Chapitre vingt-huit

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Jordan et moi regardons toujours Kévin, la mine étonnée.

- Mais pourquoi ? demanda Jordan.
- Comment ça pourquoi ? me répondit-il sèchement.
- Oui, pourquoi ? Pourquoi tu décides de revenir comme une fleur alors qu'au départ, je t'avais supplié de rester mon coach mais tu m'a lâché salement.
- Cara, je t'en prie, commence pas, dit-il lassé, en faisant de grands gestes avec ses bras.
- Que je ne commence pas, dis-je en fronçant les sourcils. Tu te fous de moi, j'espère ? Je t'ai demandé de l'aide tu m'as dis qu'il fallait attendre que les médias se taisent, or, ils ne l'ont toujours pas fait. Et puis, je suis bien avec Jordan, donc non, toi, ne commence pas.
- Je suis ton coach donc, je qui décide.
- Non Kévin, tu te trompes, tu étais mon coach, je n'ai plus besoin de toi.
- Je... je crois que je vais vous laisser, intervient timidement Jordan.
- Non, non, c'est Kévin qui va nous laisser.

Ce dernier me regarda, ébahi. J'avais parlé un peu trop sèchement mais, à mon avis, il le méritait, revenir comme si de rien n'était, je ne pouvais pas l'accepter !

- Très bien.
- Tu connais le chemin.

Il releva la tête vers moi et son regard me brisa le cœur...

Il ouvrit la poignée mais avant de disparaître il se retourna et annonça d'une voix neutre :

- Le gymnase est ouvert si vous voulez vous entrainer.

Puis il partit en claquant la porte derrière lui, Jordan me regarda d'un air bizarre.

- Quoi encore ?
- Tu as été un peu fort, il voulait juste redevenir ton entraîneur.
- Oui, mais non. Il n'a pas à revenir comme ça, je ne suis pas d'accord, quand je l'ai supplié, il m'a clairement dit non, froidement, donc c'est pas à lui de décider qui doit être mon entraîneur, lui répondis-je en m'asseyant à nouveau sur mon canapé.
- Hum.

Après un silence pesant :

- Je ferais mieux de partir moi aussi.

Je voulus l'en empêcher, j'avais bizarrement besoin de lui ce soir, mais je n'y fis rien.

Je l'accompagnais près de la porte, puis bizarrement il me prit dans ses bras.

- Sache que je suis là si tu as besoin de parler, chuchote-t-il dans mon oreille.

Son souffle chaud s'abattit contre ma joue droite, je frissonnai.

Je ne dis rien, mais hochai la tête avec un petit sourire.

+++

Le coeur battant, je frappais d'un coup de poing droit dans le sac de frappe, descendis en pompe, en fis cinq et recommençai l'étape cinq fois.

Après avoir fini, je pris ma serviette et essuyai mon front empli de sueur dû à cette lourde séance que je faisais seule depuis deux heures.

J'avais besoin de me défouler, d'une, car je devais être prête pour la prochaine compétition qui arrivait très bientôt. Et de deux, je devais me vider la tête.

Je culpabilisais un peu pour Kévin, mais j'étais perdue concernant Jordan, je ne savais pas, c'était bizarre entre nous, et ça me déstabilisait !

Je pouvais ressentir de la colère contre lui bien que je ne savais pourquoi, mais d'un côté, sa compagnie me plaisait beaucoup, j'étais apaisée avec lui, c'était comme si tout ce que j'avais vécu était du passé et que j'avançai avec succès vers l'avant...

Me confier à lui était quelque chose qui m'avait au départ refroidi, mais vingt-quatre heures après, j'eus le sourire aux lèvres et le cœur apaisé.

Le combat d'une boxeuse ( non corrigé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant