Chapitre N.21

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Alors que le soleil perce à travers les rideaux de la chambre et que j'essaie d'ouvrir lentement les yeux, une présence m'empêche complètement de faire le moindre mouvement. Une chevelure claire me chatouille les joues et mes jambes sont entrelacées à celles de Nina.

Un énorme sourire vient étirer mes lèvres. Je préfère largement ce réveil plutôt qu'une putain de chute en bas d'un fichu canapé de merde.

Nina dort encore paisiblement, sa tête contre mon torse nu et la bouche entrouverte. Elle a entouré ma taille de ses petits bras et son souffle chaud contre mes abdos me fait frissonner.

Je profite du moment et de la vue avant qu'elle se réveille et s'éloigne de moi, gênée et affolée par cette proximité. Elle a certainement dû se coller à moi dans la nuit et ni elle, ni moi n'avons remarqué quoique ce soit. Doucement, je passe ma main dans ses cheveux blonds et comme toujours, mes doigts s'emmêlent et restent coincés dans sa tignasse pleine de nœuds.

Nina gémit dans son sommeil et bouge légèrement mais elle se rendort aussitôt. Je la regarde somnoler un long moment, apaisé par cette vision angélique qui s'offre à moi dès le matin. Je me surprends même à me demander quel goût ont les réveils aux côtés de Nina. Je suis sûr que je pourrai rapidement m'y habituer. Est-elle du matin, ou pas du tout ? Est-elle de bonne humeur dès le réveil ? A-t-elle des habitudes matinales ?

Perdu dans mes pensées, je ne sens pas de suite que la blonde commence à s'éveiller. C'est lorsque ses prunelles chocolat croisent les miennes et que sa mâchoire se décroche que j'en prends conscience. Nina se recule violemment de moi et rougit instantanément.

— J'ai pas la peste, grogné-je en baillant.

— Je... Je... Oh merde, bafouille-t-elle en se frottant les yeux. On... On a dormi ensemble ?

— Ben, faut croire, ouais.

Et alors que je tourne le regard dans sa direction, prêt à la rassurer en lui disant que ce n'est rien de plus qu'une nuit passée dans le même lit, je vois son corps se raidir brusquement. Elle s'assoit au bord du lit, le dos raide comme un piquet, les mains agrippées au drap comme si ça vie en dépendait. Je lutte contre la douleur qui me tiraille le dos pour m'asseoir à mon tour lorsque soudainement, son corps se met à trembler. Elle est prise de soubresauts violents qui lui arrache un gémissement plaintif.

Putain. Merde. Fait chier.

Nina renifle bruyamment et son corps s'affaisse d'un coup, comme fatigué du poids qui repose actuellement sur les épaules de la blonde.

— Nina... murmuré-je.

— Reste... Reste loin de moi, Deen.

Elle tremble de tous ses membres et de violents  sanglots lui déchirent la gorge.

— Nina. Je peux pas rester là, sans rien faire.

— Si... Je... J'ai peur, Deen, couine-t-elle.

— Tu as peur de moi ? demandé-je de ma voix la plus douce.

— Oui, enfin non...

Je comprends à peine ce qu'elle me dit. Sa voix n'est qu'un murmure entrecoupé de violents sanglots qui me mettent hors de moi. Je suis là, assis sur son lit, totalement impuissant, alors que Nina est en train de pleurer à chaudes larmes à côté de moi. Ça me tue de la voir dans un tel état et de ne pouvoir rien faire pour arranger la situation. J'aimerai tellement chasser toutes ces larmes de son visage et les remplacer par un sourire rayonnant.

— Nina, répété-je. Explique-moi ce qui te met dans cet état. On a dormi ensemble, oui, mais il ne s'est rien passé. Qu'est-ce qui se passe ? Tu as peur de quoi ? Tu sais que je te ferai rien.

Gratsiya- Deen Burbigo.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant