Open Mic

chapitre 22

18 novembre

---------------Pv de Ken -------------------

Les yeux rivés sur la mer Égée, mes pensées se noient dans le flot incessant des vagues. Depuis un mois, je ne suis plus vraiment moi-même. Je ne suis qu'un fantôme, démuni d'émotions. En faite, si, je suis moi, un putain de lâche, trop con pour être aimé, trop naïf pour avoir cru que cette fois-ci, j'arriverai a m'engager, et un véritable connard de faire souffrir la femme que j'aime. Car, ouais, je me le suis avoué, j'aimais, et j'aime toujours Julia. Mais putain, j'arrive pas. Je ne sais pas pourquoi j'arrive pas a m'engager. La peur d'être déçu ? Trompé ? Perdre ma liberté ? De me sentir enfermé dans une cage ? Avoir des responsabilités et des devoirs envers quelqu'un ?   Être trop heureux et perdre mon inspi ? Quelle inspi ? J'arrive plus a écrire !! Je me pose des tas de questions, mon cerveau carbure a 3 milles, mais j'arrive rien a pondre. Feuilles blanches, bic, regard vide. Putain, j'ai plus envie de tout ça ! De doute, d'incertitude, me plonger dans le mal,  pour faire passer des messages. Mais est-ce qu'ils m'écoutent vraiment ? Toutes ces personnes qui se déplacent à mes concerts, qui se crèvent les tympans a force de faire tourner mes singles, est-ce qu'elles comprennent vraiment le sens de mon écriture ? Non, la plupart te dirons que mon son est lourd, mais mon mal être le ressens tu ?
Je me sens seul, malgré le succès,  j'ai l'impression qu'une partie de mon âme vagabonde quelque part. Comme-ci que dans mon ancienne vie, une part de moi est restée, ou alors qu'elle érre quelque part, reste plus cas la trouver.
Des images de Julia me reviennent, rayonnante, son beau sourire aux lèvres,  ce sourire qui m'était destiné. Sa voix, douce, agréable, comme une musique de jazz, qui t'appaise. Je suis parti le soir même de sa dernière crise, quand j'ai compris que notre relation était passée a un stade supérieur, celui de l'amour. Putain ce truc la te tombe sur le coin de la gueule sans prévenir. Ouais je l'aime comme un fou, mais je veux pas la détruire. Elle a suffisamment souffert. Deux âmes torturées ne font pas bon ménage. J'ai déjà trop a m'occupe de ma putain de personnalité. J'arrive pas a me gérer, comment la gérer elle ? Fallait mieux que je la laisse. Peut etre pas de cette manière, comme un lâche. Pas un mot, pas un appel, rien. J'ai pris mes jambes a mon cou, un ticket d'avion pour venir me planquer sur mon île, sans prévenir personne. Mes reufs m'ont appelés, j'ai pas répondu, mais Hakim m'a laissé un sale message, donc je l'ai rappeler, son ton était trop menaçant. Je me suis pas trop expliqué, ils ont l'habitude.
C'est bizarre comme l'humain raisonne parfois. Quand on se sent seul, au lieu de chercher du réconfort, on s'isole encore plus. Comme une autopunition. Quand ça va pas, on se laisse sombrer  vers le bas, jusqu'a se qu'on touche le fond, et comme le dit le diction, c'est pour mieux remonter, mais ça c'est moins sûr...je crois que c'est juste un dicton.