Chapitre vingt-trois

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- Tu te sens comment ? me demanda Kevin, en face de moi.
- Ça va. Un peu stressée.
- Ne t'inquiètes pas, comme auparavant, tu vas gagner cette compétition, me rassura-t-il en prenant mes mains dans les siennes.

Je les enlevai sèchement et lui répondis froidement en me levant de la chaise :

- Si c'est le cas, ce sera certainement pas grâce à toi.
- Cara..., commença-t-il d'une voix mielleuse.
- Tu n'as rien à me dire Kevin. Si tu le permets, je vais voir mon coach.
- Je...

Il se décala pour me laisser passer.

- Oui.

Puis :

- Vas-y.

Une pointe de tristesse traversa son regard durant une fraction de seconde.

- Bien.

Je passai en lui donnant violemment un coup d'épaule et rejoignis Jordan dans le vestiaire du gymnase Gleason's.

Il était peut-être vrai, que j'allais fort avec lui, mais j'étais profondément touchée qu'il refusait depuis plus de quatre mois de m'entraîner.

D'un point de vue extérieur, ce n'était peut-être rien, mais pour moi, c'était important.

Kevin avait été le seul coach qui comptait pour moi, j'en ai eu beaucoup - comme mon père - mais aucun d'entre eux n'ont été, selon moi, à la hauteur de mon ami.

Il avait été là dans mes réussites comme dans mes défaites. Il l'était toujours, certes, mais ce n'était pas pareil.

Quand je serai, dans quelques minutes, sur le ring, ce ne sera pas lui qui sera à mes côtés à me coacher mais bien Jordan.

Mon ancien coach sera là, mais en retrait...

Je n'arrivai pas à accepter ça, je voulais que ce soit lui et seulement lui qui m'encouragerait derrière les cordes du ring, je voulais que ce soit la seule personne qui sera là pour ma première compétition après trois ans...

Jordan était un excellant entraîneur, je ne dirai jamais le contraire, mais ce n'était pas comparable avec Kevin.

De plus, notre relation avec l'homme aux yeux verts était vraiment bizarre, je n'osai pas le regarder longtemps dans les yeux, ce qui n'était clairement pas mes habitudes ! J'étais comme... déstabilisée ?

Je rentrai donc dans le vestiaire, et le vit en train de contempler mon peignoir de boxe, je frissonnai quand des souvenirs s'emparèrent rapidement de mon esprit.

- Il est beau, n'est-ce pas ?

Jordan se retourna, interloqué, et me répondit - pour la première fois - d'un sourire :

- Ouais. Magnifique.

C'était exactement ce que j'aimais chez lui, le regard qu'il portait envers notre passion commune ; passionné et scintillant.

- Tes habits sont là, me dit-il en me désignant la chaise où se trouver mon short de boxe et un débardeur épais noir.
- Très bien.

Nous continuions à nous échanger des regards pendant quelques minutes qui me parurent durer une éternité, puis je fronçai les sourcils et lui demandai de sortir pour que je puisse me changer.

- Oui..., bien sûr. Je... je t'attends dehors dis-moi quand tu auras fini. Enfin, quand tu es totalement changé, pas qu'un peu hein, bon, tu m'as comprises.

Puis il claqua la porte.

J'intimidai le grand Jordan ? J'esquissai un sourire au coin et levai un sourcil.

Le combat d'une boxeuse ( non corrigé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant