Chapitre cinq

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À peine avoir franchi un pas dans le bâtiment de mon école d'interprète que les élèves avaient la manie de me demander des photos et autographes, d'autres me jalousaient ou me dévisageaient. Il y en avait aussi qui me fixé d'un regard exprimant de la compassion et de la pitié, c'était mon quotidien et c'était pitoyable.

En passant dans les couloirs, je ressentais toujours le regard pesant des autres personnes, mais je faisais tout mon possible pour ne pas y faire attention.

- Ils vont jamais arrêter de te regarder comme ça ? me chuchotait ma meilleure amie.
- Je veux pas le savoir Emilia, je m'en fou.
- Oui, tu as raison, désolée !

Je ricanais et m'asseayais au fond de la salle à côté d'Emilia.

Sentant une présence, je tournais ma tête et découvrais Marina, une fille que je n'appréciais pas vraiment. Ses airs de diva m'agaçaient profondément !

- Ah tiens, Cara, je voulais justement de parler !
- Qu'est-ce que tu veux, Marina ? soufflais-je en déposant violemment mon sac.
- J'ai entendu que tu as repris la boxe, c'est vrai ?
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
- Non, non, rien, c'est juste que je trouve, enfin je veux dire, nous trouvons, que tu n'es pas faite pour la boxe, Léna a essayé de te le montrer, mais tu n'as visiblement rien compris ! me chuchotait Marina, avec son air habituel, hautain.

Je ne lui répondais rien et essayais de calmer ma respiration. Entendre ce nom me faisait toujours l'effet d'un tournis.

- Tu vas encore te faire honte ! continuait-elle.

Je ne cessais de me répéter que je devais garder mon calme.

- Cara Jones n'avait pas encore compris qu'elle n'avait aucune expérience dans ce domaine, et là voilà une nouvelle fois, tête baignante dans une flaque de sang ! imaginait-elle, en mimant des guillemets. Voilà, ce que diront les journalistes à ta prochaine chute, qu'on a tous envie de voir, bien sûr, j'attends cela avec impatience ! me narguait-elle d'un sourire au coin.

Tout le monde me regardait en riant. C'était la goutte de trop, je serrais des dents, me levais la regardais droit dans les yeux pendant quelques minutes, mon visage restait impassible.

Je lui adressais un simple sourire et lui assignait un petit crochet dirigé vers sa pommette droite.

Auparavant, je n'oserai pas lever la main sur une personne hors combat, c'était peu probable pour beaucoup de monde que je puisse faire cela.

Un boxeur ne devrait pas combattre un adversaire en dehors du ring, mais la réplique de Marina était la goutte de trop...

Je la regardais droit dans les yeux, sans laisser transmettre une seule émotion, sa main sur sa joue, je lisais de la peur dans son regard, je clignais des yeux, prenais mon sac et partais sous le regard ébahi des élèves et des pleurs de Marina, mais cela ne me faisait aucun effet...

L'ancienne Cara commençait petit à petit à reprendre vie, ça me plaisait bien...

+++

- Je vais la tuer ! criais-je à bout de nerfs.
- Calme toi ! me disait Emilia, en me saisissant des bras.
- À cause d'elle, je suis virée pendant une semaine !

En effet, mon amie m'avait rapporté que le directeur lui avait rabâché, je cite :

« Dites bien à Cara que ce genre de comportement n'est certainement pas tolérable dans cet établissement, Mademoiselle Jones est certes, une excellente boxeuse, mais je ne voudrais pas qu'un de mes élèves soit blessés par sa faute ! Vous lui direz de retourner en cours dans une semaine ! »

Il était pitoyable, mon comportement n'était pas tolérable, mais celui de Marina, lui, l'était, peut-être ? Elle savait où taper pour le faire mal, la garce.

- Cara, tu n'aurais pas dû. Même si je déteste cette peste ce n'est pas une raison pour la frapper comme tu l'as fais, d'autant plus que tu es une boxeuse !
- Sérieusement ? Maintenant c'est de ma faute ?! m'énervais-je en me dégageant fortement de sa poignée.
- Je n'ai pas dis ça, arrête un peu. Elle a un gros hématome par ta faute !
- Ça lui apprendra ! crachais-je avant de boire, un sourire au coin.

Mon amie levait les yeux au ciel, celle-ci n'était pas du tout d'accord avec moi, j'acceptais le fait qu'il était interdit de frapper de la sorte, mais elle l'avait cherché ! À me lancer des piques presque tous les jours, ça m'agaçait fortement ; elle méritait donc mon coup.

- Il est 16h45, je dois me préparer, j'ai boxe, l'informais-je d'un ton sec.

Elle me lança un regard noir.

- T'es devenue pire qu'avant ! crachait-elle avant de s'en aller en claquant la porte d'entrée.
- Ça veut dire quoi ça ?! criais-je alors qu'elle était déjà partie.

Je me jetais lacement sur le fauteuil en soupirant, je décidais après quelques minutes de lui envoyer un message lui demandant si elle voulait bien venir avec moi.

Après cinq minutes d'attente, aucunes réponses ne m'étaient parvenues, mais la sonnette de ma porte retentissait, j'esquissai un sourire.

J'ouvrais la porte et découvrais mon amie, les bras croisés.

- Enlève-moi ce sourire, je viens seulement pour revoir Kévin !

Je la prenais rapidement dans mes bras.

Arrivées là-bas, nous trouvions Linda.
Les retrouvailles entre elle et Emilia étaient intenses, elles ont toujours eu une complicité forte.

- Tu m'as manqué ! lui dis Emilia.
- Toi aussi, regarde comme tu as grandis !

Linda était gérante du cours de danse d'Emilia depuis ses cinq ans. Elle était devenue un peu comme une seconde maman pour elle, et ce contact rompu avait vraiment affecté mon amie, plus que moi, je dirais...

Kévin nous rejoignait, je le saluais rapidement d'un câlin et il se retournait vers ma meilleure amie qui elle, était choquée.

- Kévin ?

Sans plus attendre, elle se retrouvait déjà dans les bras musclés de mon coach, émue.

Il avait rencontré Emilia au même moment que moi. En effet, il était non seulement mon entraîneur, mais nous étions aussi tous les trois devenus de très bon amis, notre relation était très forte. Mais après avoir quitté ma carrière, nous ne l'avions malheureusement plus revus.

- Comment tu vas ? lui demandait Kévin.
- Bien, très bien et toi ?
- La même chose.

Kévin était habillé d'un jogging noir et d'un t-shirt gris - ample pour cette fois-ci. Ses cheveux noirs étaient coiffés de la même manière, ébouriffés. Si mes souvenirs étaient bons, à l'époque, Kévin laissait ses cheveux raides poussés jusque ses épaules.

Il se retournait vers moi et me demandait en rigolant :

- Tu t'es remise depuis hier ?
- Je ne crois pas, j'ai mal partout ! Tu aurais pu me faire ça après plusieurs séances d'entraînement, au moins, pas dès le premier jour ! me plaignais-je en faisant la moue.
- Tu es actuellement en train de te plaindre ou je rêve ? s'étonnait Linda.
- Pas vraiment, je suis juste fatiguée, rigolais-je. Pourquoi ?
- C'est la première fois que je t'entends te plaindre ! Tu en as toujours voulu plus !

Je me figeais face à sa réponse, même si elle riait, sa réplique me piquait...

***

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Le combat d'une boxeuse ( non corrigé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant