Sortie en ville

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Trois jours que nous sommes là et pour l'instant rien de palpitant ne nous est arrivé. C'est vrai que pour l'instant, nous ne sommes sortis que deux fois pour aller à la plage mais ce matin, grand changement ! Visite de la ville, enfin plutôt du village.
Le réveil sonne.
7h00. Génial Katia a encore réglé le réveil d'un horaire très matinal.
Je me redresse, ouvre mes yeux bouffis et regarde à mes côtés. Mes amies dorment comme des loirs. Alors je les réveillent en leur criant dans les oreilles, et me reçois donc une série d'insultes. Nous nous habillons et rapidement déjeunons. Puis une fois tout ce qu'il y a à faire accompli, nous sortons après une rapide bise à notre charmante vielle dame.
Rien de mieux qu'une bonne grosse pluie pour se motiver !
Nous courons donc vers le village et la place principale. Mes amies et moi arrivons trempées à cause de notre habitation isolée en pleine campagne.
- On peut se réfugier dans cette épicerie, non ? nous demande Cléa, à bout de souffle.
Alors on se dirige vers le bâtiment et entrons, trempées jusqu'aux os.
Un homme d'une quarantaine d'année nous fait un discret signe de la tête et de replonge dans son journal.
Je me sépare de mes amies et déambule dans les différents rayons. Alors que j'arrive à la charcuteries, quelque chose attire mon regard. C'est un petit objet rond. Une boussole mais étrangement dépourvue d'aiguilles.
Je la contemple en marchant, mais quelqu'un me bouscule.
- Tu pourrai faire attention, non ?! dis-je à la personne en face de moi.
Des yeux clairs se posent sur moi, emplis d'étonnement.
- Danaé ! Qu'est-ce que tu fous là ?!
Il me regarde avec des yeux ronds.
- Vincent, je suis tellement heureuse de te revoir !
Il me fixe toujours, comme si le simple fait d'être devant lui était une absurdité et il me prend soudainement dans ses bras.
D'accord...
J'avoue que je ne m'attendais pas à ça.
En même temps, sa présence m'apporte une sensation de chaleur et de sécurité. Je ne sais pas comment réagir mais il se décroche de moi, et je ressens tout à coup le froid m'envahir de nouveau.
- Je ne sais pas quoi dire, ça fait... bizarre, de te voir ici, essaye-t-il de justifier.
- Ah oui, ne t'inquiète pas, je vais bien.
Un silence s'installe. Je ne sais pas quoi faire. Alors il interrompt ce malaise.
- Tu sais, j'ai vraiment eu peur. Je tapais en vain contre ce mur et tu ne répondais plus ! J'ai imaginé le pire, et j'ai appris le lendemain que tu était saine et sauve à l'hôpital.
Je pose ma main sur son épaule.
- Je suis solide, et un incendie ne m'empêchera pas de vivre ma vie. Regarde, je suis là, en face de toi.
Et sinon, ta maison d'accueil est dans le coin ? je lui demande.
- Oui, à quelques kilomètres, comme toi j'imagine.
Nous continuons cette discussion durant dix bonnes minutes quand Katia et Cléa arrivent vers nous, les bras remplis de paquets et d'aliments.
- Tiens, regardez sur qui je suis tombé, leur dis-je.
Mes amies dévisage mon interlocuteur avec surprise et Katia intervient :
- Vincent ! Toi aussi t'es dans le coin ?
Alors nous discutons, rions et pendant un instant, on oublie nos problème, tout ce qui nous démoralise.
Pour la première fois, on ne fait que passer un bon moment entre amis comme pourrait le faire la plupart des gens en vacances.
Et j'avoue que cela me fait beaucoup de bien.

Les disparus de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant