LOUISE

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A toi ma mémé qui est partie rejoindre les étoiles.....

Maple a l'air fou de rage en regardant l'écran du téléphone tombé au sol. Là tout de suite, j'avoue qu'il me fait un peu flipper. Non pas qu'il me frapperait, mais j'ai peur de son explosion imminente. Sa carotide palpite de plus en plus fort. Je n'ose plus respirer. J'applique la même technique que quand j'étais petite. lorsque Jean et moi faisons une bêtise et surtout au moment où notre père s'en rendrait compte c'était une opération en trois phases : 1re étape, dispersion, 2e étape, chacun pour soi. 3e étape, on se faisait le plus minuscule possible.

Celui qui se faisait attraper vivait un très mauvais quart d'heure. Mon père ne nous frappait pas mais la soufflante qu'il nous passait justifiait la stratégie.

C'est également la technique que j'emploie lorsqu'Andrew se met dans des colères noires. Je sais que dans ces cas je dois me faire toute petite, car il n'arrive pas à se maîtriser totalement.

J'ai donc sans le vouloir un mouvement de recul. Maple doit s'en rendre compte puisqu'il se stoppe direct.

- « Eh ! N'aie pas peur. Là, même si je suis furieux je sais encore me contrôler. La maîtrise fait et fera toujours partie de ma vie.

— Il faut avouer que tu es impressionnant.

— Je sais. »

Je vois qu'il hésite à rajouter quelque chose.

— « Je reviens. Tu ne bouges pas d'ici. N'oublie pas que mon monde pour une gonzesse ça craint.

— Oui, chef. » Je lui lance en esquissant un salut militaire.

Je sens, malgré son assurance, toute la fureur qu'il ressent dans son corps. Je lui adresse un malheureux rictus lorsqu'il passe la porte de la tente.

Comme j'ai bien compris la leçon et qu'il m'a foutu les jetons, je décide de ne pas sortir.

J'observe mon palace de toile. Bon, ce n'est pas non plus le palais des mille et une nuits. Il s'agit d'une tente avec deux « chambres » et une pièce commune.

Je me rends dans l'espace nuit le plus proche. J'y découvre la présence de deux lits de camp d'une personne chacun. C'est un soulagement, car je n'ai pas envie de repasser une autre nuit comme celle d'hier.

J'avise mon sac au pied de l'un d'entre eux et j'en sors mon ordinateur portable. Je souhaitais passer un appel via Skype en France pour transmettre de mes nouvelles mais sans connexion internet c'est un peu compliqué. Je pourrai envoyer un mail ou passer par mon mobile, mais j'avoue, n'ayant pas beaucoup de moyens, j'ai pris le forfait téléphonique le moins cher, sans données. Je me retrouve donc seule avec mes pensées et ce n'est pas fameux.

Heureusement je n'ai pas trop le temps de m'appesantir puisque Maple revient rapidement. Il a l'air déjà plus calme.

- « Bon, je vais pas te mentir. C'est la merde comme tu as pu t'en douter. Je ne t'en dirais pas plus, car les affaires du club restent dans le club.

— Bien. De toutes les façons, je ne souhaite rien savoir.

— Tant mieux. Tu veux venir découvrir, la fameuse, concentre de Sturgis avec ton guide préféré ?

— Oui. Je te suis !

— Colle-moi aux basques, car si tu te perds personne ne te reconduira ici et à moins que je te mette une étiquette avec ton prénom et mon téléphone comme les parents qui flippent de paumer leurs chiards.

— Non. C'est bon je m'en passerai avec un immense plaisir. »

Je laisse tomber mon sac mais j'hésite à le prendre. Maple doit voir mon indécision puisqu'il lâche :

Helhest M.C.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant