chapitre 37

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Je suis resté trois jours à l'hôpital. Pas vraiment pour mes blessures, mais pour ma crise d'angoisse. L'équipe médicale voulait que je reste en observation post- traumatique.
Ken est resté pendant les trois jours. Les policiers sont a nouveau venu m'interroger, je leur ai indiquée que je ne connaissais pas l'identité de mon agresseur. Quand je me suis réveillée de mon " semi-coma", mon sac que j'avais oubliée chez Charles était posé sur la table de nuit. Je n'ai posée aucune question a Ken et lui ne m'a rien raconté. J'ai été soulagée de voir qu'il ne portait aucunes marques, qu'il n'était pas blessé, seules ses mains présentaient des gonflement et des lésions. D'ailleurs quand les flics sont venus, il les a vite rangées dans ses poches. La violence n'a toujours insupportée, et même si Charles méritait amplement son châtiment, je ne peux m'empêcher d'avoir une boule au ventre. Je me demande dans quel état Ken la laissé. Mais je ne me sens pas prête a avoir la réponse.

Dans mon appart, c'est un vrai bordel. Sac, valise, vêtements qui traînent de partout sur mon lit.
A l'hôpital, j'ai annoncée a Ken que je voulais partir avec lui aux Etats-unis, il a été fou de joie. Et pour ne pas que je change d'avis, il a tout de suite réservé un billet d'avion et fait une demande de visa.  Les gars sont parti le lendemain de mon agression,  comme c'était prévue. Ils sont venu me voir avant de partir. La colère était encore présente sur leur visage.

- bébé, je te jure que tu as pas besoin de tout ça. Me fait remarque Ken.
- on sait même pas le temps qu'on va rester là-bas.
- ils ont aussi des machines a laver, tu sais

Cette réflexion me fait sourire.  Il a raison, on ne part pas dans une tribu amazonienne,  mais je n'ai jamais voyager, je ne sais pas comment est la vie la-bas.

- et puis on achètera sur place si il te manque quelque chose.
- je viens de démissionner donc je préfère prendre de que j'ai
- t'inquiètes pas pour le fric
- tu m'as déjà payé mon billet d'avion, il est hors de question que tu dépenses plus pour moi
- fait pas la meuf indépendante

Je prends très mal cette réflexion. Les paroles de Charles me reviennent.

- ça veut dire quoi ? Que je suis avec toi pour ton fric ?
- me fais pas dire des choses que j'ai pas dites.  Je te dis juste que l'argent n'est pas un blem
- c'est ton argent, je veux pas en profiter.
- bébé arrêtes avec ton argent, je sais que t'es pas un meuf comme ça. Franchement l'argent j'en ai rien a foutre, j'vais pas m'enterrer avec. J'ai la chance d'en avoir, je t'aime alors c'est normal que j'ai envie de te faire plaisir, donc si j'ai envie de te payer des choses, je le ferais. Te prends pas la tête avec ça.
- ça me gêne
- c'est con, faut que tu t'y fasses.

Il me fait rire. Je m'approche de lui et l'embrasse.

- je t'aime. Je lui confie
- je t'aime

Je retourne a mes valises. Une fois tout bouclé, Ken commande un Uber pour nous emmener a l'aéroport.
Aéroport Charles de Gaulle. Ironique non ? C'est par ces agissements que j'ai eu ce déclic de partir pour commencée une nouvelle vie avec Ken, loin de tout, et je me retrouve dans ce lieu qui porte le prénom du mec qui m'a brisé un peu plus.
Si il faut y voir un signe, je dirais que c'est vraiment la fin d'un chapitre, pour en écrire un nouveau.

C'est gigantesque ! Heureusement que Ken est là, je me serais perdue 40 fois sinon.
L'enregistrement des bagages effectués, c'est a notre tour de passés les portiques de sécurité. C'est long, Ken a sa casquette sur la tête, avec la capuche d'un sweet par dessus et des lunettes de soleil. Il fuit le regard des gens depuis le début. Je me suis foutu de sa gueule, car finalement, il essait de passer inaperçu sauf qu'il y'a que lui qui est autant habillé, perso j'aurais tendance a le regarder plus que les autres si je ne le connaissais pas, car ça m'aurais intriguée de voir quelqu'un comme ça. D'ailleurs dans la salle d'embarquement, un jeune homme est venu lui demander une photo. Il a un peu parler avec, lui demandant ce qu'il allait faire au States. Il est très abordable, il a une générosité envers ses fans, il est naturel, il ne joue pas.
C'est le moment d'embarquer, mes mains deviennent moites. Mais j'ai une force invisible qui m' habite. Je veux changer de vie, je veux être heureuse.

- ça va aller bébé, je suis là.

J'aquiesse de la tête.
On longe un couloir qui nous mène à l'avion. Nous sommes dans les premiers. Ken nous a pris des billets en première classe.

- bébé t'es dingue ! Ça a dû te coûter un bras !
- avec tes douleurs aux côtés j'ai pensé que ça serait plus confortable pour toi et puis je sais que tu balises déjà de prendre l'avion, j'ai voulu te mettre bien
- mon amour, t'es le plus fort, merci. Mais tu n'aurais pas dû.

L'avion se positionne sur la piste, j'ai beau savoir que je fais sûrement la meilleure chose que je n'ai jamais faite, je commence a paniquer. Ken me prend la main,  sans parler ses yeux me rassure, son sourire m'apaise. L'avion démarre, la pression que je subi m'angoisse un peu plus. Ken me tire vers lui,  naturellement,  je pose ma tête sur son torse et me concentre sur ses battements de coeur et son odeur. Je ferme les yeux, je me sens en sécurité.
Demain nous serons dans un nouveau pays, pour prendre un nouveau départ, commencer une nouvelle vie. J'espère que le pays de l'oncle Sam va tenir sa promesse, celle d'une vie heureuse.

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