- Danaé ?! crient mes deux amies en cœur.
Alors Katia dévalent les marches et me prend dans ses bras.
- Idiote ! On a eu trop peur pour toi ! Qu'est-ce qui t'as pris !
- Moi aussi je suis contente de te voir. lui dis-je dans un murmure.
Cléa arrive a son tour et je la serre dans mes bras. Elle se détache de moi, les yeux brillants.
- T'inquiète pas, je suis là petite sœur. lui dis-je tendrement.
La vielle nous regarde. Un sourire doux illumine son visage ridé.
- Je vous laisse lui montrer votre chambre commune.
Alors elle part en direction de la cuisine.
Cléa et Katia montent les escaliers étroits l'une derrière l'autre. Je les suis et nous arrivons dans une petite chambre aux murs rouges et blancs teintée de la lumière du coucher de soleil qui traverse les rideaux en dentelle. C'est tout simplement magnifique.
Trois lits en bois sont alignés et je m'affale sur celui qui n'est pas occupé. Mes amies s'assoient à mes côtés.
- Alors ? me dit Katia.
- Alors quoi ?
- Ben tout.
Alors tout. Je leur raconte tout du début à la fin. Dans les flammes de la permanence, la poutre, puis l'hôpital, l'homme étrange et le trajet jusqu'ici.
- Mais tu t'es fait vachement mal ! Regarde ce que tu as sur la tête ! crie Cléa.
- Hey, ça va hein, jute une petite bosse.
- Juste une petite bosse, tu veux rire ?Une montagne tu veux dire.
Je change de sujet et reprend d'une voix plus sérieuse :
- Personne n'est au courant que vous y étiez avec moi.
- Merci beaucoup. Je crois que j'aurai fait la même chose vu la façon dont il t'a parlé. avoue Katia.
Et soudain je me souviens. Mince, je l'ai dit à l'infirmière. Je ne pense pas qu'elle ai fait attention à ça mais si ils découvrent que j'ai menti ...
Je mordille ma lèvre en suppliant silencieusement que la femme n'est pas retenue cette information. Je tente alors de ne plus y penser et dis, curieuse :
- Et ... vous ?
Katia me regarde fixement, inspire une grande bouffée d'air, puis déclare :
- Je vais te raconter à partir du moment où tu es partie comme un furie jusqu'à la salle. Bref, juste après, on a essayé de t'appeler pour t'empêcher d'y aller. Bien sûr, tête de mule comme tu es, tu ne nous a pas écouté. Mais bon. On s'est tous regardés, surpris et inquiets et Vincent s'est brusquement levé et a tapé un sprint vers toi. Je crois qu'il tient beaucoup à toi.
A ces paroles, mes joues se teintent légèrement de rose.
- Après on l'a rejoins et on le voyait donner des coup sur le mur de toutes ses forces, alors on a compris que tu était à l'intérieur et on a eu très peur. Mais malgré tout ça, rien n'a bougé. On a ensuite entendu un effondrement -la poutre de ce que tu nous as dit- Et on a tous essayé de faire bouger le mur, désespérément. Et puis on a appelé, aucune réponse. On a renouvelé nos appelles mais toujours rien. Aucun signe de vie. Alors on s'est effondré, on a pleuré, supplié mais plus rien. On a bien cru qu'on vous avait perdu tous les deux, toi et Dylan. Puis on est allé chercher les adultes, en leur disant qu'on avait vu l'incendie de loin car sinon ils nous aurait sûrement suspecté de l'avoir déclenché. Rien à faire, toujours pas de réseau, pas de pompiers. Ils nous ont dit qu'ils allaient essayer de faire quelque chose, et d'aller nous recoucher. Ce qu'on a fait. Dis-toi que cette nuit a été une des plus longues de ma vie.
Elle soupire. Je suis ébahie par ces propos et je ne trouve rien à dire.
Voyant que Katia avait du mal à continuer, Cléa prend le relais :
- Le lendemain, la responsable de notre chambre est arrivée en courant et nous a brusquement réveillés. Elle savait que tu avais été retrouvée, après avoir reçu un coup de fil. Elle nous l'a donc annoncé et nous étions tellement soulagées de savoir que tu allais bien ! Tu ne peux même pas imaginer !
Et donc ensuite on est parti et toutes les deux sommes arrivées ici, ne sachant rien de ta venue, alors quelle surprise quand on t'a vue ! finit-elle.
Nous nous regardons et finalement, tout est bien qui finit bien. Enfin, c'est ce que je me dis les dix premières minutes. Soudain je me relève de mon lit et demande :
- ... Et Dylan ?
Elles me regardent avec un air attristé et Katia me répond :
- Rien. Il ne l'ont pas retrouvé.
![](https://img.wattpad.com/cover/180288302-288-k468216.jpg)
VOUS LISEZ
Les disparus de la nuit
AkcjaJe m'appelle Danaé, j'ai seize ans et ça fait un an que je n'ai pas revu mon frère. Je suis pensionnaire dans un petit lycée de banlieue et dans une semaine, je pars en vacances dans une famille d'accueil avec deux de mes amies. On se retrouvera don...