Helhest M.C.

LOUISE

Je monte sur la moto de mon sauveur. C'est vraiment la soirée qui rentre directement à la première place de mon top 10 des soirées pourries.

Une fois assise sur la moto j'hésite à entourer mes bras autour de la taille de mon sauveur mais je n'ai pas trop le choix. Étrangement je me sens bien auprès de lui.

- « Tu me files ton adresse ? »

Je lui retourne un regard en mode scare face. Pourquoi je dois lui donner mon adresse.

-          « Bah si tu veux rentrer chez toi, je te conseille de me l'indiquer.

-          Excuse-moi j'étais perdue dans mes pensées.

-          Accroches toi princesse ! »

Je me laisse porter par la route et par l'odeur de mon chauffeur.

On arrive très rapidement au pied de mon immeuble. Il arrête son engin, me laisse descendre et je lui rends son casque.

-          « Merci. Tu n'étais pas obligé, tu sais.

-          Je n'allais pas laisser une donzelle dans le besoin.

-          Tu dois te sentir comme un chevalier.

-          Oui mais avec un autre type de monture.

-          Tu veux monter ?

-          Non. J'ai des choses de prévues. Dax te laissera les clés de la bagnole dans la boîte aux lettres. »

Sur ces paroles, il démarre sur les chapeaux de roues.

Je monte à l'appartement rapidement avec l'unique envie d'oublier cette soirée de merde. Une fois rentrée, je décide de m'enfermer dans la salle de douche et de me glisser dessous.

Tout en laissant couler l'eau sur ma peau nue, je la laisse se mélanger à l'eau salée de mes larmes. J'ai eu beau jouer la fière devant le dénommé Maple, mais en réalité j'ai eu la frousse de ma vie. Je ne pensais pas m'en sortir vivante et j'avais déjà fait mes prières.  J'espérais seulement que les motards avaient entendu mon appel au secours et qu'ils ne me laisseraient pas tomber. J'ai longuement tergiversé avant d'appeler les bikers. Je n'étais pas chaude de contacter un groupe de criminel à la rescousse.

Je ferme les yeux un instant et je me retrouve un peu plus tôt dans la journée.

Après mon départ du club je suis retournée à l'appartement pour me changer puisque je voulais faire le tour de la ville en voiture. Ma tenue n'était pas vraiment adaptée la journée de merde finalement.

Je suis repartie rapidement en voiture et après avoir programmé mon GPS, j'ai filé  en ville.

J'avais débuté par le centre historique. Puis je me suis éloignée vers des quartiers résidentiels et pour finir je suis tombée dans une zone urbaine abandonnée.

Je ne vais pas vous cacher que ça fait déjà un bout de temps que mon GPS était tombé en panne. Mais comme je me sentais en forme j'ai surestimé mes capacités d'orientation. Si un jour vous décidez de partir dans la jungle amazonienne avec une simple carte et une boussole, oubliez-moi si vous voulez en sortir vivante. 

Bref, comme aurait dit Pépin, je me suis perdue et cerise sur le cagot la voiture a commencé à donner des signes de faiblesse. Jusqu'au moment où elle est définitivement tombée en carafe en plein milieu de la soirée. J'ai cru que j'allais pleurer, franchement.

J'ai voulu regarder sous le capot et ce truc de merde, excusez-moi mais il n'y a pas d'autres termes, s'est refermé sur ma tempe.

J'ai cru que j'allais pêter un câble.