LOUISE

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Andrew est étrangement calme. Mais dans ses yeux se cache une drôle  de flamme. Je sens que je ne vais pas trop devoir traîner dans le hall.

- « Je t'attends, dépêches ! » J'obtempère, car je devine que ce n'est pas le moment. Je sais que quand il est dans cet état je dois me faire toute petite. 

- « Mer...

-  Dépêche.

- Mais...

- J'ai dit. On. Part ! »

OK ! Je n'insiste pas. Je commence à avoir peur. Andrew s'avance d'un pas et me saisit le bras.

- « Viens !

- Tu me fais mal. »

Malgré la douleur, je n'ose pas hurler. Son regard m'oblige à murmurer.

Comme je n'ai pas trop le choix, je le suis dans sa voiture. Ici, je sens encore la tension dans l'habitacle. Je décide de la boucler en même temps que ma ceinture. Sa conduite reflète son état d'esprit et je flippe ma race, comme dirait Maple.

Avec son pilotage sportif, nous parvenons très rapidement à son appart. Pour être sûr que je ne parte pas, il m'attend devant la portière de la voiture.

Je repasse devant lui et je l'entends marmonner. Je sens  la moutarde monter au nez. Allez, Louise respire et laisse passer.

Nous arrivons sur le palier de l'appartement. Andrew déverrouille la porte.

Nous rentrons dans la pièce principale et il claque la porte derrière moi.

- « Putain, Louise. Tu m'as fait quoi ?

- Rien, Andrew. »

Sa voix trop calme me fait totalement peur.

- « Je t'ai déjà dit d'arrêter de les fréquenter.

- Andrew, tu sais très bien que si je reste avec eux c'est seulement pour mon mémoire.

- Tss, ne me mens pas ! Tu aimes bien être considérée comme une pute.

- Hein !

- C'est bien comme ça qu'ils traitent les femmes, non ?

- Heu

- Moi qui te traite comme une princesse, qui suis ton protecteur

- Écoute, Andrew. »

Pendant notre joute verbale, je me suis retrouvée adossée au mur. Andrew se rapproche dangereusement de moi.

- « Et c'est quoi cette tenue de pute ? » Il avance les mains vers mes vêtements et il tire dessus.

J'entends les coutures se déchirer. J'essaie de lutter pour ne pas faire couler mes larmes, car je ne veux pas lui laisser cette satisfaction.

- « Va te changer ! »

Pour faire bonne mesure, une gifle s'abat sur mon visage.

C'est la première fois qu'il me frappe à cet endroit. Putain ! C'est un taré, comment, je ne l'ai pas vu. Franchement, je suis parfois un brin naïve sur les bords. Mais c'est décidé, je me casse et le largue, même si je suis comme un vieux diesel, un peu lente au démarrage, une fois mon choix pris je fonce. Bon, je ne sais pas encore comment.

Je me précipite dans notre, enfin sa, chambre et j'entends la porte d'entrée se claquer.

Vite, je ne dois pas hésiter plus longtemps, j'attrape un sac à dos et enfourne à l'intérieur mes affaires les plus importantes. J'envoie un message à qui ? Emily ? Non je ne veux pas la mettre en danger. Andrew est un dangereux psychopathe et je refuse de la jeter dans ses bras, même si elle sait se défendre. Mary ? C'est une bonne idée il ne viendra pas me chercher chez elle, car il ignore qui elle est. Ni une ni deux je lui envoie un SMS.

Helhest M.C.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant