Alors que nous regardons les différentes fresques peintes sur le mur décoré de la petite église, un bruit de coup de fait entendre dehors.
Nos regards se croisent.
- Qu'est-ce que c'est ?
D'un même mouvement, nous approchons discrètement de la sortie et jetons un œil.
Je ne vois rien car une foule est oppressée autour de ce qu'il me semble être deux personnes, même si je ne les distingue pas.
Je tente de m'approcher mais l'ensemble des personnes sont serrées les unes contre les autres.
Soudain, un cri de douleur intense se fait entendre. Les gens ne bougent pas mais la panique les a atteints.
Je tressaille car cette voix me paraît bien familière.
Bien décidée à comprendre, je me faufile à travers les innombrables personnes.
J'entends au loin la voix de Cléa :
- Danaé, tu va où ?! Il faut s'écarter !
Mais elle est étouffée par les gens qui m'entourent.
La foule ne crie pas, ne bouge pas. Elle reste juste spectatrice. Une ambiance pesante règne sur la place.
Un nouveau hurlement résonne dans l'absence de son. Alors une panique totale éclate autour de nous et il n'est plus question que de bousculades et cris de terreur.
Ce qui se produit est la définition même du chaos.
Je me reçois un coude dans le ventre et tombe brusquement sur le sol.
Je retiens mes larmes. En effet, une pierre tranchante m'entaille l'avant bras. Je retire le caillou et mon bras écorché saigne un peu mais je n'y fait pas attention et serre les dents. Je tente de me relever et réussi finalement à me remettre sur pieds
Alors je bouscule les gens au passage et arrive au premier rang. Un spectacle effroyable se produit sous les yeux.
Dylan est allongé à terre et debout en face de lui se trouve... le gars de l'autre soir qu'il a frappé !
Celui-ci fuit à toute allure et la foule s'écarte, terrifiée. Il disparaît derrière un bâtiment.
Merde, Dylan ne pouvait pas faire pire.
Il saigne du nez et de la lèvre inférieur mais ne semble pas être trop amoché. Alors pourquoi a-t-il crié comme un demeuré ?
Je me jette tout de même à ses côtés et il tourne la tête vers moi.
Il ne dit rien mais il affiche une expression de souffrance. Des larmes coulent à flot sur ses joues où se trouve un peu de sang. Son sang. Une de ses main repose sur le sol, et l'autre agrippe son teeshirt au niveau de son bas-ventre.
Un liquide écarlate s'écoule entre ses doigts fins. Son bras posé au sol s'accroche au mien et je le dévisage, horrifiée.
- Retire-le moi.
Il a dit ça d'une voix étranglée mais claire.
Alors il desserre son autre main et je peut apercevoir son sang couler à flots d'une entaille ou un cutter est profondément enfoncé.
Je panique. Je suis totalement impuissante face à cette blessure peut-être mortelle.
- FAIS-LE ! me crie-t-il désespérément.
Je sens des larmes couler sur mes
joues.
- Je ne peux pas ! Ça ne ferait qu'empirer hémorragie. Ne touche pas la lame. Il faut appeler les secours, dis-je aux personnes autour de nous. Alors une femme déboule et aperçoit Dylan écroulé au sol. C'est Margaux.
Je pousse un soupire de soulagement et elle prend son téléphone.
Dylan me lâche et me murmure :
- Je n'ai pas peur, moi. Si tu ne veux pas le faire, je le fais moi-même, je n'ai pas peur...
Il répète ça en boucle, comme pour se convaincre qu'il en est capable, mais je ne comprends pas ce qu'il veut dire.
Soudain, sa voix s'arrête et il attrape fermement la lame qui dépasse de sa peau charcutée.
- NON !
Avant même d'avoir pu le retenir, il a déjà retiré le cutter et son sang s'écoule plus que jamais.
Alors ses paupières se ferment et sa tête percute le sol.
Mes larmes coulent et brouille ma vue mais je réussi quand même à arracher un bout de son teeshirt pour tenter de limiter l'hémorragie.
Alors j'entends une sirène d'ambulance au loin et un sanglot s'échappe de mes lèvres.
Cléa et Katia me rejoigne avec deux homme qui apportent un brancard.
Ils soulèvent Dylan et le pose sur celui-ci, puis l'emmène loin d'ici.
Loin de nous.
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Les disparus de la nuit
AksiyonJe m'appelle Danaé, j'ai seize ans et ça fait un an que je n'ai pas revu mon frère. Je suis pensionnaire dans un petit lycée de banlieue et dans une semaine, je pars en vacances dans une famille d'accueil avec deux de mes amies. On se retrouvera don...