Chapitre N.22

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— Nina. On est arrivés, chuchoté-je alors que le train s'arrête en gare.

La blonde ouvre doucement les yeux, je lui adresse un petit sourire et après avoir récupéré nos valises, nous quittons le wagon.

Dans toute la fourmilière qu'est la gare de Toulon, je repère le visage de Juliette, la meilleure amie de Nina, venue la récupérer.

— Ju est là-bas, lui indiqué-je.

— Punaise elle m'a trop manqué.

— Allez file la retrouver. On se voit ce soir.

— T'oublies pas de venir, hein ?

— Non, j'oublierai pas.

Nina acquiesce, rassurée et dans un élan de confiance, elle entoure ma taille de ses petits bras et pose sa tête contre mon torse. Je la serre contre moi et embrasse son front avant de la regarder disparaître dans l'amas de foule présent dans l'infrastructure. Juliette m'adresse un signe de main auquel je réponds vaguement avant de quitter la gare pour rejoindre ma mère.

Je la retrouve sur le parking et après une longue étreinte, je grimpe côté passager et raconte les dernières nouvelles à ma mère.

Cela fait quelques semaines maintenant que Nina m'a avoué ce qu'il s'était passé avec son ex. Si au départ, elle a été gênée de me regarder dans les yeux suite à ces aveux. Elle a très vite compris que je me foutais de son passé et que le seul responsable était bel et bien son ex.
Depuis, nous ne sommes que plus proches l'un de l'autre. Elle est d'autant plus en confiance avec moi. Elle ne se braque plus autant, voir plus du tout lorsque je la prends dans mes bras. Elle ose parfois me faire un câlin, comme ça, sans raison et ça m'arrache toujours un grand sourire.

Depuis la fois dernière, il nous est arrivé de passer des nuits à deux, après une soirée chez l'un ou chez l'autre. Nina n'a plus aussi peur et même si je sens qu'elle est encore un peu sur la réserve à l'idée de partager un lit avec moi, je fais de mon mieux pour qu'elle se sente à l'aise lorsque ça arrive. Petit à petit, je tente d'effacer les traces laissées par son ex en lui redonnant confiance en elle. Ça commence à porter ses fruits et j'en suis putain de fier.

Cette semaine, nous sommes tous les deux en vacances sur Toulon. Elle pour voir Juliette, moi pour retrouver un peu mes parents et mon Sud. Je voulais partir la semaine prochaine mais quand Nina m'a dit que ces congés étaient cette semaine, j'ai pas hésité et on est partis tous les deux. Comme lors de notre rencontre, on a pris le train tous les deux et on a passé la moitié du trajet à regarder un film sur mon ordinateur et l'autre moitié à dormir, avachis l'un contre l'autre. Autant vous dire que mon dos n'a pas apprécié cette sieste dans ce siège de fortune et qu'il me le fait bien savoir.

— Mikael ! Tu m'écoutes, oui ou non ?

— Pardon. Tu disais ?

— Tu as fait le trajet avec ton amie, Nina ?

— Hein ? Quoi ? Comment tu sais ?

— Maxime m'a dit que tu étais resté très proche d'elle à votre retour cet été. C'est vrai ?

Mais quelle balance celui-là.

— Oui, c'est vrai. Mais commence pas à t'affoler. On est amis. Juste amis.

— Oui, enfin ton père et moi on était amis aussi, avant de se marier et d'avoir deux garçons, rit-elle en s'engageant sur un rond-point.

— Maman.

— Quoi ? Oh c'est bon ! Si ton frère n'avait pas balancé, j'en saurai rien. Ça relève d'un drame national là, Mikael. Tu ne m'appelles plus trop ces derniers temps.

Gratsiya- Deen Burbigo.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant