Chapitre N.36

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Je resserre mon étreinte autour de sa taille et lâche mon sac de voyage pour la serrer fermement contre moi, ma main dans ses cheveux emmêlés.

Je profite de ce câlin comme si c'était le dernier. Mais bordel que ça fait du bien d'être à nouveau près d'elle, son corps pressé contre le mien. J'hume la douce odeur de pêche qui se dégage de son corps et soupire de bonheur.

Puis, sans même que j'ai le temps de réagir, je me prends un coup de genou au niveau des abdo et un autre coup de poing dans le dos.

Et brusquement, c'est une avalanche de coup que je me prends de la part de la blonde qui se met à hurler :

— Pourquoi t'es parti ? POURQUOI ? Pourquoi tu m'as laissé seule ici ? Pourquoi tu m'as rien dit ? POURQUOI T'AS FAIT ÇA DEEN ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour que tu m'abandonnes ? Merde ! Tu m'avais promis de jamais me faire de mal, de jamais me laisser tomber parce que tu sais très bien ce que j'ai vécu ! Je fais pas souvent confiance à quelqu'un et encore moins à un homme ! J'aurai jamais dû te faire confiance, te laisser m'approcher parce qu'au premier problème rencontré, tu t'es barré comme un fuyard !

Ses plaintes et gémissement me provoquent un haut le coeur alors que je me tortille pour trouver ma clé et ouvrir la porte d'entrée de mon appartement. Nina continue de me marteler le dos de coups de poings plus ou moins violents en hurlant que je l'ai laissé tomber du jour au lendemain alors qu'elle comptait sur moi.

Putain. Maxime avait raison.

Ce n'est pas parce que je n'ai jamais vu Nina énervée qu'elle ne peut pas l'être. Actuellement, j'ai l'impression d'avoir une furie prête à m'égorger si je dis le moindre mot.

Ce revirement soudain de situation me laisse sur le cul. Je l'avais pas vu venir.

Je n'ai vu Nina qu'une seule fois dans un état similaire à celui-ci : la fois où on s'est réveillés tous les deux et qu'elle a pris peur. C'est également la fois où elle m'a expliqué le problème avec Tim.

Mais là, c'est bien plus qu'un mauvais souvenir, c'est une haine bouleversante qu'elle éprouve à mon égard. Et savoir qu'elle est passée d'un câlin à un coup de poing commence à me foutre les jetons. Ça va pas être facile de tout lui expliquer.

Ses coups commencent à s'affaiblir alors que je la porte pour la faire rentrer chez moi.

Elle se débat entre mes bras, donne des coups de pieds dans mes abdos et je retiens difficilement un juron plaintif.

— Oh ! Tu vas te calmer, oui ! hurlé-je.

— Lâche-moi ! Je te déteste ! T'es qu'un pauvre con. Tu m'as abandonné... Tu m'as...

Elle ne termine pas sa phrase et ses pleurs redoublent contre mon cou. Je comprends bien rapidement que sa haine n'est autre que le fruit de sa déception. Elle est blessée et déçue.

Lentement, elle tente de se dégager de mon étreinte mais je continue de la serrer fortement contre moi en m'avançant jusqu'au salon.

— Pourquoi t'es parti, Deenette ? Pourquoi tu m'as laissé seule sans rien dire ? Tu m'aimes pas ? Tu veux plus être mon ami ?

Au contraire, Gratsiya.

Je suis partie parce que je t'aimais trop pour être un simple ami.

— J'ai eu peur sans toi, je me suis inquiétée comme jamais. Et t'étais pas là... J'avais plus de nouvelle et tu... J'étais seule...

— Chut, calme-toi, Nina. S'il te plaît. Je vais t'expliquer mais respire.

Je m'assieds dans mon canapé en continuant de la tenir contre moi, son petit corps fin entre mes bras. Elle se débat pauvrement puis finit par se laisser aller, sa chevelure blonde dans mon cou, ses pleurs inondant mon t-shirt.

Gratsiya- Deen Burbigo.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant