Gratsiya- Deen Burbigo.

Chapitre N.7

— Deen ? m'interpelle Nina alors qu'elle vient de finir son sandwich.

— Hum ? réponds-je la bouche pleine.

La blonde semble hésiter. Elle triture ses ongles nerveusement, légèrement stressée.

— T'as quoi ?                         

— Euh... ça te dérange si je m'excuse pour toute à l'heure ?

Hein ? Qu'est-ce qu'elle me raconte ? Je la suis plus trop là.

— De quoi ? demandé-je, un peu perdu.

— Ben, euh, je t'ai repoussé et je crois que t'as pas apprécié...

Je tends l'oreille pour l'entendre. Sa voix n'est qu'un bourdonnement lointain. Malgré tout, un petit sourire prend place sur mes lèvres. C'est vrai que j'ai pas vraiment apprécié et j'ai surtout pas compris pourquoi elle m'a repoussé comme ça.

— Et... hum... je... c'était pas contre toi tu sais.

— J'ai cru comprendre que t'aimes pas qu'on t'approche de trop près.

Elle baisse la tête, honteuse.

— Je... je voulais pas te vexer Deenette.

— Je sais gamine. Faut juste que tu saches que j'ai aucune arrière pensée quand je suis avec toi. Si ça peut te rassurer, je te vois aps comme les meufs que j'ai pu me faire.

Elle rougit violemment en entendant mes dires. Sa bouche s'ouvre et se referme aussitôt. Je sais même pas ce qui me prend de me justifier alors que j'ai rien fait de mal dans le fond mais je veux pas blesser la tipeu.

— C'est pas toi le problème. Si c'était quelqu'un d'autre ça serait pareil.

— Fallait me le dire, je t'aurai pas brusqué.

Elle secoue la tête de gauche à droite, m'indiquant que c'est pas de ma faute.

À nouveau, le silence reprend sa place entre nous. J'ai pas vraiment envie de parler. J'ai peur de dire une connerie et d'empirer le truc. Et puis, moi, ce silence il me gêne aps, je préfère ça plutôt qu'une conversation sans intérêt.

— Hum... en fait... euh... bafouille Nina.

Je suis plutôt surpris qu'elle se mette à parler mais je dis rien et la laisse poursuivre.

— Je... j'ai connu qu'une seule vraie relation dans ma vie et... Euh... Mon ex était très avenant, très tactile. Bien plus expérimenté que moi et ça m'a poussé à faire des choses que je regrette encore aujourd'hui.

Le corps de Nina se met à tressauter alors qu'elle semble submergée par des souvenirs désagréables. Sa respiration se fait lourde et la blonde se met à haleter bruyamment. Merde. Il lui prend quoi là ? C'est pas le moment de nous faire une crise putain.

— Nina. Calme-toi c'est pas grave si tu en parles pas.

— Deen... murmure-t-elle en fermant brièvement les yeux.

Merde. Va falloir qu'on m'explique ce que je suis censé faire. Je suis pas bonne sœur moi. Je sais pas gérer ce genre de situations et j'aime absolument pas ces moments gênants. Je me sens incapable de trouver les bons mots, je m'appelle pas Ken Samaras putain.

— Nina. J'ai compris. Arrête toi, manquerait plus que tu te mettes à chialer.

La blonde renifle bruyamment en laissant reposer sa tête contre la fenêtre du train. Elle se retourne vers moi, suppliante.

— Tu... Tu veux bien me prendre dans tes bras, s'il te plaît ?

Hein ? Mais elle vient de me dire qu'elle aime pas les câlins, qu'elle apprécie pas trop les contacts physiques et là elle me demande de lui faire un câlin. Je comprends plus trop. C'est totalement irrationnel. Mais en regardant l'état actuel de la blonde, je me rends compte que j'ai pas le temps de réfléchir à une possible explication. Elle a besoin de soutien.