— Deenette ? T'es là ?
— Dans la cuisine ! crié-je afin que la blonde m'entende.
— Ça sent trop boooon ! s'extasie Nina en me rejoignant.
Elle dépose sa veste rose bonbon sur le dossier d'une chaise et s'avance afin de me saluer d'un petit bisou sur la joue, comme toujours. Nina louche sur le plat que je suis en train de préparer et nous sort deux verres du placard.
— Alors, c'est quoi le menu ce soir, Chef Burbigo ? plaisante la gamine.
— Poulet curry-coco, réponds-je, fièrement.
— Quoi ? Encore ? Mais Deen tu fais toujours ça !
— Et oh, estime-toi heureuse que je te fasse à manger ! En plus, c'est ma spécialité !
Nina rougit instinctivement et s'assied sur une haute chaise, son verre devant elle.
— Je rigole Deenette, tu sais qu'il est trop bon ton poulet.
— Ouais, je sais. C'est d'ailleurs pour ça que je t'en fais.
La blonde sourit sincèrement alors que je remue la sauce dans la poêle.
Ça fait plus de deux mois maintenant que j'ai rencontré Nina dans ce train. Deux mois que je la fréquente très régulièrement. Nous sommes rapidement devenus amis et depuis notre soirée passée sur les bords de Seine, nous nous voyons assez souvent.
Je la rejoins chaque mercredi midi en ville et nous mangeons tous les deux dans le même restaurant que la fois dernière. C'est le seul jour où elle ne dîne pas avec Héloïse et c'est devenu un petit rituel entre nous. C'est con mais je n'aime pas savoir que Nina peut se retrouver seule dans un restaurant parisien. Pourtant c'est tout à fait normal et ça arrive à tout le monde, de plus, elle ne peut pas toujours être accompagnée mais j'ai développé un instinct protecteur envers elle.
Alors, quand elle m'a dit que tous les mercredis, Héloïse mange en ville avec sa mère, j'ai de suite proposé de rejoindre Nina toutes les semaines. Et depuis ce jour là, je n'ai pas manqué à l'appel une seule fois. J'aime bien ces moments que l'on partage tous les deux, attablés dans Paris, à parler de choses et d'autres, à rigoler le temps d'une pause méridienne. Et une fois le repas terminé, je reconduis Nina jusqu'à son boulot et je termine l'après-midi à la salle.
C'est une routine que j'ai mis en place et qui me convient très bien. Je m'y tiens et je dois avouer que ça me fait du bien d'avoir un rythme de vie plus ou moins stable.
Aussi, comme aujourd'hui, Nina se joint très souvent à moi le vendredi soir, après sa journée de travail, pour bien terminer la semaine. Elle me rejoint directement chez moi et passe la soirée ici. Je cuisine pour nous deux, puisque Nina est pas très douée en cuisine et nous mangeons devant une série Netflix. Ça aussi, c'est devenu un petit rituel.
Très souvent, elle repart aux alentours de minuit et je dois à chaque fois lutter pour ne pas la raccompagner. Alors comme un bon daron responsable, je lui fais promettre de m'envoyer un message quand elle arrive chez elle. Ça me rassure.
On a tissé quelques liens grâce à tous ces moments passés ensemble et je dois avouer que ça me plait bien. Nina est très drôle, sa spontanéité, son humour décalé et sa timidité me font toujours bien rire et je passe toujours de bons moments.
Et le reste de la semaine, lorsque je suis disponible, je capte mes gars, je travaille en studio, j'écris et je passe un peu de temps avec Max. Il m'arrive de terminer en soirée avec Eff ou Alpha et je repars très rarement seul.
Je me suis crée une routine comme le bon vieux grand-père que je suis mais ça me permet de souffler. Et puis, malgré tout, les moments que je passe avec Nina apporte un peu de fraîcheur et de diversité à tout ce train-train. Parce que ça a beau faire partie de mon quotidien désormais, elle me surprend toujours et chaque moment en sa compagnie est différent.
