Chapitre N.35

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Après près d'un mois passé chez mes parents, il est enfin temps pour moi de rentrer. Ma dernière semaine dans le sud a été prise par les fêtes de fin d'année, les repas et les soirées en famille.

J'ai attendu la fin de semaine pour rentrer afin de me reposer et de récupérer après cette période agitée. Enfin, il faut dire que j'appréhende un peu (beaucoup) mon retour sur Paris et que ça m'a permis de me préparer au mieux.

Je ne sais quelle va être la réaction de Nina ni celle des garçons quand ils vont me revoir. Je ne suis parti qu'un mois mais c'est déjà bien assez pour qu'ils aient décidé de me faire la leçon. C'est bien assez pour que Nina m'en veuille et soit énervée contre moi.

— J'vais chercher à bouffer, tu veux quelque chose ? m'interrompt mon frère.

— Ouais, prend ce que tu veux.

Je le regarde quitter sa place en regrettant la présence de Nina à mes côtés durant le trajet. Prendre le train avec Maxime me fait tout drôle. Depuis que j'ai rencontré Nina, j'ai toujours pris le train avec elle. Alors autant c'était particulier de faire l'aller jusque Toulon seul, autant c'est pire encore de faire le retour avec mon frère et non Nina.

Elle, qui me manque comme jamais. Ces semaines loin d'elle n'ont fait que renforcer mes sentiments à son égard. Être loin d'elle m'a fait comprendre que peu importe ce qu'il adviendra de nos retrouvailles, je vais avoir du mal à passer à autre chose. Parce que passer un mois loin d'elle, sans elle, m'a fait réaliser que je l'aimais bien plus que ce que je pensais.

Mais ça m'a également permis de réfléchir. Parce que malgré la résolution que j'ai prise en discutant avec ma mère, je n'ai pas pu m'empêcher de cogiter comme un dingue et encore plus après avoir parlé avec mon frère.

En revenant sur Paris, je sais que je vais devoir affronter Nina et son sourire mutin, je vais devoir m'excuser, lui expliquer le problème et lui demander ce qu'elle veut, elle. Tout ça sans oublier qu'il faut que ça me convienne à moi aussi, je n'agis pas par égoïsme mais simplement pour éviter que je souffre d'une situation que j'aurai accepté pour elle.

Je pense attendre mercredi avant de la voir. Je sais qu'elle se rend toujours au restaurant italien dans lequel on mangeait avant que ça ne vrille. Je la rejoindrai là-bas mercredi et on s'expliquera calmement. J'ai besoin de retrouver un peu mon chez moi, ma routine et mes gars avant de la voir, elle.

J'essaie de relativiser et de me rassurer du mieux que je le peux mais je flippe comme une gamine de cinq ans. Pourtant ce n'est que Nina, je ne sais même pas ce qu'il me prend mais savoir qu'elle peut m'en vouloir, que je l'ai certainement déçue et qu'elle risque d'être en colère contre moi, ça me stresse. Je n'ai jamais vu Nina en colère et au fond j'espère que ça n'arrivera pas, parce que je suis certain qu'une fille aussi douce qu'elle, est une vraie bombe à retardement dès qu'elle est énervée.

— Tiens, je t'ai pris trois sandwiches, me surprend une nouvelle fois mon kho.

D'un signe de tête, je le remercie alors qu'il remet son casque, ouvre son ordinateur et se met à bosser. Je devrais faire pareil, travailler le temps du trajet mais j'arrive pas à me concentrer plus de deux secondes. Mon esprit divague toujours vers une petit blonde qui me rend dingue.

C'est d'ailleurs en pensant à ce visage enfantin, ce sourire innocent et ces dents du bonheur que je sombre dans un sommeil profond, toujours hanté par une gamine ignorante.

***

— Oh ! Grand-père, on est arrivés, réveille-toi.

Une tape contre ma joue, une pression contre mon épaule et la voix suave de Maxime me servent de réveil alors qu'une douleur lancinante prend part dans mon dos.

Gratsiya- Deen Burbigo.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant