a jamais vu ça : la déferlante de la puissance de Fangorn.
– Victoire ! A nous la victoire !
Les hurlements envahissent l'air surplombant tous les autres sons.
– On a gagné ! S'écrit Gimli à côté de moi.
Il bondit de son promontoire, laissant sa joie s'exprimer.
On a réussi, on est en vie...
Je me joins à lui dans une étrange danse de la victoire improvisée. Le Warg nous rejoint et on sautille tous les trois en haut de notre tour. On se bouscule, s'enlace, se félicite...
Durant quelques minutes la peur, la douleur et le chagrin sont oubliés.
On a gagné. On a vaincu l'armée de Saroumane et c'est tout ce qui compte.
***
Anar se réveille en sursaut. Haletant, il regarde autour de lui, cherchant la cause de sa soudaine angoisse. Il reste un moment assit dans son lit, à attendre, puis il se lève.
De sa fenêtre il observe la nuit calme mais il sent que quelque chose a changé. Il se passe quelque chose par delà ses frontières.
Il sort et prend la direction du fort. Il grimpe tout en haut avant de s'appuyer sur les créneaux. Il regarde la forêt qui semble s'agiter du côté d'Isengard.
Anar ferme les yeux pour se concentrer. Il focalise tout son esprit vers la forêt. Il entend alors des murmures, doux sons, mais il doit faire preuve d'un haut degré de concentration pour les comprendre.
Que doit-on faire ? Quelle-est la bonne solution ?
Anar hésite, il peur de tomber dans un piège de Saroumane. Un magicien pourrait très bien prendre la plus douce des voix afin de gagner sa confiance, et le tromper.
Anar hésite mais soudain des images affluent. Il voit des Hommes de petites tailles semblable à des enfants, ils sont avec un Ent grand et majestueux. Ils sortent du couvert des bois et l'être de la forêt se fige, atterré.
Anar a mal aussi, ce qu'il voit est horrible. Ce que Saroumane a fait à la forêt est horrible.
Tout est détruit.
Les arbres coupés ne laissant que des souches abandonnées, la terre souillée et devenue stérile, il n'y a plus rien. Tout est détruit.
L'Ent hurle. Un cri mélange chagrin et colère. Anar serre les dents pour retenir ses larmes mais soudain une onde se propage dans la forêt.
Anar la ressent au plus profond de lui, c'est un signe, un appel... Les arbres s'éveillent alors de leur long sommeil. Leurs cœurs battent à un même rythme tandis qu'ils s'arrachent à la terre et se mettent en marche.
Anar frissonne, ce ne sont pas des arbres mais des Ents. Des dizaines et des dizaines d'Ents qui s'éveillent. La forêt est agitée comme jamais, l'onde la parcourt et les arbres transmettent le message. La colère envahit le cœur de Anar, Saroumane se moque d'eux, il ne les prend pas au sérieux. Il va donc voir ce dont sont capables les vieilles légendes !
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Tome 2 - La Lune Ardente de Fangorn
Fiksi PenggemarATTENTION, il s'agit de la suite de ma fanfiction : "La Lune Ardente de Fangorn". Je vous conseille de lire la première partie afin de bien comprendre et apprécier celle-ci ^_^ Isil Uruitë est une jeune Elfe issue d'une lignée oubliée de Fangorn, el...