— Deen ! Eh, oh ! me hèle Nina. Allô la Terre, ici la Lune !
— Ouais, quoi ?
— Ton téléphone sonne.
Merde. J'avais même pas entendu. Je décroche alors, sans prendre la peine de regarder mon correspondant. Mauvaise habitude que j'ai de ne jamais vérifier qui essaie de m'appeler.
— Ouais ? décroché-je sous le regard amusé de Nina.
— Deen ? C'est oim.
— Et c'est qui "oim" ? demandé-je, ce qui fait rire la blonde.
— C'est Framal, triple couillon.
— Ah merde, excuse. T'as un souci ?
— Nan, nan. Mais Mek et moi on fait une soirée un peu à l'improviste là. S'tu veux passer.
Je m'apprête à accepter lorsque je prends conscience de la blonde, assise en face de moi, à attendre que le poulet soit cuit. Les gars l'ont pas encore rencontrée et même si ça me dérange pas, c'est plus la gamine qui risque de ne pas être super emballée à l'idée de se retrouver en soirée avec masse de gens qu'elle ne connaît pas.
— Je suis avec Nina là, donc ça va être chaud, réponds-je finalement.
À l'entente de son prénom, l'intéressée relève la tête et m'adresse un regard interrogateur que je balaie d'un signe de main.
— Elle peut venir, on va pas la bouffer, hein.
J'ai rapidement parlé de Nina aux gars. Si au départ ils ont eu du mal à croire le fait que ce soit juste une amie, ils ont finalement compris que ce n'était pas l'une de mes conquêtes. Et depuis que je leur en ai parlé, il me bassinent pour la rencontrer.
— Ouais, je sais. Je vois avec elle et je te dis quoi.
— Ça marche. À tout, bigo.
Je raccroche et me retourne vers Nina. Je nous sers le poulet, désormais cuit comme il faut et prend place en face d'elle pour lui expliquer.
— Un pote vient de m'appeler. Il fait une soirée chez lui et il voulait savoir si je voulais me joindre à eux.
— Et donc ? demande-t-elle, confuse, en avalant son morceau de viande.
— Je veux pas te forcer à venir et je vais pas te laisser seule ici donc ça dépend de toi. Si tu veux y aller, on y va ; si tu veux pas, on reste ici.
— Il va y avoir beaucoup de monde ?
— Normalement non. On est jamais plus de vingt.
— D'accord. On peut y aller si tu veux, accepte la blonde.
— T'es sûre ? Ça te dérange pas ?
— Non. Mais, euh... Ils sont pas méchants tes amis, hein ?
Je ris en déchiffrant une certaine panique dans ses yeux bruns.
— Non. Ils ont grave envie de te rencontrer en plus.
Et voilà, en plus d'appréhender, la voilà intimidée et gênée. Je ris en la voyant rougir suite à mon aveu. Je sais que Nina est très timide et qu'elle risque d'être mal à l'aise en arrivant à la soirée mais les gars sont pas méchants et ils sauront la mettre à l'aise rapidement.
— Oh, ben... Cool alors ! dit-elle maladroitement, sous mes rires.
— On finit de manger tranquillement, puis on y va. Ok ?
Nina acquiesce et se remet à manger sous mon regard amusé.
******
Nouveau chapitre !
J'espère qu'il vous a plu ?Les rituels de Deen et Nina ?
Leur amitié ? Complicité ?
La soirée ? La suite ?N'hésitez pas à me donner votre avis.
Que pensez-vous de l'histoire en général ?On se retrouve tout à l'heure pour
un deuxième chapitre !Pleins de bisous,
❤️
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Gratsiya- Deen Burbigo.
FanfictionElle était pas comme les filles que j'avais l'habitude de fréquenter. Elle était bien trop douce, bien trop innocente. Pourtant, quand elle s'est foutue de ma gueule ce jour-là, j'ai très vite compris que tout allait changer pour moi. Parce que tout...