Helhest M.C.

LOUISE

    « Nous  allons bientôt entamer notre descente vers l'aéroport de Cincinnati.  Je vous prie de bien vouloir attacher vos ceintures et    remonter vos sièges ainsi que vos tablettes ». Annonce de sa  voix nasillarde le pilote de l'avion.

Pas trop tôt car après 9 heures de vol en classe économique, j'ai envie de me dégourdir les jambes. Je suis pressée d'atterrir.

Le pilote entame la procédure d'atterrissage vers l'aéroport. Une fois  l'appareil atterri je me précipite vers la sortie de l'avion et je passe à la douane avec toutes les contraintes de l'administration américaine.

Après avoir récupéré mes bagages, je me dirige vers le stand du loueur de voiture. Je sors ma réservation effectuée sur Internet. Un jeune homme peu aimable me lance le dossier avec tous les renseignements à compléter. Je m'exécute donc et je le remplis. Une fois toutes les cases complétées, je récupère les clés et l'emplacement du stationnement, je pars à sa recherche. Malheureusement mon sens de l'orientation étant tout aussi pourri que mon équilibre, c'est dire, j'ai passé deux bonnes heures à tourner en rond avant de trouver la Mitsubishi mirage que j'avais retenue avant mon départ.

Purée,si je mets autant de temps pour trouver la sortie je ne suis pas rendue. Je programme mon GPS en direction de l'Université de Cincinnati. La particularité de l'aéroport de la ville réside dans le fait que ce dernier se situe dans l'état du Kentucky alors que Cincinnati se trouve dans l'État de l'Ohio.

Après avoir un peu galéré je réussi enfin à trouver la sortie et je pars pour environ 30 minutes de route. Je profite également du trajet pour admirer le paysage à travers la fenêtre de la voiture. Ce dernier n'est pas franchement formidable puisqu'il s'agit principalement, au départ, de zones industrielles comme dans tous les pays du monde. Puis en quittant l'autoroute, je traverse une première ville avec ses quartiers commerciaux suivi de ses quartiers résidentiels. Ces derniers sont les stéréotypes des villes américaines. Ils sont tirés au cordeau avec la pelouse tondue sur le devant. Sur certains pavillons, les habitants ont déployé un drapeau américain. De notre vision d'européen, les Américains sont un patriotisme exacerbé. Pour nous il est inconcevable d'aimer autant sa patrie et surtout de le montrer.

Je traverse le pont qui enjambe la rivière Ohio. C'est un fleuve boueux et très large. Il sert de frontière entre les deux états. Je prends la direction de l'Université de Cincinnati. J'avoue que je ne fais pas attention au paysage citadin mais au plus tôt à la circulation et au trajet.

Je traverse le centre-ville en direction de l'université. Je me promets de revenir dans l'année afin de faire du tourisme dans cette dernière mais pour l'instant je n'ai pas trop le temps.

Je dois me rendre au bureau des inscriptions afin de pouvoir finaliser mon dossier administratif.

Pour une fois, je suis fière de moi car j'arrive à trouver le bureau sans trop me perdre. C'est un jour à marquer d'une pierre blanche car c'est une des premières fois que j'arrive à destination sans avoir fait des détours inutiles. Je suis trop fière de moi, ma déesse intérieure fait la danse de la victoire.

Je me gare devant le bâtiment puis je prends une grande inspiration avant de sortir du véhicule de location. Pleine de courage, je me dirige vers l'entrée du secrétariat des inscriptions.

Allez Louise, ce n'est qu'une inscription de plus comme tu en as déjà connue d'autres. Sauf que cette fois tout se déroulera en anglais,langue qui n'est pas ma langue maternelle. Je me dirige vers l'accueil et vu l'heure de la journée il n'y a pas foule et tant mieux je n'avais pas spécialement envie de parler avec qui que ce soit. Je suis en plein décalage horaire et crevée par mes 10 heures de vol.