Chapitre N.13

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— T'es sûr que ça les dérange pas, hein ? me demande Nina pour la dixième fois depuis que nous sommes partis de chez moi.

— Sûr et certain. T'inquiète gamine, ils vont pas te manger.

— Hm... d'accord.

Je sens bien qu'elle n'est pas très rassurée à l'idée de se rendre à cette soirée. Je lui ai déjà proposé de faire demi-tour et de rentrer chez moi mais elle refuse catégoriquement de me priver d'une fête avec mes amis. Ça me touche qu'elle pense à moi mais elle a vraiment l'air stressé à l'idée de rencontrer les garçons.

Depuis que nous sommes en route, elle ne cesse de se mordiller les lèvres, parfois même elle ronge ses ongles pour se détendre.

— C'est là, dis-je en m'arrêtant devant l'immeuble des deux frères.

Nina se stoppe et me regarde, inquiète.

— Nina. Ils vont rien te faire.

— Je... Imagine s'ils m'aiment pas, bafouille-t-elle, la tête baissée.

— Et ben tant pis pour eux, ils passeront à côté de quelque chose. On s'en fout qu'ils t'apprécient ou pas. Dans tous les cas ça changera pas le fait que t'es ma pote et que moi je t'aime bien. Ok ?

Ça me fait rire qu'elle soit aussi angoissée par une simple rencontre avec mes potes. C'est pas comme si nous étions ensembles et qu'elle rencontrait mes parents. Au pire, les garçons ne l'aiment pas et elle ne les reverra plus. Mais ça m'étonnerait fortement.

Nina rougit violemment, probablement gênée par mes dires. J'esquisse un mince sourire en attendant qu'elle me réponde pour rentrer dans la résidence.

— Oui, oui, d'accord, dit-elle faiblement. Mais ce sont tes...

— Nina. Chut, arrête-toi. Suis-moi, au pire t'es pas toute seule, je suis là.

Elle acquiesce en silence et me suit lorsque je pousse la lourde porte du bâtiment. Spontanément et sans réfléchir, je m'empare de la main de Nina qui ne dit rien. D'un regard entendu, je lui demande si ça la dérange et seules ses joues rouges et sa petite mine timide me répondent. Je l'entraîne jusqu'à l'appartement des Akrour dans lequel je m'engouffre sans même prendre la peine de sonner.

Les voix des gars s'élèvent depuis le salon et je sens la main de Nina se resserrer autour de la mienne, ce qui m'arrache un sourire satisfait.

Petit à petit, je crois que la gamine commence à s'habituer à mon contact et ma présence près d'elle. Son corps se tend toujours brusquement  lorsque j'ose la prendre dans mes bras, elle rougit toujours autant lorsque je la salue d'un bisou sur le front mais elle ne me demande plus de la lâcher dès que j'ose m'approcher de trop près. Je crois que toutes nos entrevues ces deux derniers mois, toutes les soirées passées tous les deux commencent à la mettre en confiance et elle n'est plus aussi apeurée qu'au départ.

— Détends-toi gamine, ça va aller.

J'ai à peine prononcé cette phrase que tous les gars se tournent vers nous en hurlant que le papy est enfin arrivé. Nina souffle doucement derrière moi et se détend en les entendant me charrier de la sorte.

— Ah ! Bigo a ramené de la meuf ! s'exclame Elite.

Je resserre instantanément ma prise sur la main de Nina, comme pour lui demander de ne pas prêter attention à ce qu'ils vont dire.

— Les gars, je vous présente Nina, ma pote.

— Nina ? Comme Nina Ricci ? se marre Doums. Zehma le parfum ?

Gratsiya- Deen Burbigo.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant