chapitre 38

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Le voyage n'a pas été de tout repos. Malgré les sièges confortables de la première classe, j'avais mal a mes côtes. Il n'y avait pas de contre indication médicale pour l'avion, mais le docteur m'avait prévenue que ça ne serait pas agréable, il avait entièrement raison !
Je suis plutôt fière de moi, j'ai réussi a vaincre une de mes peurs. Je sais que sans Ken, je n'y serais pas arrivée. Il a su m'apaiser. Je dois reconnaître que mise a part le décollage, le reste du voyage fût  agréable, malgré la douleur, je n'ai pas été angoissée. Je pensais que d'être enfermée dans un endroit me serais très difficile, mais non. Je me sentais même bien. Je crois que j'ai réalisée la chance que j'ai d'être avec l'homme que j'aime, du coup, même les choses qui me semblait  inacessibles, le sont moins. Ken a dormi pendant le vol, après le repas, moi j'ai pas réussi, alors j'ai lu, j'ai pris des photos de Ken qui dormait pour avoir quelques dossiers, j'ai beaucoup réfléchi a ma vie. J'ai écris une lettre à Tom et Chloé pour leur expliquer que je suis partie et les raisons. Car je suis partie comme une voleuse, je ne les ai pas prévenue que je partais  et ils ne sont pas au courant de la fin plutôt tragique avec Charles. Ils l'appreciaient beaucoup. Je doute qu'ils me soutiennent entièrement dans mon choix, mais j'espère qu'ils me comprendront.

L'arrivée à Chicago ne fut pas le rêve American. Je n'ai pas eu le coup de coeur pour cette ville. Trop froide, fade, je ne mis sentais pas à l'aise.
Nous ne sommes pas restés longtemps, trois jours après, nous partions pour Los Angeles. La chaleur, le ciel bleu, la mer, l'insouciance. Nous sommes restés un mois. Au début avec les gars, puis quand le moment était venue de repartir sur Paris, avec Ken nous avons décidés de rester encore.
Ici, Ken est personne. Nous pouvions enfin vivre comme tout le monde. Sortir, faire du vélo, boire un coup dans un bar. Des choses du quotidien anodines, mais que Ken s'empêche à Paris. Il a du mal a accepter sa célébrité.
Ce fût magique, un mois de rêve où tout était possible. Mon niveau d'anglais c'est améliorer. Pas de mal, vu que je ne savais pas du tout parler anglais. A part quelques mots, j'étais vraiment perdue au début. Ken c'est pas mal foutu de moi d'ailleurs.  Il me fascine, il a une telle facilité pour apprendre des choses. Il est très intelligent et instruit, même si il ne veut pas l'entendre.

Les journées sont passées trop vite. Notre amour n'a cessé de grandir. Nous nous sommes découvert un peu plus, nos sentiments nous enveloppaient dans une douce quiétude, un jardin d'Eden ou l'on se sentait seuls alors que nous étions dans une ville avec près de 4 millions d'habitants. Mes yeux  voyaient que lui, mon nez sentait que son odeur, mon corps était attiré que par lui.
L'amour est le plus beau sentiment et le plus dangereux. Aimer une personne plus que soit même, est-ce possible ?  Oui. Je donnerai ma vie pour sauver la sienne. Je suis arrivée a ce fameux point de non retour. Celui où l'amour a dépassé les limites du réel. Vivre sans lui, ne serait plus possible. 

Dernières heures a Los Angelos, nous passons les portes de l'aéroport, j'ai le coeur serré. Un mois, qui m'a paru une journée. J'ai pas envie de rentrée a Paris, mais Ken a des obligations envers sa boite. Nous regardons le tableau des départs pour trouver notre porte. Un tas de destinations défilent devant nos yeux. Je laisse Ken gérer ça.
En attendant, j'observe les gens autour de moi.
L'aéroport, ce lieu unique ou toutes les émotions s'enmêlent. La joie des retrouvailles, le chagrin de quitter quelqu'un, la colère de retard d'avion, l'épuisement d'un long voyage, l'excitation de découvrir de nouvelles cultures, le stresse de prendre un avion, la déception de ne pas avoir reussi une nouvelle vie, le mensonge prononcé a son amour de vacances de lui rester fidèle, la remise en question de savoir si on a fait le bon choix de tout plaquer...
Ken me saisit le bras et me sort de ma rêverie. Il me fait signe de le suivre, il a du repérer notre hall. On se faufile au milieu des autres personnes. Nous arrivons a un guichet, après 10 minutes d'attente vient notre tour. Ken parle avec la femme qui est derrière son comptoir, je ne comprend pas grand chose, seulement le nom San José. Je l'interroge du regard.

- un road trip au Costa Rica, ça te tente ? Me dit-il ?

Je lui saute au coup. Je dépose des centaines de baisers sur ses lèvres, ses joues.

- et ta boite ?
- ça peut attendre 15 jours de plus, ils vont gérer sans moi encore un peu.
- bébé tu es sûr ?
- depuis ce matin, ton sourire a disparue, tu essaie de faire bonne figure, je sais, mais je te connais par coeur. Je me suis fait une promesse, celle de te rendre heureuse, alors si tu ne te sens pas encore de rentrer a Paris, moi non plus.
- je t'aime
- je t'aime bébé.

Jusqu'a où l'amour peut continuer de grandir, car a cet instant précis, mon amour pour lui vient encore d'augmenter. Si ça continue, mon coeur va exploser.

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