Je veux me relever et l'accompagner mais je m'écroule, ne pouvant plus supporter le poids de mon corps, mes sanglots redoublant d'intensité en voyant le corps inerte de Dylan.
Katia me rattrape et m'aide à tenir debout.
- Merci, je lui murmure.
Alors nous nous dirigeons vers l'ambulance mais un homme nous arrête :
- Vous ne pouvez pas l'accompagner. Nous devons nous assurer qu'un minimum de bactéries ne puisse prendre le risque d'infecter la plaie davantage.
Sur ces mots, il rejoint l'ambulance et elle repart vers l'hôpital.
Nous restons toutes les trois seules au bord de la route, désespérées. Je m'assoie et elles font de même.
Cléa me dit doucement :
- Il va s'en sortir.
Elle ne semble elle même pas très convaincue. À la pensée qu'il puisse mourir, j'ai envie de chialer toutes les larmes de mon corps. Ce que je ferais si j'étais seule mais je les retient tant bien que mal.
Katia s'apprête à me lâcher, étant toujours à me soutenir, lorsqu'elle remarque ma blessure à l'avant-bras.
- Danaé, il faut te désinfecter ton bras. Je sais que c'est dur mais il faut rentrer.
Je lui répond faiblement :
- Je n'ai pas la force, on ne peut pas rester là ?
Elle me regarde fixement, l'air grave, puis se lève.
- Hors de question, ça va s'infecter. Je vais te porter, me dit-elle avec un sourire un peu étranglé.
Je vois bien qu'elle essaie de me faire oublier un instant le cauchemar qui s'est produit sous mes yeux mais je ne peux pas.
Je revois Dylan au sol, qui ressentait tellement de souffrance.
Et tout ce sang...
A cette pensée, mon regard se dirige vers la manche que Dylan a attrapée. Des traces sombres la marque. Je ne veux plus y penser, alors je la déchire d'un coup sec.
Cléa et Katia me lèvent et me soutiennent comme elles peuvent. Nous rentrons difficilement mais arrivons à destination.
Notre hôte nous accueille, elle nous regarde, incrédule, puis m'aide à me déplacer jusqu'à la salle de bain. Elle me tend une chaise et je m'affale dessus.
- Je reviens, me dit-elle.
Alors elle sort et laisse la porte entrouverte. A travers, j'entends les explications rapides de Cléa, et Katia ouvre la porte, puis la referme derrière elle.
Elle aussi, les larmes ont brûlées ses joues. Elle s'approche de moi et me dit :
- Tu veux désinfecter toi-même ou que quelqu'un le fasse ? C'est assez profond.
Je ne répond pas.
Elle prend alors le flacon et fais couler du liquide sur du coton. Puis elle vient à mon chevet.
- Ça va piquer.
Alors elle l'applique. J'ai l'impression que mon bras va exploser mais je ne dis rien. Je laisse la douleur m'envahir, elle est superficielle comparée à celle de voir son ami se faire embrocher.
- C'est fini, me dit-elle doucement.
Je la remercie du regard.
- Ta future vocation, la médecine.
J'arrive à peine à articuler. Elle me répond immédiatement.
- Non, c'est pas vraiment ce qui m'intéresse, me répond-elle avec sarcasme, disons que les gens n'aiment pas trop être avec moi. Ils disent que je suis trop franche.
- Je ne me suis jamais fait cette remarque, mais j'aime bien parler avec toi, tu me comprends, lui dis-je machinalement.
Elle me regarde, pensive et retire le coton.
- Si tu le dis...
Elle sort et ferme la porte.
Je me retrouve lamentablement seule. Et je ne peux pas le supporter à ce moment là.
Alors avec tout le mal que j'ai, je me lève et atteint la porte. J'atterris dans le salon, mais je n'y retrouve que Josiane.
- Tes amies sont à l'étage, elles essayent de joindre l'hôpital, tu ferai mieux de rester ici.
- Pourquoi ?
- Tu me pose vraiment cette question ?
Je soupire et monte les escaliers. J'atterris dans la chambre où Katia téléphone. Je me joins à elles et Cléa se tourne vers moi et me chuchote :
- Margaux.
Je lui fais un signe d'approbation et nous attendons une information de Katia. Son visage est tendu et s'éclaire brusquement. Nous la regardons décontenancées et Katia se met à crier :
- Merci, merci beaucoup de les avoir appelés, je crois qu'elles vont être contentes de le savoir !!
Elle raccroche et se tourne vers moi :
- Il va bien.
A ces mots, j'étouffe un sanglot de joie, et malgré moi, les larmes que j'essayais de retenir coulent à flots sur mes joues, mais ce sont des larmes de joie,
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Les disparus de la nuit
ActionJe m'appelle Danaé, j'ai seize ans et ça fait un an que je n'ai pas revu mon frère. Je suis pensionnaire dans un petit lycée de banlieue et dans une semaine, je pars en vacances dans une famille d'accueil avec deux de mes amies. On se retrouvera don...