Les disparus de la nuit

Retrouvailles

Après de longues retrouvailles émotionnelles, même si je ne le connais pas tant que ça, finalement, j'attend avec impatience ses explications qui ont intérêt à être convaincantes.
- Tu vois Danaé, quand t'es tombée dans les pommes après l'épisode poutre, et bien c'est moi qui t'ai sortie de là.
Ça ne m'a pas trop étonnée en fait, car ça se tient et c'est même plutôt logique. Mais je lui suis tout même très reconnaissante.
- Merci, merci beaucoup. En fait ma vie dépendait de toi à ce moment, et tu as pris un gros risque.
- T'inquiète, t'aurais fait la même chose. En fait non, tu as fait la même chose à ce qu'on m'a raconté. C'est à moi de te remercier.
- Quoi ?! Vincent sait que tu es ici ?!
Il a clairement fait exprès de laisser échapper cette information.
- Possible.
Je suis ébahie, et en même temps j'en veux à Vincent de rien ne m'avoir dit.
Et je me souviens de ce qu'il m'a dit. La petite surprise était Dylan, ça j'avais compris mais ce qui m'intrigue était sa réaction, comme si il avait peur d'être écouté. Il faut que je lui parle.
- D'ailleurs il est où celui-ci ? Ai-je demandé à Dylan.
Son expression joyeuse est devenue plus soucieuse.
- En fait, il était censé venir avec moi mais comme tu vois il n'est pas là. Disons que pour que vous compreniez, on est venu ensemble ici, sans que personne ne le sache pour moi. Et donc je suis obligé de dormir dans un camping pour éviter tout soupçon d'être venu.
- Mais pourquoi te cacher ? interviens Cléa.
Il semble gêné, comme si il nous cachait un truc important dont il avait honte.
- Pas très important. Bref tout à l'heure je suis allé l'attendre au bout de la rue, mais il n'est pas venu. Je l'ai appelé mais il n'a pas décroché. Donc je suis parti en me disant que si il se réveillait entre temps, il pouvait toujours nous rejoindre.
Il m'a regardé, attendant une réponse ou une affirmation mais j'avais trop d'informations en tête pour y songer.
Nous nous asseyons et regardons la place en silence, à cours de sujet de conversation.
Alors une voiture apparaît au bout de la rue. La même que tout à l'heure.
Cléa réagit la première :
- C'est pas vrai ! Il nous suit ou quoi !
Dylan se tourne vers nous, incompréhensif et nous lui expliquons l'incident de tout à l'heure.
La voiture se gare dans un parking pas très loin de nous et le gars sort et allume une clope. Cette fois-ci, il ne semble pas s'intéresser à nous.
Et il se passe quelque chose d'improbable.
Dylan se lève en furie et commence à courir vers le conducteur.
Katia est catastrophée et elle crie :
- Qu'est-ce que tu fous ?!
Mais il n'entend rien, arrive au niveau du chauffeur et commence à s'embrouiller avec lui.
Nous ne savons pas si il faut aller le voir pour l'arrêter ou faire profil bas.
Nous sommes simplement paralysées.
Normalement, il est de nature très calme, alors sa réaction est incompréhensible, il ne le connaît même pas.
Ce n'est qu'au moment où l'homme commence à le frapper que je me lève pour intervenir.
- Arrêtez !
Cela ne suffit pas. J'arrive vers eux au moment où Dylan à terre semble renoncer. Il vient vers moi, et je fait l'erreur de croire que ce cauchemars est fini. Le chauffeur le regarde en riant à gorge déployée.
- Alors comme ça on va pleurer dans les bras de sa copine ? Tu sais que tu me fait vraiment pitié, t'es d'une putain de lâcheté !
Mauvais...
En effet, Dylan se relève et lui crache à la figure, au sens propre. Il explose de rage et l'insulte à son tour.
Je profite des trois seconde de stupéfaction de l'homme pour emmener Dylan avec moi et courir le plus vite possible.
Nous rejoignons mes amies et courons tous les quatre à l'intérieur de l'église que nous traversons et débouchons sur le cimetière. Heureusement, l'homme ne nous suit pas car il a l'air très vite essoufflé et repart avec sa vielle bagnole, fou de rage.