Gratsiya- Deen Burbigo.

Bonus N.1

Juin 2019, Paris.

— Deenette ! T'es où ?

La voix fluette de Nina s'élève depuis l'entrée de mon appartement et m'arrache un sourire. Ça fait une heure que j'attends qu'elle rentre.

— Cuisine ! hurlé-je a mon tour.

J'entends du bruit dans le couloir puis une petite tête blonde fait son apparition dans ma cuisine, un sourire mutin étirant ses fines lèvres. Mon propre rictus s'agrandit en voyant ma copine s'avancer vers moi afin de m'embrasser tendrement.

Ses mains se nouent instinctivement dans mon cou alors que ses lèvres bougent contre les miennes. Même après près de cinq mois passés aux côtés de Nina, j'ai toujours un peu de mal à réaliser qu'on est ensembles. J'ai toujours un peu de mal à prendre conscience que cette jolie petite blonde qui m'embrasse actuellement est ma copine. Mais putain, il suffit simplement de me rappeler que je suis avec elle pour me redonner le sourire.

— Ça fait longtemps que t'es rentré ? me demande-t-elle en s'éloignant de moi.

— Une petite heure, ouais.

— Je suis désolée, j'ai terminé plus tard que prévu.

— C'est rien trésor. J'ai eu le temps de nous préparer un truc à manger pendant ce temps là.

— C'est bien ce qu'il me semblait, ça sent trop bon ! s'extasie ma meuf en reniflant bruyamment.

— Tu veux bien sortir le plat du four le temps que j'aille lancer Netflix ?

Ma blonde acquiesce pendant que je m'exécute en allumant la télé. Dans la cuisine, Nina se charge de nous servir jusqu'à ce qu'elle pousse un cri aiguë des plus stridents.

— Nina ? T'as foutu quoi ?

Aucune réponse.

— Nina ! répété-je.

— Je... Je me suis brûlée avec le plat. Ça... Ça fait mal, geint-elle alors que je la rejoins dans la cuisine.

— Merde, comment t'as fait ?

— J'en sais rien... J'ai pris le plat et ça m'a brûlé.

— Mais Nina, quand c'est comme ça faut prendre un torchon pour éviter de se cramer justement, dis-je dans un rire alors que ma copine pleurniche.

— Arrête de te moquer de moi, Deenette. C'est pas drôle.

— Si, quand même un peu.

Nina m'adresse un semblant de regard noir alors que je ris de plus belle.

— Allez, viens on va mettre de l'eau dessus.

J'attrape doucement le poignet de Nina et passe sa paume sous l'eau tiède premièrement puis fraîche par la suite. Ma blonde grimace quelque peu alors que je souffle doucement sur l'endroit légèrement rouge de sa main.

— Je crois que la cuisine et toi vous vous entendrez jamais.

— Eh si ! Mes lasagnes étaient réussies la fois dernière ! riposte-t-elle.

— On se souvient très bien comment cette soirée s'est terminée, rétorqué-je alors que les souvenirs de notre premier "baiser" me reviennent.

— Soit mais le plat était réussi et c'est le principal !

Je ris en embrassant son front alors qu'une légère teinte rosée vient colorer les joues de ma copine. Même avec l'habitude, même avec les mois passés à mes côtés, Nina est toujours très vite intimidée par un geste, une attention ou un compliment.